Le village de Idool, souvent nommé Idool la fraîche ou Idool la belle, est située à l’est de Ngaoundéré, sur la route qui conduit à Belel. Son implantation est récente, il date d’une cinquantaine d’années. C’est le fruit d’une collaboration intelligente et fructueuse entre un Lamido (chef local dans les provinces de culture musulmane) et un administrateur français. Conçu sur un plan en damier, Idool ressemble à une ville idéale où l’on aurait marié harmonieusement l’apport de la tradition et l’organisation d’une ville nouvelle coloniale. Celui qui arrive dans cette agglomération pour la première fois est frappée par la structure architecturale des cases aux toits de chaume et des clôtures en terre battue.
Autrefois, Yaya Oumarou, un chef de village selon les traditions peul musulmanes, vivait à la tête de 12 familles dans un village reculé. Un administrateur français, impressionné par le sens inné de l’organisation de ce chef, lui proposa d’installer sa communauté au bord de la grand-route, afin de faciliter la communication avec les autres bourgades. C’est ainsi que naquit Idool en 1958, deux ans avant l’indépendance du pays.
Idool retient l’attention et étonne le visiteur par l’ordonnancement de son urbanisme, par la qualité artistique de ses sarés ombragés par les eucalyptus plantés de part et d’autre de toutes les rues, par la propreté, et par l’ordre et la quiétude gui y règne. Le village actuel provient du déplacement en 1958 sur ordre de l’administration du village de Dollo créé lui en 1955 par l’actuel chef, Oumara Yaya, quelques kilomètres au Sud de l’emplacement actuel au pied des inselberge qui dominent le plateau. Dollo fut donc le premier noyau de cette communauté qui devait donner Idool. À l’origine en 1935 il ne comptait que 12 familles (dont celle d’0umara Yaya) originaires des environ de Ngaoundéré et attirées par la réputation de marabout du chef Oumara. En 1958, l’administration ordonne le déplacement du village près de la route Ngaoundéré-Belel comme cela se faisait le plus souvent dans des buts de contrôle plus aisé et d’administration plus simple. Dès lors c’est la naissance d’Id00l qui va devenir grâce à l’intérêt qu’il a su susciter l’enfant chéri de l’administration tant Française que Camerounaise.
De larges avenues plantées d’eucalyptus quadrillent soigneusement le village qui s’organise ainsi en damier autour de la place, non loin de la mosquée et de la chefferie. Chaque allée est longée par de hauts murs de torchis fabriqué à partir d’un mélange de terre, de paille, de cendre et de bouse malaxées pendant des heures, suivant une recette ancestrale. Un village étonnant donc, dont le plan donne la preuve d’une organisation solide, pensée, ce que confirme le soin apporté à l’entretien des routes, à la réfection et à la décoration des concessions. Or, ce qui est remarquable c’est que le plan a été conçu et réalisé par les habitant eux-mêmes sous l’inspiration de leur chef coutumier et guide spirituel Oumara Yaya. Seuls la largeur de la route et l’écartement des arbres la bordant ont été indiqués par l’administration.
Source et crédits photos : horizon.documentation, (d’autres informations à propos du village d’Idool), roundme, sky.easypano, mintour, TNTGlobeTrotter, Carsten Ten.