Le peuple Nama (aussi appelé Namaqua) est un groupe ethnique africain de l’Afrique du Sud, de la Namibie et du Botswana. Ils parlent traditionnellement la langue Nama de la famille linguistique Khoe-Kwadi, bien que beaucoup de Nama parlent aussi afrikaans. Le peuple Nama est le plus grand groupe des Khoïkhoï, dont la plupart ont largement disparu en tant que groupe, à l’exception des Namas. Beaucoup de clans Nama vivent en Namibie centrale et les autres petits groupes vivent dans la région du Namaqualand, qui chevauche aujourd’hui la frontière namibienne avec l’Afrique du Sud.
Caractéristiques de la hutte Nama
La hutte du peuple Nama (appelée matjieshuis) est une cabane ronde traditionnellement faite en tapis de roseaux magnifiquement conçus sur un squelette de bâtons. Idéal pour la vie nomade du peuple Nama du passé, le matjieshuis fait toujours partie de la vie des habitants du Richtersveld : une région constituée de déserts montagneux dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud. En fait, c’est le dernier endroit où on peut encore les trouver en nombre significatif (un témoignage de leur adéquation au climat rigoureux). Dans les villages d’aujourd’hui dans le Richtersveld, les matjieshuise sont utilisés pour le stockage, la cuisine, comme un lieu supplémentaire pour dormir, ou même pour fournir un hébergement pour les touristes.
Ces huttes, appelées haru oms en langue nama, sont faites de tapis de roseaux tissés dans une forme de ruche. C’est une demeure pour toutes les saisons : fraîche et bien aérée en été, naturellement isolée par les tapis de roseaux en hiver, et protégée de la pluie par les tiges poreuses qui gonflent avec l’eau.
Parce que tous les matériaux sont organiques et non sur-récolté, c’est un logement respectueux de l’environnement. Les femmes et les hommes participent à la récolte des matériaux, à la préparation des tapis et à l’assemblage de la hutte, dans un processus méticuleux qui est resté un véritable art Nama.
Les étapes de construction d’une hutte Nama sont les suivantes : les roseaux sont récoltés, séchés au soleil, coupés à la bonne longueur et tissés en nattes par les femmes à l’aide de cordes faites à la main. Les hommes ramassent des branches de tamaris à la rivière, enlèvent les épines, les tannent sur un feu et les plient dans la forme requise. La hutte est ensuite assemblée. Les branches sont insérés dans des trous au sol formant une base circulaire, et fixés ensemble dans une forme de ruche. Les nattes sont finalement drapées et fixées sur le cadre en prenant soin de garder une ouverture.
Pratiques culturelles et cérémonies Nama
Le peuple Nama est également connu pour ses pratiques culturelles riches et ses cérémonies traditionnelles qui marquent des événements importants tels que les naissances, les mariages, et les funérailles. Ces cérémonies sont souvent accompagnées de danses et de chants en langue Nama, qui sont un aspect vital de l’expression culturelle et de la préservation de leur patrimoine. Par exemple, la danse traditionnelle Nama, connue sous le nom de « Nama Stap », implique des mouvements rythmiques complexes et un chant en canon, reflétant l’harmonie et la continuité communautaire.
Économie et modes de vie modernes
Historiquement, les Nama étaient principalement des éleveurs et des chasseurs, mais les modes de vie modernes ont vu une diversification de leurs activités économiques. Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux s’engagent dans l’agriculture, notamment la culture de fruits et de légumes adaptés au climat aride de leurs régions. D’autres continuent de pratiquer l’élevage de moutons et de chèvres, qui sont essentiels non seulement pour la subsistance mais aussi pour la viabilité économique des communautés.
Le tourisme est également devenu une source de revenu importante, surtout dans des zones comme le Richtersveld, où les traditions du peuple Nama et le paysage unique attirent les visiteurs. Les Nama utilisent cette opportunité pour éduquer les visiteurs sur leur culture et leur histoire, souvent en intégrant des visites guidées et des démonstrations de construction de matjieshuis.
Défis contemporains
Comme beaucoup de communautés indigènes, le peuple Nama fait face à plusieurs défis, y compris la marginalisation sociale, les conflits fonciers, et les impacts du changement climatique. Ces défis menacent leurs modes de vie traditionnels et leurs pratiques culturelles. Cependant, il existe des efforts de la part de diverses organisations et du gouvernement pour assurer la préservation de leur langue, de leurs terres et de leur patrimoine culturel à travers des programmes d’éducation et de conservation.
Le peuple Nama aujourd’hui
En dépit des défis, le peuple Nama continue de célébrer et de préserver sa culture unique. Ils restent fiers de leur héritage et de leur identité, et continuent de transmettre leurs traditions, leur architecture africaine nomade spécifique et leur savoir-faire aux générations futures. Avec un intérêt croissant pour les cultures indigènes et un soutien renforcé pour les droits des peuples autochtones, l’avenir du peuple Nama est plein de possibilités concernant la reconnaissance et la revitalisation culturelle future.