Dans le cadre de ce projet, l’architecture et l’art de rue se côtoient, s’entremêlent, se prolongent et se complètent pour créer un langage commun, une synergie qui crée un ensemble intrigant, vivant et extrêmement dynamique, mais en même temps intime, accueillant et convivial.
La réflexion sur la relation entre l’art et l’architecture fait partie du concept créé avec la participation de l’artiste luxembourgeois SUMO. C’est une réponse liée à l’évolution du paysage urbain car l’ère du « post-graffiti », même si beaucoup refusent de l’admettre, est devenue partie intégrante de la ville.
Sumo a volontairement recouvert l’espace du sol au plafond de ses œuvres d’art de telle sorte que son art, que l’on peut qualifier de « post-graffiti », s’intègre subtilement dans l’espace construit. L’architecture a laissé place à l’art qui se révèle tantôt sous les volumes en surplomb aux nuages jaunes, oranges et rouges, tantôt en arrière-plan des loggias des appartements avec ses figures particulières.

L’art met en valeur ce jeu formel des espaces qui semblent avoir glissé pour laisser place aux esquisses organiques et aux couleurs excentriques créées par l’artiste. Cette coopération met en avant l’idée de l’existence d’un équilibre entre le développement de notre paysage bâti et l’interprétation artistique.
L’aspect monolithique du bâtiment s’oppose fortement au bâtiment voisin par sa forme ainsi que par les matériaux utilisés. Le projet se présente comme un objet unique caractérisé par la juxtaposition de volumes simples et purs. Cette aspiration découle de l’ambition de démarquer le bâtiment de la banalité de l’architecture voisine. Dans cette construction, l’utilisation d’un matériau unique, le métal extrudé noir brillant, lui confère son caractère monolithique et sculptural étonnant !
En journée, lorsque le temps est agréable, il délivre une couleur chaude et intense, qui, avec ses angles vifs, crée un fort contraste avec les matériaux absorbants des bâtiments voisins. Par temps plus maussade, elle se confond avec la couleur du ciel. La nuit, elle se fait plus discrète, car elle se laisse éclairer par les lumières de la ville et le passage des voitures, et parfois elle illumine l’œuvre de l’artiste elle-même.


Des panneaux coulissants permettent aux résidents d’être en relation avec leur environnement. Voir sans être vu ou être vu sans voir ? L’ambition était de libérer les trois façades du bâtiment des espaces de circulation afin de créer un maximum de flexibilité et de luminosité pour les appartements.
L’étroitesse et l’exiguïté de cette partie du terrain ont favorisé le développement de 4 appartements de tailles différentes et individuels. Considérant la proximité de la route, le manque d’intimité qui en résulte et la faible exposition au soleil, nous avons préféré l’idée d’utiliser le rez-de-chaussée pour les garages.

Au premier étage, un appartement T3 de 80 m² est conçu pour une famille de trois personnes. Ainsi, les pièces sont isolées à l’arrière du bâtiment afin d’assurer intimité et bien-être. Un espace ouvert, orienté vers la route. Au deuxième étage, grâce à un porte-à-faux de 1 m sur 3 côtés du bâtiment, nous avons proposé de construire 2 studios de 47 et 48 m² respectivement.
Ces derniers semblent destinés à de jeunes couples sans enfants. Compte tenu de l’étroitesse des appartements, seules les salles de bains sont séparées par un mur tandis que le reste de l’espace est structuré à l’aide de meubles, attribuant les différentes fonctions.
Au troisième étage, il y a un appartement en duplex de 115 m². Un solide plafond entièrement vitré assure le rayonnement solaire dans la cuisine et la salle à manger orientées au nord.



Source : e-architect.co