Le boukarou (ou boucarou, bukaru) est une construction traditionnelle en dur, de forme ronde, avec un toit de chaume conique. On la retrouve principalement au nord du Cameroun et au Tchad, où elle est particulièrement appréciée pour sa capacité à rester fraîche même dans des climats chauds.
D’où vient ce nom ?
Le terme boukarou provient du peul bukkaaru, qui désignait à l’origine la hutte végétale utilisée dans les campements peuls. Avec le temps, le terme s’est élargi pour désigner ces structures en dur.
C’est une structure qui, bien qu’ayant des caractéristiques communes à d’autres maisons vernaculaires d’Afrique de l’Ouest et centrale, a des spécificités liées à son environnement et à sa fonction.
Caractéristiques architecturales
- Matériaux de construction : traditionnellement, les boukarous sont construits en utilisant des matériaux locaux tels que de la terre crue, souvent sous forme d’adobe (briques de terre séchées au soleil), combinée à du chaume pour le toit. Les murs épais de terre offrent une isolation thermique, maintenant l’intérieur frais lors des journées chaudes et conservant la chaleur la nuit.
- Toit conique : le toit en chaume, en forme de cône, est esthétique et fonctionnel. Il permet une bonne évacuation de l’eau de pluie et aide à réguler la température intérieure. Le chaume utilisé provient généralement de plantes locales, comme le millet ou d’autres graminées.
- Disposition intérieure : l’intérieur du boukarou est souvent organisé de manière à optimiser l’espace pour les différentes activités quotidiennes. Dans certains cas, des alcôves ou des cloisons peuvent être aménagées pour créer des zones distinctes (repos, stockage ou cuisine).
Rôle culturel et social
- Espace communautaire : le boukarou ne sert pas que d’habitation, mais aussi de lieu de rassemblement familial ou communautaire. Dans certaines cultures, la maison circulaire est un symbole d’harmonie et d’égalité, car tout le monde se trouve à égale distance du centre.
- Transmission des savoirs : la construction est souvent un projet collectif, où les techniques et les savoir-faire traditionnels sont transmis de génération en génération. Cela renforce les liens communautaires et assure la préservation des méthodes de construction ancestrales.
Adaptation et modernité
- Modernisation : avec l’évolution des matériaux de construction et des exigences modernes, les boukarous peuvent être construits en béton ou en briques modernes, tout en conservant leur forme traditionnelle. Des innovations comme l’ajout de fenêtres vitrées, de portes métalliques, et même de systèmes de climatisation, sont courantes dans les versions contemporaines.
- Tourisme et patrimoine : de plus en plus, le boukarou est mis en avant dans le cadre du tourisme culturel. Certains hôtels et complexes touristiques utilisent des boukarous pour loger les visiteurs, leur offrant ainsi une expérience authentique et un lien avec la culture locale. Cette approche contribue aussi à la valorisation et à la préservation du patrimoine architectural local.
Un boukarou moderne et fonctionnel
Comme mentionné ci-dessus, dans le domaine hôtelier contemporain, le boukarou se réfère souvent à un bungalow rond avec un toit de chaume, s’inspirant de la tradition. À Yaoundé et dans d’autres régions, certains hôtels et restaurants proposent des hébergements inspirés du boukarou traditionnel, mais construits en béton et parfois équipés de la climatisation pour le confort des touristes.
Par exemple, le boukarou ci-dessous se trouve à Kribi au Cameroun et fait parti d’un petit complexe de plusieurs boukarous modernes et artisanaux à louer près de la plage via AirBnB.
Environnement et durabilité
Le boukarou est un excellent exemple d’architecture durable. Les matériaux utilisés sont locaux et écologiques, et la conception est parfaitement adaptée aux conditions climatiques, minimisant ainsi l’impact environnemental. La construction d’un boukarou n’exige pas d’importantes ressources énergétiques et ne produit presque pas de déchets, ce qui en fait un modèle de durabilité.