Comme tous les pays en développement, l’architecture indigène en Bolivie côtoie colonial et moderne. Il n’y a pas un seul style ou modèle de maisons à travers l’ensemble du pays, parce que la population bolivienne est un mélange de 36 cultures indigènes et de nombreuses autres cultures immigrées.
À l’échelle nationale, le style le plus fréquent de l’architecture est le style colonial, avec de légères variations car les gens adaptent leurs maisons pour le climat de chaque région. Les maisons de style colonial sont typiques des villes et des villes peuplées par les conquistadors espagnols.
Ces maisons coloniales, riches en histoire et en symbolisme, reflètent l’influence des conquérants européens, et aussi l’adaptation de ces styles étrangers aux conditions locales et aux traditions indigènes. Elles sont disséminées dans diverses régions du pays, notamment dans les villes de Sucre, Potosí, La Paz, et Santa Cruz de la Sierra, chacune apportant une variation unique à cette architecture emblématique.
Contexte historique de l’architecture coloniale bolivienne
L’architecture coloniale en Bolivie prend racine dès l’arrivée des Espagnols au 16ème siècle. Au fur et à mesure que les Espagnols colonisaient le continent sud-américain, ils ont apporté avec eux leur propre style architectural, influencé par le style renaissance, baroque, et mudéjar (un style résultant de la fusion de l’art chrétien et islamique en Espagne). Ce style s’est adapté progressivement aux matériaux disponibles localement, au climat, et aux traditions des peuples indigènes de la Bolivie.
L’une des caractéristiques les plus notables de l’architecture coloniale bolivienne est l’intégration de motifs indigènes dans les ornements, ce qui a donné naissance à ce que l’on appelle le « baroque métis« . Cette fusion a enrichi le style architectural, le rendant unique dans toute l’Amérique latine.
Caractéristiques des maisons coloniales boliviennes
Les maisons coloniales boliviennes sont construites de manière rectangulaire avec un patio à ciel ouvert ou une cour au milieu, autour de laquelle toutes les pièces et chambres sont construites, avec des passages couverts dont les toits sont maintenus par des colonnes de sorte que les habitants puissent marcher à travers toute la maison sans se mouiller quand il pleut. Parfois, les maisons ont deux patios : un à l’avant, parfois avec des fontaines à eau et des arbres fruitiers. Il est utilisé comme une sorte de zone de réception pour les invités et pour se reposer dans l’après-midi tandis que le patio arrière est utilisé pour le stockage, pour enfermer les animaux et pour les quarts des différents serviteurs.
La plupart de ces maisons boliviennes coloniales ont été construites avec de des murs en pisé (un mélange de boue et de paille), bien que parfois elles aient été faites de pierre. Les murs en pisé sont recouverts de plâtre et les toits ont presque toujours des tuiles ou des bardeaux fabriqués à partir de la boue d’argile cuite. Parfois, les toits ont des bardeaux en céramique, bien que ce ne soit pas la norme.
Ces maisons coloniales sont généralement peu décorées parce que les Espagnols et leurs descendants apprécient la simplicité, qui peut aussi être vue dans leur mobilier qui est lourd et solide et fait de lignes droites, sans beaucoup de sculptures ou d’applications qui sont communes à d’autres styles.
Sucre : la ville blanche et ses demeures coloniales
Sucre, souvent surnommée la « Ville Blanche » en raison de la couleur dominante de ses bâtiments et constructions, est l’un des meilleurs exemples d’architecture coloniale en Bolivie. Capitale constitutionnelle du pays, Sucre a joué un rôle central durant l’époque coloniale et en tant que siège de l’Audience de Charcas, l’une des plus importantes institutions administratives de l’époque.
Les maisons coloniales de Sucre ont des façades blanches, des balcons en bois finement travaillés, et des cours intérieures spacieuses ornées de plantes exotiques. Un exemple emblématique est la Casa de la Libertad, où l’Acte d’Indépendance de la Bolivie a été signé en 1825. Cette maison, qui appartenait autrefois à l’Université de San Francisco Xavier, présente des éléments architecturaux typiques, tels que des arcades et des colonnes d’inspiration gréco-romaine, mélangées à des motifs locaux.
