Entrez dans un voyage au cœur du Chili, où chaque maison traditionnelle raconte l’histoire d’un peuple, d’une culture et d’une terre riche en contrastes. Nichées entre l’océan Pacifique et les Andes majestueuses, ces demeures, qu’elles soient en adobe, en bois ou en pierre, incarnent l’âme d’un pays aux racines profondément ancrées dans la nature et les traditions. Découvrez ces habitations uniques, reflets d’une diversité architecturale qui traverse les âges et dévoile le Chili sous un jour authentique.
La ruka des Mapuche
Commençons avec les rukas : les maisons du clan des indigènes Mapuche. La construction d’une ruka est un grand événement qui requiert l’aide des parents et des amis. Tous les travaux sont faits gratuitement et avec beaucoup d’enthousiasme : quand le travail est fait, ils organisent une grande fête de la fraternité et de la grâce (appelée « minga » ou « mingaco »). La ruka du peuple Mapuche est ronde avec un toit conique et c’est une structure simple. La Ruka, terme issu de la langue des Mapuches, signifie maison.
La maison traditionnelle ruka (ou ruca) a une seule porte, ouverte vers l’est, une orientation qui exprime la préférence cosmologique des Mapuches pour Puelmapu (terre de l’Est), où les divinités résident. La ruka n’a pas de fenêtres. À l’intérieur il y a de l’espace pour stocker de la nourriture et il y a de nombreux objets domestiques, qui pendent au plafond et aux murs. La fumée et la graisse de cuisson rendent la Ruka étanche, formant des stalactites de suie. Le feu est allumé en permanence au centre.
Le palafito de Chiloé
Les palafitos sont des habitations traditionnelles en bois construites sur pilotis au-dessus de l’eau, principalement observées dans la région de Chiloé, au sud du Chili. Ces maisons typiques sont ancrées dans la culture et l’histoire de la région, offrant une image emblématique des paysages côtiers du sud.
Les palafitos de Chiloé datent principalement du 19ème siècle, bien que leur origine remonte à des pratiques architecturales anciennes des peuples autochtones, adaptées aux conditions géographiques particulières de l’île. Ces maisons sur pilotis permettaient aux habitants de tirer parti de la marée, en utilisant l’espace sous les maisons pour stocker des bateaux ou des produits de pêche.
Ces maisons sont construites en bois, un matériau abondant dans la région, et sont soutenues par de solides pilotis en bois qui s’enfoncent dans le sol marin. Elles sont souvent peintes de couleurs vives, ce qui en fait des structures visuellement attrayantes. Elles sont reliées entre elles par des passerelles en bois, créant des quartiers uniques où les habitants vivent en harmonie avec l’environnement marin.
La maison-bateau Rapa Nui
La maison-bateau, ou « hare paenga », de l’île de Pâques est une structure architecturale unique qui témoigne de l’ingéniosité des Rapa Nui, les habitants autochtones de l’île. Ces maisons, dont la forme rappelle celle d’une coque de bateau renversé, étaient autrefois les habitations principales des chefs et des familles nobles de l’île. Construite en matériaux locaux, la maison-bateau illustre l’adaptation des Rapa Nui à leur environnement isolé au cœur du Pacifique. Les murs bas, faits de pierres, étaient recouverts de chaume tressé avec des roseaux et des herbes locales, créant ainsi une toiture allongée, offrant une excellente protection contre les vents forts et les intempéries. La forme aérodynamique de ces maisons était esthétique et fonctionnelle, réduisant la résistance aux vents dominants.
À l’intérieur, l’espace de la maison-bateau était restreint, destiné principalement au repos et à la vie nocturne, car la plupart des activités se déroulaient à l’extérieur, dans des espaces communautaires ou sur les terrasses agricoles. La structure étroite et allongée, bien qu’étant de dimensions modestes, était renforcée par des piliers de bois, symboles de stabilité et de durabilité pour les habitants.
