Imaginez les toussotements et les crispations dans certains milieux plus traditionnels lorsque l’idée de la « Rizzi Happy House » a d’abord été évoquée au conseil d’une ville historique allemande.
Pourtant elle est vraiment joyeuse cette maison Rizzi : un bâtiment ultra coloré et joyeusement décoré. On a un peu l’impression que c’est un décor de dessin animé ou de cartoon ou encore de parc d’attraction ! J’adore.


Bob L’éponge serait sûrement heureux de prendre résidence à l’intérieur de ses murs mais certains habitants de l’ancienne ville allemande de Brunswick (Braunschweig en allemand) n’étaient certainement pas amusés. Pire encore, les planificateurs voulaient que ce bâtiment soit placé dans le quartier historique de la ville, le quartier Magni. Beaucoup étaient en émoi que cette idée scandaleuse soit même proposée, et encore moins acceptée.


Pourtant, 15 ans plus tard la maison joyeuse de Rizzi fait partie du paysage de la ville et la plupart des habitants de Brunswick seraient réticents de la voir démolie. Tout comme la cathédrale Saint-Paul à Londres a été raillée quand elle a été construite pour être une véritable tache dans le paysage puis a finalement été acceptée et adorée, la « Rizzi Happy House » est maintenant un élément précieux de Brunswick.


L’idée de cette maison joyeuse a d’abord été proposée lors d’une conversation entre l’artiste James Rizzi et le propriétaire de la galerie Olaf Jäschke. En quelques mois les plans avaient été faits et l’autorisation de planification donnée. L’architecte Konrad Kloster s’est intégré au projet et il a ensuite pris deux ans pour construire cette collaboration remarquable.


Rizzi, un artiste pop américain décédé en décembre 2011, était célèbre pour son art en 3D. Les lecteurs américains d’un certain âge se souviennent de lui pour sa couverture du premier album de Tom Tom Club.


Une explosion de couleurs, des formes et des parties du corps. Rizzi, qui était adoré en Allemagne comme une idole pop art, a vraiment tiré tous les atouts artistiques sur ce projet. Pas étonnant que Rizzi ait été souvent décrit comme une rencontre entre Picasso et Hanna-Barbera : il est l’art qui peut être pris très au sérieux tout en étant délire et absurde en même temps.

La Maison Rizzi a d’abord été décriée et méprisée par beaucoup comme étant infantile et comme étant une architecture qui porterait du discrédit à la ville de Brunswick. On ne peut pas leur en vouloir : cette maison ne colle pas vraiment dans une ville qui a été été fondée au IXe siècle. Pourtant, elle le fait, glorieusement et heureusement.

Ce bâtiment vraiment joyeux est maintenant considéré comme une sorte de frontière. D’un côté, le vieux quartier d’activités du 20ème siècle. De l’autre le quartier historique tranquille. Pour toute sa bêtise exubérante, la « Rizzi Happy House » est un bâtiment qui donnera toujours le sourire dans une centaine d’années.

Source : www.kuriositas.com