La Namibie est considérée comme étant une « terre promise » au potentiel touristique infini. Elle s’illustre par une faune et une flore incroyables mais aussi par son patrimoine culturel. Ce pays d’Afrique abrite en effet 11 groupes ethniques. Le peuple Himba en fait partie ; ils vivent principalement dans le Kaokoland ou Kaokoveld. Ce groupe de personnes étonne par son mode de vie plutôt singulier.
Les Himbas sont réputés pour leur mode de vie en harmonie avec la nature. Leur habitat, constitué de huttes simples et fonctionnelles, reflète cette relation intime avec l’environnement. Les huttes Himba, appelées « onganda« , incarnent un savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération. Cet article vous invite à découvrir ces constructions uniques, témoignages de l’ingéniosité Himba.
Le peuple Himba
Selon les dires, le peuple Himba serait arrivé en Namibie aux alentours du 15ème et du 16ème siècle avec les Hereros. Ils ont alors vécu comme cueilleurs et chasseurs nomades dans le Kaokoland, au nord-ouest de la Namibie. On reconnaît rapidement ce peuple par leur peau teintée en orange pour les femmes.
On appelle souvent les Himba le « peuple orange » en raison de la couleur caractéristique de leur peau. Cette teinte orange provient d’un mélange unique d’otjize, un onguent que les femmes Himba appliquent quotidiennement sur leur corps et leurs cheveux. L’otjize est un mélange de boue rouge, de graisse animale et d’autres ingrédients naturels. Le but de cette pratique est double :
- Protection : l’otjize protège la peau contre les rayons du soleil brûlant du désert namibien. Elle agit également comme barrière contre les insectes et les piqûres.
- Esthétique : cette pâte rouge donne à la peau une couleur orange distinctive, perçue comme un signe de beauté chez les Himba. Elle représente aussi un lien symbolique avec la terre, la couleur rouge rappelant l’importance de la terre pour ce peuple nomade et pastoral.
Cette couleur est devenue l’une des caractéristiques les plus emblématiques du peuple Himba de Namibie, leur conférant cette dénomination générale de « peuple orange ».
Ces personnes ne sont vêtues que d’un simple pagne en cuir et se fabriquent eux-mêmes leurs sandales à l’aide de pneus de voitures. Aujourd’hui, le peuple Himba garde son authenticité malgré le progrès et les influences extérieures. Toutefois, des collectivités s’occupent de la gestion du bétail et du tourisme en guise de source de revenue et avec l’arrivée des écoles mobiles, les enfants y apprennent l’anglais.
Une structure intégrée à l’environnement
Les huttes Himba sont bâties en matériaux naturels (bois, argile et bouse de vache). Ces éléments, facilement disponibles dans leur environnement, permettent aux Himba de créer des habitations robustes et adaptées au climat aride de la région. Le bois, souvent issu d’arbres morts, est utilisé pour l’ossature. Ce choix témoigne d’une parfaite adaptation aux ressources locales, limitant ainsi l’impact sur la nature.
Les murs sont généralement recouverts d’un mélange d’argile et de bouse (mais pas toujours), assurant une isolation naturelle contre la chaleur. Cette couverture, renouvelée régulièrement, donne à la hutte une teinte terreuse qui se fond dans le paysage. La simplicité de cette structure dissimule une complexité subtile : chaque composant joue un rôle dans la résistance et le confort thermique de l’habitat.
Une architecture circulaire symbolique
Les cases Himba se distinguent par leur forme circulaire. Ce choix n’est pas anodin. La structure ronde permet une meilleure répartition de la chaleur à l’intérieur, idéal dans un climat désertique. Cette configuration facilite la construction, les murs supportant plus aisément le poids du toit.
Sur le plan symbolique, le cercle est synonyme de continuité et de communauté. La disposition des huttes au sein du village Himba est également pensée selon un schéma circulaire. Au centre, se trouve l’enclos pour le bétail, une ressource précieuse pour ce peuple. Cette disposition reflète l’importance de la communauté et des liens familiaux, l’espace partagé étant au cœur de leur organisation sociale.