La construction des hare paenga était un acte technique, mais aussi un rituel imprégné de significations culturelles profondes, où chaque pierre et chaque élément végétal employé dans la construction étaient choisis avec soin, respectant les traditions transmises à travers les générations.
La maison patronale (Casa Patronal)
La Casa Patronal est une maison traditionnelle de la vallée centrale du Chili, souvent associée aux grandes haciendas ou domaines agricoles. Ces maisons sont caractéristiques des familles aisées qui possédaient et géraient ces vastes propriétés. La Casa Patronal est typiquement une grande maison à un étage, construite en adobe, avec un toit de tuiles en terre cuite. Elle est généralement disposée autour d’une cour intérieure ou « patio », qui est un élément central de la vie familiale et sociale. Le patio est souvent orné de plantes, de fontaines, et entouré d’une galerie couverte qui fournit de l’ombre et un espace de vie extérieur. L’architecture de la Casa Patronal reflète à la fois l’influence coloniale espagnole et les besoins pratiques des familles qui vivaient et travaillaient dans le cadre rural du Chili central.
La Choza Atacameña
Dans le désert d’Atacama, les chozas ou cabanes traditionnelles des Atacameños, un peuple indigène de la région, sont construites pour résister aux conditions extrêmes du désert.
Ces habitations sont souvent faites de pierres locales et de boue séchée au soleil. Le toit est en paille ou en feuilles de cactus séchées, conçues pour résister aux températures élevées du jour et aux froids intenses de la nuit. Les chozas sont généralement de petite taille, ce qui permet de conserver la chaleur à l’intérieur, et sont souvent construites à proximité de sources d’eau ou de terres agricoles.
Ces maisons chiliennes sont typiquement de forme rectangulaire ou légèrement arrondie, avec des murs épais qui assurent l’isolation contre les températures extrêmes. Elles sont de petite taille, ce qui permet de mieux conserver la chaleur à l’intérieur. L’intérieur de la maison est généralement divisé en deux espaces : une pièce pour dormir et une autre pour cuisiner, souvent avec un foyer central.
La maison Chonchina
Originaire de Chonchi, sur l’île de Chiloé, la maison Chonchina est un autre type de maison traditionnelle chilienne. Ces maisons, souvent construites en bois de cyprès ou d’autres bois locaux résistants à l’humidité, se distinguent par leurs façades en tuiles de bois appelées « tejuelas ». Les tuiles sont placées de manière à créer des motifs géométriques, ajoutant un élément décoratif à l’architecture fonctionnelle.
La maison Chonchina est typiquement construite sur des fondations élevées pour éviter l’humidité et les inondations fréquentes dans la région. L’intérieur est souvent divisé en plusieurs pièces étroites, avec une cuisine qui sert aussi de cœur de la maison, où se trouve un poêle à bois pour cuisiner et chauffer.
La Casa Costa de Valparaíso
Le long des côtes chiliennes, particulièrement dans la région de Valparaíso, la Casa de la Costa est un style de maison traditionnel influencé par les maisons de pêcheurs et les conditions maritimes. Ces maisons sont souvent construites en bois, avec des fondations surélevées pour éviter les dommages causés par l’humidité et les marées. Elles présentent de larges balcons ou terrasses, conçus pour profiter de la vue sur la mer, et sont souvent peintes dans des couleurs vives qui résistent au climat salin. Ces maisons sont typiquement étroites et hautes, adaptées aux terrains escarpés des côtes chiliennes.
salut je suis étudiant en architecture en côte d’ivoire. merci de nous permettre de connaitre les différentes construction du chili. pour un exposé qui m’as été donné pourrais je savoir quels sont les différents processus de conception des Rukas?
merci
Salut ! J’ai fait tout plein de recherches du coup ce matin et voici ce que j’ai trouvé : https://maison-monde.com/ruka-maison-traditionnelle-mapuche/. Au plaisir !