Trémuson est une ville située près de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor en Bretagne. Si l’on ne connait pas bien Trémuson, on peut passer à côté du lieu dit « Les Mines » où il existe une sorte de Bourg-Bis dont l’histoire et les maisons méritent le détour.
La mine de plomb de Trémuson a été, au fil des siècles, ouverte, fermée, rachetée, puis abandonnée, et ouverte à nouveau un nombre de fois conséquent. Elle a fait l’objet de nombreuses convoitises et a connu de nombreux propriétaires.
C’est au début des années 1920 que l’histoire commence lorsque le quartier des Mines ne se résume encore qu’à un bistrot, une petite ferme, un moulin… et la nature. Mais c’est ici, à cheval sur les communes de Trémuson et Plérin, que seront bâtis une fonderie, deux fours, une laverie, un téléphérique long de 370 mètres, une cheminée de 20m de haut, une chapelle et une cité ouvrière comptant 104 maisons et une quinzaine de corons.
Après la guerre, la France reconstruit son pays et la reprise de l’activité de la mine crée un réel espoir en diversifiant l’économie locale, en sédentarisant la population et en limitant l’exode rural des campagnes vers les villes. La population Trémusonnaise s’élève à 700 habitants en 1920, alors que dès 1928, elle passe à 1700, dont 1000 habitants aux mines. Rapidement, les mineurs débarquent de l’Europe entière : Italiens, Allemands, Espagnols, Belges, Suisses, Arméniens, Autrichiens, Russes, Serbes, Tchèques, Portugais et surtout Polonais s’installent au lieu dit Les Mines où les effectifs montent jusqu’à 800 ouvriers.
La cité ouvrière qui en a découlé est trace la plus visible du passé minier de la ville. La direction de l’usine voulaient que les familles étrangères soient logées sur place avec le père employé à la mine afin de stabiliser la main d’œuvre. Les maisons, plutôt petites, ont donc poussé comme des petits pains ! Des maisonnettes avec une base en agglos sur laquelle on fixait des plaques de fibro ciment. Le toit aussi était en fibro. Il fallait à peine quinze jours pour édifier deux maisons, et elles étaient livrées tapissées et peintes. Il y aurait apparemment eu trois types de maisons de taille différente, chacune étant attribuée en fonction du nombre de personnes qui composait la famille.
Des documents mentionnent qu’il existait « 79 maisons ouvrières comprenant 130 logements et 75 jardins, ainsi que 15 corons de 12 pièces chacun ». Beaucoup de ces maisons ont disparu aujourd’hui, mais certaines ont été rénovées et sont encore habitées.
Les mineurs payaient un loyer, mais la direction de l’usine finançait la literie et le « pétrole » des lampes à carbure qu’ils utilisaient pour s’éclairer dans la mine et qu’ils étaient autorisés à remonter pour leur usage personnel dans les maisons.
Source : www.tremuson.fr