Potosí : une richesse architecturale née de l’argent
Potosí, autrefois l’une des villes les plus riches du monde en raison de ses mines d’argent, est une autre ville bolivienne où l’architecture coloniale est très bien conservée. Fondée en 1545, Potosí est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, en partie grâce à ses nombreux bâtiments coloniaux.
Les maisons coloniales de Potosí sont souvent plus austères que celles de Sucre, en raison du climat rigoureux de l’altiplano. Cependant, elles sont riches en détails architecturaux, notamment des portails en pierre sculptés, des balcons en bois travaillés, et des patios intérieurs décorés de fresques et de mosaïques. La Casa de la Moneda, où les pièces de monnaie étaient frappées à l’époque coloniale, est l’un des bâtiments les plus importants de la ville. Ce bâtiment massif de Potosí, construit au 18ème siècle, présente une architecture militaire avec des murs épais, des arcs robustes et une façade monumentale, mais il conserve également quelques détails baroques dans ses ornements.
La Paz : fusion de traditions dans l’architecture coloniale
La Paz, la capitale administrative la plus haute du monde, offre un mélange étonnant d’architecture coloniale et de styles plus modernes. Bien que la ville soit en constante évolution, elle conserve encore des exemples impressionnants de maisons coloniales, notamment dans son centre historique.
La Plaza Murillo, cœur historique de la ville, est entourée de plusieurs édifices coloniaux remarquables. Parmi eux, on trouve le palais colonial des Marquis de Villaverde, une bâtisse qui date du 17ème siècle. Ce palais, aujourd’hui un musée, se distingue par son portail baroque, ses fenêtres ornées de grilles en fer forgé et ses intérieurs décorés de fresques représentant des scènes religieuses et historiques.
Santa Cruz de la Sierra près de la forêt tropicale
Santa Cruz de la Sierra, située dans les plaines orientales de la Bolivie, présente une version tropicalisée de l’architecture coloniale. La ville, fondée en 1561, a évolué d’un petit poste colonial à une métropole dynamique, mais conserve encore de nombreuses maisons coloniales dans son centre historique.
Les maisons coloniales de Santa Cruz se distinguent par leurs toits en tuiles rouges, leurs vastes cours intérieures, souvent agrémentées de beaux jardins luxuriants, et leurs balcons en bois qui offrent une protection contre la chaleur tropicale. La Casa Melchor Pinto, située dans le centre historique, est un excellent exemple de cette architecture adaptée au climat chaud et humide de la région. Les murs épais, les toits en pente douce et les fenêtres ornées de volets en bois témoignent de l’ingéniosité des architectes coloniaux dans l’adaptation des constructions aux conditions locales.
Conclusion : un héritage à préserver
L’architecture coloniale en Bolivie est bien plus qu’un simple vestige du passé ; elle est une composante vivante de l’identité culturelle du pays. Les maisons coloniales, que l’on retrouve à Sucre, Potosí, La Paz, Santa Cruz de la Sierra, et d’autres villes boliviennes, sont des témoins silencieux d’une époque révolue mais toujours présente dans les murs, les cours et les balcons de ces demeures historiques.
La préservation de cet héritage est indispensable pour bien comprendre l’histoire de la Bolivie, mais également pour maintenir un lien tangible avec les racines culturelles et architecturales du pays.
De nos jours, de nombreux efforts sont déployés pour restaurer et entretenir ces anciens bâtiments, en veillant à ce qu’ils continuent d’être des symboles de la riche histoire coloniale de la Bolivie. Grâce à ces efforts, les générations futures pourront non seulement admirer la beauté de ces maisons, mais aussi comprendre leur importance dans le développement culturel et historique de la Bolivie.
La Bolivie est un endroit merveilleux, merci pour ce partage de maisons en Bolivie, ça fait remonter de beaux souvenirs 🙂