Au cœur des vallées verdoyantes et escarpées, l’architecture vernaculaire du Cap Vert témoigne d’un savoir-faire adapté aux contraintes naturelles et climatiques de l’archipel. Les maisons traditionnelles, reconnaissables à leur silhouette basse et leurs toits de chaume, illustrent une forme d’ingéniosité locale qui privilégie la fonctionnalité, la durabilité et l’intégration paysagère.
Une structure sobre et rationnelle
Cette maison traditionnelle du Cap Vert est composée de murs en pierre basaltique, abondante sur l’archipel. Ces pierres, parfois laissées apparentes ou recouvertes d’un enduit clair comme ici, offrent une excellente inertie thermique : elles conservent la fraîcheur durant la journée et restituent progressivement la chaleur emmagasinée lorsque les températures baissent. Les ouvertures, souvent réduites, limitent les pertes thermiques et protègent l’intérieur de la maison des vents marins.
Le plan est généralement rectangulaire, avec une distribution simple : une ou deux pièces principales qui servent d’espace de vie et de couchage. Cette organisation compacte facilite la construction et réduit la consommation de matériaux. Elle répond aussi aux besoins d’un entretien limité au quotidien.

Le toit de chaume, réponse aux contraintes climatiques
L’un des éléments distinctifs de ces habitations cap-verdiennes est le toit de chaume, confectionné à partir de feuilles de palmier ou de canne à sucre séchée. Ce matériau végétal, renouvelable et disponible localement, possède d’excellentes propriétés isolantes. Sa pose en couches épaisses assure une bonne étanchéité à la pluie, tout en favorisant la circulation de l’air et la ventilation de la maison. Ce système de toiture répond aussi aux fortes précipitations saisonnières et aux périodes de chaleur.


Un dialogue constant avec la nature
Les habitations de ce type sont souvent nichées dans des jardins vivriers, où bananiers, cannes à sucre, papayers et plantes vivaces procurent ombrage, alimentation et fraîcheur. L’intégration paysagère ne relève pas d’un souci esthétique, mais d’une logique de subsistance et de confort. Les murets en pierre sèche organisent l’espace, retiennent la terre et canalisent les eaux de ruissellement.

Intérieur épuré, mobilier minimal
L’aménagement intérieur est simple : murs enduits à la chaux, mobilier en bois léger, textiles colorés et objets utilitaires du quotidien. L’espace reste volontairement dégagé pour favoriser la circulation de l’air et la polyvalence des usages. Les salles d’eau, souvent séparées ou semi-ouvertes, font appel à des solutions locales : vasques en pierre, étagères en bois, décoration naturelle issue de la collecte locale.


Une architecture adaptée, entre héritage et modernité
Si les principes constructifs demeurent proches des modèles anciens, l’habitat cap-verdien intègre parfois des améliorations modernes : enduits ciment, menuiseries plus robustes, voire ajouts de modules sanitaires. Cependant, la maison traditionnelle conserve son ancrage dans l’économie et les ressources.




La maison typique du Cap Vert est une architecture résiliente, pragmatique et respectueuse de son environnement. Ce modèle, toujours présent dans les vallées reculées ou les zones rurales, offre une réponse pertinente aux enjeux d’adaptation et de transmission des savoirs architecturaux. Les visiteurs curieux y trouvent un exemple d’habitat en lien avec les contraintes naturelles et les modes de vie.