Cette villa coloniale espagnole est connue sous le nom de Casa Blanca (Maison Blanche) près du centre-ville de Grenade, au Nicaragua. La maison est répertoriée par Nicaragua Sotheby’s International Realty pour 1,3 million de dollars. Elle s’inscrit dans la trame ancienne de la ville. À quelques pas de la Plaza de la Independencia, elle illustre à merveille la maison patio, un modèle hérité du XVIIᵉ siècle espagnol. Son architecture allie sobriété et ingéniosité climatique, adaptée aux chaleurs du lac Cocibolca.
Son autre nom est « Casa Cuarto », qui signifie « Maison Quatre ». Lorsque les bâtiments ont été numérotés au début de la colonie à Grenade, ils ont démarré au cœur de la ville avec la cathédrale et ont commencé à compter à partir de là. Le numéro 1 était la cathédrale, 2 et 3 les maisons des deux évêques et le numéro 4 était Casa Blanca. La villa bénéficie de 3 salons avec des plafonds en bois massif de 4m50 de haut. Le mode de vie à Casa Blanca tourne autour de la cour, des jardins centraux et de la piscine. La maison est bien meublée avec du mobilier exquis d’un fabricant local, qui n’utilise que les plus beaux bois feuillus certifiés et les bois de cèdre avec une splendide porte personnalisée de 3m en bois de cèdre.
Une architecture coloniale pensée pour le climat
Casa Blanca est l’une des plus belles vitrines du grand style colonial de Grenade. Construite dans les années 1750 et récemment rénovée en préservant les détails architecturaux d’origine et en intégrant tous les équipements modernes d’aujourd’hui, la maison dispose de 560 mètres carrés de surface habitable, 6 chambres avec 6 salles de bains plus un bain d’invité, une cuisine moderne, une climatisation dans chaque chambre, des hauteurs de plafond, des portes en bois massif de 3 mètres, une cour centrale luxuriante et une piscine pour se rafraîchir lors les chaudes journées.
Derrière une façade discrète, Casa Blanca s’organise autour d’un grand patio central. Les galeries couvertes, soutenues par des colonnes en bois, relient les pièces entre elles. Ce plan ouvert favorise la circulation naturelle de l’air et protège des pluies tropicales. La toiture en tuiles canal déborde pour éloigner l’eau des soubassements, et les hauts plafonds en bois évacuent la chaleur accumulée.

Les murs porteurs sont construits en adobe ou en taquezal, un mélange de bois et de terre séchée, techniques locales reconnues pour leur régulation thermique. Les enduits à la chaux permettent aux parois de respirer, limitant l’humidité tout en conservant une esthétique douce. Ce savoir-faire vernaculaire, témoigne de la rencontre entre tradition européenne et matériaux centro-américains.
Cette typologie est pertinente car elle met la ventilation et l’ombre au centre du confort. Le patio est un régulateur thermique. Il offre un espace frais, végétalisé, souvent animé par une fontaine ou un bassin.


Détails urbains et patrimoniaux
Sur la rue, Casa Blanca présente un portail charpenté et des fenêtres hautes protégées par des grilles en bois ou en fer forgé. L’accès se fait par un zaguán, couloir d’entrée qui filtre le bruit et la lumière. Ce dispositif relie l’espace public au cœur privé de la demeure, c’est l’un des signes distinctifs de la maison coloniale nicaraguayenne. Cette transition marque le passage de la rue à la quiétude du patio.
Grenade compte aujourd’hui plusieurs centaines de bâtiments de ce type, répertoriés dans le Plan de revitalización del Centro Histórico lancé au début des années 2000. Ce document encadre la conservation des volumes, des matériaux et des teintes, pour éviter toute dénaturation du tissu colonial. Les restaurations de qualité privilégient les charpentes d’origine, les enduits minéraux et les tuiles traditionnelles, tout en intégrant discrètement les réseaux modernes.
Casa Blanca illustre cette approche respectueuse. Sa restauration a conservé la structure porteuse et le patio d’origine tout en adaptant les usages : chambres ventilées, galeries habitables, éclairage indirect et réseau électrique intégré dans les doublages. Le résultat conjugue confort actuel et fidélité à la trame urbaine. Comme d’autres maisons coloniales de Grenade, elle montre qu’une restauration pensée peut préserver l’âme d’un bâtiment sans le dénaturer. Chaque détail reflète un savoir-faire. Ce type de rénovation redonne vie au patrimoine en maintenant l’usage résidentiel au cœur du centre historique.

Un témoin de l’identité de Grenade
La valeur de Casa Blanca dépasse le cadre architectural. Elle s’inscrit dans la mémoire urbaine d’une ville fondée en 1524, parmi les plus anciennes d’Amérique centrale. En arpentant ses galeries, on comprend la logique de l’habitat colonial : intimité, ombre, et fraîcheur dans un environnement exigeant.
Ces maisons témoignent d’un mode de vie où la cour intérieure servait d’espace social, de lieu de travail et de refuge contre la chaleur. Aujourd’hui encore, nombre d’entre elles abritent des familles, des hôtels ou des ateliers d’artisanat. Elles participent au paysage vivant de Grenade et rappellent que l’architecture vernaculaire, quand elle est entretenue avec soin, peut durer plusieurs siècles.
Prochaines étapes : si vous visitez Grenade, observez la relation entre la rue, le zaguán et le patio. Notez la continuité des façades, la texture des enduits et la simplicité constructive. Vous verrez comment la Casa Blanca, comme d’autres demeures voisines, maintient le lien entre héritage colonial et vie moderne.














