Le matériau de construction traditionnel pour les maisons des villes scandinaves était le bois. Et pour protéger ce bois et le durcir, ils le peignaient. Les pigments les plus faciles à obtenir provenaient de la terre : le rouge de sienne foncé (punamulta en finlandais, littéralement terre rouge) et le jaune ocre (keltamulta en finlandais, soit terre jaune). C’étaient les alternatives pour les gens ordinaires avant les peintures industrielles.
Le moyen le plus coûteux était d’utiliser un mur de briques massif : pour les bâtiments publics et les maisons des riches. Ils étaient en suite enduits, à l’exception des bâtiments utilitaires dont la surface en briques était généralement peu entretenue.
Pour séparer clairement le manoir de la maison de l’agriculteur, des pigments plus coûteux étaient utilisés pour obtenir des couleurs plus claires ressemblant aux marbres, aux travertins et aux calcaires de l’architecture des façades d’Europe centrale et méridionale. Un système de couleurs largement hiérarchique, visible dans les pays du Nord, marque les bâtiments plus anciens, liés à l’agriculture et souvent froid, aux couleurs de la terre. Les couleurs plus claires et variées sont utilisées dans les bâtiments en bois ou en brique, plus récents ou de statut plus élevé. La couleur est donc nécessaire pour des raisons techniques dans les bâtiments en bois, par opposition aux structures de briques et de pierres naturelles dominantes dans les régions les plus au sud de l’Europe.
Les pigments sont devenus moins chers au 19ème siècle, les maisons en bois ont été alors colorées dans des tons clairs pour donner l’impression de la pierre la plus prestigieuse. Le résultat est visible dans les anciennes villes colorées.
Le bois est magnifiquement préservé sans aucun revêtement grâce aux techniques de construction appropriées, comme en témoignent d’innombrables exemples de stavkirke en Norvège, de temples au Japon, d’églises sur l’île de Kiji en Russie et d’innombrables exemples moins illustres de petits bâtiments agricoles dans les pays du Nord. C’est également utilisé pour les toitures recouvertes de goudron.
En fait, le moyen le plus sûr de détruire un vieux bâtiment en bois est d’utiliser un mauvais revêtement. Les revêtements industriels contenant du latex, qui empêchent la « respiration » naturelle du bois, en sont un exemple célèbre.
Source : quora.com