La maison des derviches à Blagaj

Blagaj, havre de paix et d’harmonie naturelle, se trouve à seulement trois kilomètres de l’aéroport de Mostar en Bosnie. En raison de la proximité de la mer Adriatique (environ 45km) et de son faible niveau d’altitude, le climat est méditerranéen avec des étés très longs et chauds.

Le village de Blagaj est situé à la source de la rivière Buna et d’un historique « Tekke » (est un bâtiment spécialement conçu pour les réunions d’une confrérie soufi) appelé aujourd’hui « maison des derviches », et qui est également connu comme le monastère de Blagaj. Il est aujourd’hui considéré comme un monument national en Bosnie-Herzégovine. Voir aussi les maisons en Bosnie-Herzégovine.

Dans le silence du jardin de la maison des derviches, refroidi par la fraîcheur de la merveilleuse rivière Buna, vous comprenez pourquoi Blagaj était le centre d’intérêt des personnalités historiques, de la noblesse romaine, des vizirs ottomans, des officiers austro-hongrois et de nombreux voyageurs cherchant la fraîcheur de l’eau, la chaleur du soleil et du ciel bleu. Cette bâtisse attire les regards.

Qu’est-ce que la maison des Derviches ?

La maison des derviches, ou Blagaj Tekke, se dresse au pied d’une falaise imposante. Elle jouxte la source de la rivière Buna, près de Mostar. Construite vers 1520, elle servait de havre aux derviches soufis. Ces mystiques musulmans cherchaient la sérénité par la méditation et l’ascèse. Aujourd’hui, c’est un monument national ouvert à tous. Ce tekke reflète l’influence ottomane, avec des touches méditerranéennes. Son cadre, entre roche et eau turquoise, lui donne une aura unique.

J’y eu la chance de visiter la maison des derviches au mois de septembre, et le calme m’a enveloppé. Le jardin, rafraîchi par la rivière, invite à souffler. On saisit vite pourquoi ce lieu attirait nobles et voyageurs. La maison des derviches marie architecture et nature dans une danse subtile.

la maison des derviches

Une architecture unique

Le Blagaj Tekke brille par sa simplicité raffinée. Les murs blancs contrastent avec les toits de tuiles. L’influence ottomane domine, avec des lignes épurées et une symétrie sobre. Pourtant, des détails méditerranéens, comme les ouvertures lumineuses, adoucissent l’ensemble.

Elle s’intègre à son décor, et c’est là sa force. La falaise massive la protège, tandis que la Buna la reflète. Ce dialogue avec l’environnement n’est pas un hasard. Les derviches voulaient un espace calme, propice à la méditation. Chaque élément, du hammam aux chambres, répond à ce besoin de sérénité.

Quand j’ai vu cette façade extraordinaire se mirer dans l’eau, j’ai souri. On dirait une peinture. Les restaurations, notamment au XIXe siècle, ont préservé ce cachet. L’ordre Nakshibendi, qui l’occupe aujourd’hui, veille sur ce trésor avec soin.

Quelle est son histoire ?

La maison des derviches naît sous l’ordre Bektashi, vers 1520. Ce groupe soufi, influent dans l’Empire ottoman, y installe ses rites. Au fil des siècles, elle change de mains. Il est connu que la maison des derviches existait dès le milieu du 17ème siècle, et cela est confirmé par Evlija Čećebija, qui écrivit que le Mufti Zijaudin Ahmed-ibn Mustafauz de Mostar a ordonné la construction d’une maison helvétique de l’ordre derviche sur la Buna « où les derviches parlaient et avaient des discussions scientifiques ».

Au milieu du 19ème siècle, elle a été rénovée par Omer Pasha Latas, et elle est devenue une partie de l’ordre Kaderi. Aujourd’hui, le monastère appartient à l’ordre Nakshibendi. L’attrait de cette architecture bosniaque orientale se trouve, entre autres, dans sa réflexion lumineuse dans l’eau calme.

Sur place, on sent ce poids historique. Les tombes dans la musafirhana rappellent sa sainteté. Les femmes portent des voiles. Ce passé mouvementé en fait plus qu’un bâtiment : un symbole de résilience.

Blagaj Tekke

Pourquoi attire-t-elle encore aujourd’hui ?

La maison des derviches séduit par son cadre unique. La source de la Buna, une des plus puissantes d’Europe, jaillit juste à côté. Avec 43 mètres cubes par seconde, elle hypnotise. Le contraste entre la falaise brute et l’eau claire crée une scène saisissante. Vous restez là, à contempler, presque sans bouger.

Son aura spirituelle joue aussi un rôle. Les derviches y tiennent des prières trois soirs par semaine. Le reste du temps, elle accueille les visiteurs. On y découvre des tapis colorés et une simplicité qui apaise. Elle figure sur la liste UNESCO, et ce n’est pas pour rien : elle incarne un patrimoine unique.

Que retenir de ce lieu unique ?

La maison des derviches, c’est une leçon d’équilibre. Elle unit architecture, nature et histoire. Son style ottoman, teinté de Méditerranée, charme par sa modestie. Elle a traversé les âges, des Bektashi aux Nakshibendi, en restant fidèle à sa vocation. Vous la visitez, et elle vous parle sans mots.

Elle prouve que la beauté naît souvent de la simplicité. Pas besoin de fioritures pour toucher. Sa position, entre falaise et rivière, suffit à captiver. Et son passé, riche en rebondissements, ajoute une profondeur qu’on ressent sur place. Voici quelques points à retenir si vous passez par là :

  • L’entrée coûte environ 2,50 euros, un prix modique.
  • Enlevez vos chaussures, c’est une tradition respectée.
  • Les femmes portent un voile fourni à l’entrée.
  • Prenez un café bosniaque au bord de l’eau, ça vaut le détour.
  • La vue extérieure surpasse parfois l’intérieur, profitez-en.

Laisser un commentaire