Le fauteuil Proust Geometrica, signé Alessandro Mendini pour Cappellini, incarne l’audace intemporelle. Né en 1978, il défie les conventions avec une silhouette baroque et un tissu multicolore éclatant. Il ne se contente pas de meubler un espace, il parle d’un design qui joue avec les codes et les époques. Cet article explore son origine, son esthétique unique et son impact durable dans le monde du design.
Une genèse ancrée dans la réflexion
Alessandro Mendini, figure du design italien, imagine ce fauteuil dans une démarche expérimentale. En 1978, il s’inspire du style rococo et de l’écrivain Marcel Proust, d’où son nom. Il choisit une forme classique, presque aristocratique, mais la détourne avec malice. La structure en bois évoque les meubles du XVIIIe siècle. Pourtant, Mendini brise cette solennité par un tissu aux motifs géométriques audacieux. Ce contraste marque une rupture : le passé rencontre le présent, l’opulence dialogue avec l’ironie.
Cappellini adopte ce projet avec enthousiasme. La marque, connue pour son goût de l’innovation, voit dans ce fauteuil une œuvre qui défie les tendances éphémères. Chaque pièce, fabriquée artisanalement, reflète un savoir-faire italien précis. Le tissu devient une toile où couleurs et formes s’entremêlent. Ce mariage entre tradition et modernité pose les bases du postmodernisme dans le mobilier.
Une esthétique qui repousse les limites
Le fauteuil multicolore Proust Geometrica séduit beaucoup par son allure théâtrale. Sa silhouette, généreuse et courbée, invite à s’asseoir tout en imposant sa présence. Le bois, laqué à la main, ajoute une touche de raffinement discret. Mais c’est le tissu qui vole la vedette. Ses motifs, inspirés du pointillisme et des avant-gardes, explosent en combinaisons vibrantes : bleu, gris, jaune ou noir, vert, rouge. Chaque version de ce mobilier de Cappellini est différente, jouant sur les humeurs et les espaces.
Ce fauteuil ne cherche pas l’uniformité. Il assume son excentricité, refusant de se fondre dans un décor sage. Dans un salon minimaliste, il devient une pièce maîtresse. Dans un espace éclectique, il trouve sa place avec aisance. Sa polyvalence naît de cette dualité : c’est un objet fonctionnel et aussi une belle sculpture. Les designers contemporains admirent cette capacité à transcender les catégories.
Un symbole du postmodernisme
Le Proust Geometrica ne se limite pas à son apparence. Il incarne un courant de pensée, celui du postmodernisme, qui questionne les dogmes du modernisme. Là où le Bauhaus prônait la simplicité, Mendini célèbre l’ornement et la complexité. Il rejette l’idée d’un design universel pour embrasser la subjectivité. Ce fauteuil est un manifeste, une invitation à repenser la beauté et l’usage des objets.
Cappellini, en le rééditant au fil des décennies, maintient cette réflexion au goût du jour. Chaque nouvelle version, qu’elle soit en tissu ou même en édition limitée, ravive l’esprit de 1978. Le fauteuil s’adapte aux goûts actuels sans perdre son âme. Il dialogue avec des intérieurs modernes, des galeries d’art et même des collections privées. Sa longévité prouve que l’audace traverse les époques, non ?
Pourquoi plait-il toujours autant ?
Aujourd’hui, le fauteuil multicolore Proust Geometrica de Cappellini reste une référence pour les amateurs de design et de mobilier. Il inspire les créateurs qui cherchent à mêler histoire, audace et innovation. Sa fabrication artisanale garantit une qualité rare dans un monde dominé par la production de masse. Chaque fauteuil, unique par ses finitions, porte la trace d’un travail manuel minutieux.
Son prix élevé reflète cette exclusivité. Pourtant, il ne s’adresse pas qu’aux collectionneurs. Il parle à ceux qui voient dans le design une forme d’expression. Posé dans un loft ou un bureau, il transforme l’espace en une scène où l’imagination s’exprime. Il ne se contente pas d’exister : il provoque, amuse, interroge.
Ce fauteuil n’a rien perdu de sa force. Il continue de séduire par son mélange d’élégance et d’irrévérence. Mendini, mort en 2019, laisse derrière lui une œuvre qui défie le temps. Cappellini, fidèle à sa vision, en fait un symbole de créativité sans compromis. C’est une conversation entre passé, présent et futur.
Le Proust Geometrica invite à repenser le design. Il prouve qu’un objet peut être beau, fonctionnel et porteur de sens. Pour les passionnés, c’est une source d’inspiration. Pour les curieux, il offre une porte d’entrée dans l’univers du postmodernisme. Une chose est sûre : il ne laisse personne indifférent.