Les villages traditionnels arméniens consistaient généralement en deux ou trois cents ménages ou vingt à trente fermes. Bien que séparés, les ménages sont interdépendants. Lorsque les familles du village ne pouvaient pas produire suffisamment pour répondre à leurs propres besoins de subsistance, elles faisaient du troc. Les maisons individuelles étaient souvent disposées autour d’une cour centrale ou étaient regroupées autour d’un espace commun dans lequel les arbres fruitiers étaient généralement cultivés. Les toits plats des maisons contiguës fournissaient un espace où les voisins et les parents pouvaient se rassembler socialement (bien que dans certaines régions les maisons souterraines pouvaient avoir des toits en dôme ou en forme de cône avec une ouverture centrale appelé yerdik).
Les maisons individuelles
Le plus souvent, les maisons individuelles consistaient en une ou deux pièces : une pour la réception des invités et l’autre pour la vie en général. Tout ou partie de la structure était souvent souterraine, une caractéristique de construction provenant de tactiques de défense. Les murs extérieurs étaient construits soit de briques de boue ou de tuf autochtone (le tuf est une sorte de roche volcanique). Les cuisines et les salles de bains étaient généralement situées dans des structures externes. Il y avait généralement un four spécial, appelé tonir : un trou rond creusé dans le sol, qui peut être utilisé pour la cuisson du pain et pour chauffer la maison en hiver. Dans certains ménages, le feu dans le tonir n’était jamais éteint et symbolisait la famille. Le tonir est encore fréquent dans les ménages villageois arméniens aujourd’hui.
Les conditions de logement, l’hébergement et les styles architecturaux variables de village en village étaient tout à fait différents dans les villes de Alexandropol (Leninakan plus tard et maintenant Gumri) et Erevan, où les gens participaient beaucoup moins à la vie quotidienne de leurs voisins.
Une architecture étrange
De nos jours en Arménie, les bâtiments et les maisons sont souvent construits de manière non réglementée, malgré l’activité sismique fréquente. Les habitants agrandissent leurs maisons en ajoutant des étages, des pièces ou des garages, souvent sans permis, ce qui résulte en des structures chaotiques et mal conçues. Cette tendance a transformé les logements soviétiques autrefois ordonnés en quartiers ressemblant à des bidonvilles. La construction sauvage, y compris des patios sur les toits, est courante, illustrant un manque de planification urbaine et de respect des normes de construction.
Voir l’étrange architecture arménienne pour en savoir plus.
Hazarashen : le toit arménien
C’est un type traditionnel de toit, fait de rondins disposés en cadres polygonaux. Ce toit est conçu pour permettre l’évacuation de la fumée par un trou central et s’adapte aux conditions locales avec peu de bois disponible. Le hazarashen est utilisé dans diverses structures, montrant son efficacité et son intégration dans l’architecture régionale, y compris dans d’autres zones du Caucase. Cette technique architecturale illustre une réponse ingénieuse aux contraintes environnementales spécifiques de la région.
L’intérieur des maisons
Pendant des siècles, les Arméniens ont meublé leurs maisons de manière simple et pratique. Des tapis, une pile de couettes et de matelas étaient présents dans presque toutes les maisons, et au lieu de lits, de grands ottomans en bois étaient disposés le long du mur. Les gens utilisaient des niches avec des portes comme armoires et remplissaient la maison de commodes et d’étagères où étaient rangés les ustensiles en argile, en cuivre et en bois. L’habitat traditionnel arménien avait souvent une table basse autour de laquelle la famille s’asseyait par terre pour les repas. Parfois, la nappe était étendue sur le sol.
On ne trouve pas énormément de photographies de maisons typiques et traditionnelles arméniennes sur Internet, de plus elles sont différentes suivant les régions et j’en retrouve souvent qui sont annotées « maisons arméniennes » mais qui ne sont pas situées en Arménie, on en trouve beaucoup notamment en Turquie mais voilà celles que j’ai pu dénicher en Arménie via les photos de Google :