Le surendettement recule

Les chiffres publiés par la Banque de France sont des plus encourageants. L’organisme fait état du nombre de dossiers soumis en commissions de surendettement. Bonne nouvelle : une baisse de près de 40% en 5 ans a été constatée.

En 2019, la Banque de France a observé un véritable recul du surendettement des ménages

Selon l’étude publiée par la Banque de France, le nombre de commissions de surendettement est en recul de 12% sur l’année et de 38% par rapport à 2014. Qui plus est, la Banque de France observe également un nombre de « primodépôts » (dossiers de surendettement déposés pour la première fois), en net recul. En tout, on compte 81 000 nouvelles situations de surendettement.

Les plus touchées par ces situations demeurent les femmes et les ménages modestes, l’étude. Dans les tranches d’âge les plus touchées par le phénomène de surendettement, « Percevant des revenus généralement inférieurs à ceux des hommes, et quatre fois plus souvent chef de famille monoparentale, les femmes représentent 55% des débiteurs et codébiteurs ».

La dette globale des ménages surendettés se monte à un peu plus de 6 milliards d’euros fin 2019. Un surendettement souvent lié à la souscription de plusieurs crédits à la consommation, mais notons que cette part a baissé depuis la loi Lagarde de 2010, qui encadre le crédit à la consommation. Le crédit immobilier tend désormais à le rattraper et est dans le viseur du HCSF.

Des recommandations pour éviter un crédit immobilier trop lourd

Les taux du crédit immobilier au plus bas ont permis la souscription de nombreux prêts en 2019. Une frénésie qui a attiré l’attention du HCSF, le Haut Conseil de Stabilité Financière, présidé par le ministre de l’économie et des finances. Dès le mois d’octobre, le HCSF a publié une note, dans laquelle il a noté que « Les pratiques d’octroi s’assouplissent de manière progressive mais continue », notamment à cause de l’allongement de la durée d’emprunt et la hausse du taux d’endettement des ménages, avec une part croissante de crédits immobiliers accordés dépassant les 35 % de taux d’endettement. Pour le HCSF, « Cette hausse de l’endettement appelle à la vigilance d’autant qu’elle s’accompagne d’une dégradation des conditions d’octroi. »

Suite aux observations réalisées, l’autorité dépendante de Bercy a émis des recommandations à l’adresse des banques. Les établissements bancaires sont désormais invités à ne plus accorder de crédit immobilier dont la durée excède 25 ans. De même, elle demande de respecter strictement le taux d’endettement maximum de 33% et de ne pas aller au-delà. A noter que lorsqu’un crédit à la consommation par exemple, est déjà en cours de remboursement et qu’un ménage souhaite souscrire en plus un crédit immobilier, l’établissement doit bien entendu tenir compte du taux d’endettement global c’est-à-dire, tous crédits compris. Ceci afin de protéger les consommateurs qui risquent selon les cas, de basculer dans le surendettement si cette limite franchie fragilise leur équilibre budgétaire.

Dans le cas où de trop de crédits ont été souscrits, ceux-ci peuvent amputer le reste à vivre de façon trop importante. Afin de retrouver de l’oxygène dans un budget et avant toute situation de surendettement, une possibilité est d’effectuer un rachat de crédit, par exemple via un courtier. Vous pouvez vous faire une idée de Cette opération consiste à regrouper les prêts en un seul et même contrat. On distingue ainsi le rachat de crédit hypothécaire, dans lequel un ménage peut regrouper différents crédits à la consommation et un prêt immobilier, pour peu que la part de crédit immobilière représente plus de 60% des sommes à regrouper, et le rachat de crédit consommation, qui peut regrouper les mêmes types de prêts, toutefois avec une part de crédit immobilier inférieure à 60% du total à regrouper.

A la mise en place du rachat de crédits, le ménage n’a donc plus qu’un prêt à rembourser : la durée de remboursement est allongée, ce qui entraîne également un coût total du crédit plus important. Dans le même temps, les mensualités sont plus basses, ce qui abaisse le taux d’endettement.