Le toit : une ingénierie simple et efficace
Le toit des huttes Himba est une structure conique, fabriquée avec des branches de mopane ou d’acacia, entrelacées pour former une armature solide. Il est ensuite recouvert de feuilles de palme ou d’herbes sèches. Cette technique offre une protection efficace contre la pluie, bien que rare dans cette région.
La pente du toit permet de canaliser l’eau vers l’extérieur, évitant les infiltrations dans l’habitation. Le toit ne sert pas que de protection ; sa structure permet aussi de créer un espace de stockage pour les biens. Ce système, à la fois simple et fonctionnel, est le fruit de siècles d’adaptation à l’environnement namibien.
Une construction familiale avec des matériaux locaux
Les huttes Himba sont construites par les familles elles-mêmes, avec une implication extrêmement forte des femmes. Ces habitations sont faites principalement à base de branches de bois de mopane, d’excréments de vache, de sable et de terre grasse. Ces matériaux sont non seulement disponibles localement, mais ils offrent aussi une excellente isolation contre la chaleur.
Le toit est généralement de chaume, mais il est souvent renforcé avec des morceaux de bâche plastique ou d’autres débris pour améliorer l’étanchéité. Ces ajouts modernes reflètent l’adaptation progressive des Himba à des éléments contemporains tout en préservant leur mode de vie traditionnel. La construction de la hutte, même simple, demande des connaissances pratiques que les familles se transmettent.
Un habitat adapté au mode de vie nomade
Le mode de vie semi-nomade du peuple Himba influence fortement la conception des huttes. En tant qu’éleveurs de bétail, ils se déplacent régulièrement en fonction des besoins de leur troupeau. Leur habitat doit donc être à la fois robuste et facile à démonter et à reconstruire.
Les matériaux utilisés pour les huttes sont accessibles et ne nécessitent pas d’outils complexes. Cela permet de reconstruire rapidement une hutte lorsqu’une nouvelle zone est choisie pour s’établir. Les Himba peuvent ainsi s’adapter rapidement aux changements de leur environnement.
Le rôle central de la hutte dans la culture Himba
La case, pour les Himba, occupe une place centrale dans la culture et la spiritualité du peuple. C’est là que se déroulent les cérémonies familiales, les moments de partage, et où se transmettent les récits.
Chaque hutte est le foyer familial. Elle est le symbole de la stabilité au sein d’un mode de vie marqué par le mouvement. En s’installant temporairement, la hutte devient un repère dans une vie dictée par le nomadisme. C’est ce lien intime avec leur habitat qui confère aux Himba une forte identité culturelle.
Une hutte en évolution face aux défis modernes
Aujourd’hui, le peuple Himba fait face à des défis croissants, notamment liés au changement climatique et à l’urbanisation. Si les huttes traditionnelles restent omniprésentes dans le paysage, certaines évolutions apparaissent, comme l’utilisation de matériaux plus modernes. Cependant, ces adaptations restent minimes, les Himba étant profondément attachés à leurs traditions architecturales.
Leur habitat incarne leur résilience face aux changements. La case Himba est plus qu’une construction : elle est le reflet de la capacité de ce peuple à s’adapter tout en préservant son héritage.
En définitive, la hutte Himba est une merveille d’ingéniosité architecturale, ancrée dans des traditions séculaires. Elle représente l’alliance parfaite entre fonctionnalité et culture, adaptabilité et simplicité. Cette construction, discrète mais essentielle à la vie du peuple Himba, mérite toute notre admiration.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les modes de vie traditionnels et l’architecture vernaculaire, la hutte Himba est un parfait exemple de la manière dont une culture peut, à travers son habitat, s’inscrire en harmonie avec la nature.
Séjour en Namibie pour voir des cases Himba
La Namibie s’illustre par ses terres sauvages, sa faune et ses populations locales. Y faire des randonnées et des safaris relèvent d’un pur plaisir de découverte et d’aventure. De manière générale, les Namibiens sont très accueillants et chaleureux, comme à Kaokoland ou « terre lointaine », où les Himbas vivent toujours comme il y a 200 ans. Visiter leurs villages et dormir dans une case est un incontournable d’un séjour en Namibie. Par ailleurs, les touristes apprécient ce pays pour sa variété de paysages : des dunes du Namib à la grande fresque du Damaraland, tout concorde à ce que l’on y fasse un voyage de luxe.