Les maisons de canal d’Amsterdam

Une maison de canal (néerlandais : grachtenpand) est une maison (généralement ancienne) au bord d’un un canal. Ces maisons sont souvent minces, hautes et profondes. En raison du danger d’inondation, la porte d’entrée est parfois plus haute et accessible uniquement par des escaliers. Le plancher de l’étage principal se situe entre sept et neuf marches au-dessus du niveau de la rue. Les maisons de canal à Amsterdam avaient généralement un sous-sol et un grenier où les marchandises commerciales pouvaient être stockées. Une installation spéciale de poutres ou de poulies était située dans le grenier pour hisser des marchandises de valeur, comme des épices, du coton ou des choses plus lourdes comme le cacao. Les poulies sont toujours utilisées pour déplacer des meubles.

À l’arrière d’une maison de canal, il y a souvent un jardin. Le jardin était aménagé au goût du temps et à la situation financière du propriétaire. Au fond du jardin, il y avait parfois une maison d’été où la famille et les visiteurs pouvaient se détendre.

Dans la seconde moitié du 17ème siècle, une extension arrière du bâtiment était parfois construite et reliée par un passage à la façade. La cour assurait de la lumière. Elle pouvait être utilisée à de nombreuses fins : pendant la seconde guerre mondiale, Anne Frank et sa famille utilisaient la maison arrière comme cachette. La maison d’Anne Frank est aujourd’hui une maison d’écrivain et un musée biographique dédié à la journaliste juive Anne Frank. Le bâtiment est situé sur un canal appelé Prinsengracht, près de la Westerkerk, dans le centre d’Amsterdam aux Pays-Bas. Pendant la seconde guerre mondiale, Anne Frank s’est cachée de la persécution nazie avec sa famille et quatre autres personnes dans des pièces cachées à l’arrière de la maison du canal du 17ème siècle, connue sous le nom de l’annexe secrète (néerlandais : Achterhuis). Anne Frank n’a pas survécu à la guerre mais en 1947, son journal de guerre a été publié.

Lorsque plusieurs maisons sont construites par le même charpentier ou entrepreneur et en utilisant le même design ou en miroir, on les appelle maisons jumelles ou triplés. Il y a même des séries de quatre ou cinq maisons identiques. Dans ce cas, les maisons sont plus petites qu’une maison normale (trois maisons étaient construites sur deux terrains).

Le long des canaux d’Amsterdam, les maisons jumelles se trouvent en particulier le long du Herengracht (littéralement « Canal des seigneurs »). Ces maisons ont été construites sur deux terrains, une arrière-maison n’était donc pas nécessaire. Les maisons larges ont presque toujours des marches des deux côtés. Au 386 Herengracht se trouve le musée Het Grachtenhuis, qui raconte l’histoire de la ceinture des canaux d’Amsterdam.

La Maison aux Têtes (néerlandais : Huis met de Hoofden) est une grande maison de canal au 123 Keizersgracht à Amsterdam. La maison tire son nom des six ornements en forme de têtes, qui sont sur la façade. Il y a une légende selon laquelle les têtes se réfèrent à six voleurs qui étaient entrés dans la maison et qui ont ensuite été décapités par la servante. Cependant, il a été découvert que les têtes sont les images des têtes de six dieux : Apollon avec la couronne de laurier; Ceres avec le grain; Mercure avec le casque ailé; Minerve; Bacchus avec les raisins; et Diane avec la demi-lune.

Keizersgracht 453 est une maison de canal construite en 1669 avec un pignon cou : un type de pignon en vogue entre le 17ème et le 18ème siècle aux Pays-Bas avec un corps rectangulaire (ressemblant à un cou, d’où le nom). Il s’agit d’un monument national de distinction nationale selon l’agence néerlandaise du patrimoine culturel.

Ons’ Lieve Heer op Solder (Notre Seigneur dans le Grenier) est une maison de canal du 17ème siècle, une église de maison et un musée dans le centre-ville d’Amsterdam. L’église catholique a été construite sur les trois premiers étages de la maison du canal dans les années 1660. C’est un exemple important de « schuilkerk », ou « église clandestine » dans laquelle des catholiques et d’autres dissidents religieux de l’Église réformée hollandaise du dix-septième siècle, incapables d’adorer en public, tenaient des services.