Comment un couple de Sud-Africains s’est-il retrouvé à vivre en République centrafricaine et à gérer l’un des lodges les plus reculés du continent ? C’est une question récurrente à laquelle Rod et Tamar Cassidy, fondateurs du Sangha Lodge, ont l’habitude de répondre.
D’après Rod, l’histoire commence en 1999, alors qu’il dirigeait une petite agence de voyages, Silver Safaris, spécialisée dans les excursions ornithologiques, principalement en Afrique australe.
« Nous avons organisé notre premier voyage au Gabon en 1999 et la beauté de la forêt tropicale m’a immédiatement frappé », dit-t-il. « Au cours des deux années suivantes, j’ai organisé un autre voyage ornithologique et trois voyages à la recherche de gorilles des plaines de l’Ouest et d’autres animaux sauvages d’Afrique tropicale au Gabon. Mais j’ai vite compris que, malgré sa beauté exceptionnelle, ce n’était peut-être pas la meilleure destination à l’époque pour rencontrer une faune charismatique ».
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L’appel du Congo
Rod a commencé à explorer la République du Congo et, en 2001 et 2002, a organisé des excursions avec succès, découvrant de nombreux gorilles dans les parcs nationaux d’Odzala-Kokoua et de Nouabale-Ndoki. La situation était prometteuse et les réservations étaient en hausse, mais le destin s’en est mêlé en 2002 : une importante épidémie d’Ebola s’est déclarée juste à l’endroit où Rod opérait, fermant le parc aux touristes et décimant la population de gorilles, avec environ 5 000 décès dus à la maladie.
Bien qu’il y ait encore une population saine de gorilles à Nouabale-Ndoki, celle-ci n’offrait pas à l’époque la diversité nécessaire pour des excursions de 14 jours. C’est pourquoi, en 2004, Rod et Tamar se sont rendus en République centrafricaine pour la première fois afin d’explorer les possibilités.
À la découverte de la RCA
« Ce que nous avons découvert nous a stupéfiés », raconte Rod. « La forêt était bien plus intéressante, les gens fascinants et les fondateurs du parc, dans leur sagesse, avaient lancé un programme touristique dès le milieu des années 1990. Nous avons donc mis au point un circuit très reliant les deux principaux parcs nationaux, qui a bien fonctionné jusqu’en 2008, lorsque le lodge que nous utilisions a été cédé à un nouveau concessionnaire, ce qui a mis fon à son utilisation ». Rod avait entendu parler d’un ancien camp désaffecté en amont de la rivière Sangha et il a pris le temps, avec ses invités, de visiter le site.
« Ma première impression a été « Waouh ! », raconte Rod. « C’était un site d’une beauté incroyable, situé sur une petite péninsule au bord de la rivière. J’en suis immédiatement tombé amoureux et j’ai commencé à chercher le propriétaire de la concession ». Le lodge était dans un état de délabrement avancé : la forêt avait repris possession de certains bâtiments, la plupart des infrastructures tombaient en ruine ou avaient été volées, mais Rod a commencé à chercher le propriétaire de la concession. « Nous avons finalement trouvé le propriétaire à Pretoria, qui habitait à moins de 5 km de chez nous. Je suis allé le voir, nous avons échangé de l’argent et je suis retourné en RCA pour commencer la reconstruction ! »
Naissance du Sangha Lodge
Le Sangha Lodge a ouvert ses portes en 2009 et a accueilli ses premiers clients peu après. « Nous avons travaillé d’arrache-pied et avons ouvert six chambres cette année-là, tout en embauchant et en formant tout notre personnel. Nous avons aussi commencé à tisser des liens avec les communautés locales ».
Tamar et lui ont accompli beaucoup de choses, et de nombreux événements ont mis leur détermination à l’épreuve au cours des années qui ont suivi. Deux coups d’État, des bouleversements politiques et des troubles, ainsi que la pandémie mondiale, ont mis leur détermination à rude épreuve, mais les Cassidy ont triomphé, ressortant plus forts, quoique beaucoup plus pauvres ! Le Sangha Lodge est devenu une destination incontournable sur les listes de choses à faire des voyageurs du monde entier.
