Le village de Čičmany est situé dans l’ouest de la Slovaquie. Il se trouve dans une vallée boisée dans les montagnes Strážov, à proximité de la source de la rivière Rajčianka, et compte aujourd’hui moins de 400 habitants. Le village est réputé pour ses maisons traditionnelles peintes de motifs géométriques blancs. Ces motifs populaires sont basés sur les modèles de dentelles locaux utilisées sur les tissus et les vêtements.
Les incendies qui se sont produits en 1907, 1921 et 1945 ont détruit la plupart des maisons de Čičmany, mais la plupart d’entre elles ont été à plusieurs reprises reconstruites de manière traditionnelle. Le feu en 1921 était particulièrement grave, brûlant plus de la moitié des maisons dans le village. Des fonds spéciaux ont été fournis par le gouvernement tchécoslovaque pour reconstruire la plupart des maisons de Čičmany.
L’histoire du village commence en 1272, quand il a été enregistré comme un « peuplement » avec une route nouvellement construite. Il existe plusieurs théories concurrentes sur la fondation du village, les principales étant que les habitants étaient des colons allemands, ou qu’ils étaient des immigrants bulgares fuyant les Turcs qui sont venus au nord et se sont installés dans la région.
L’origine du nom Čičmany, qui signifie ferme dans les collines, provient probablement d’un ancien mot indo-européen, qui a été incorporé dans la langue slave. Au fil des siècles, le village a compté de nombreux propriétaires féodaux, mais au début du 20e siècle, la plupart des terres appartenait à 2 familles hongroises. Il était difficile pour les paysans de gagner leur vie dans cette région, et l’émigration, en particulier en Amérique du Nord, est devenu un choix commun pour beaucoup. D’autres familles se sont déplacées vers la France, la Belgique et l’Autriche à la recherche de plus de prospérité.
Vivre dans les jolies maisons du village de Čičmany ne fut pas toujours agréable dans le passé : avant le 20ème siècle, il était assez fréquent d’avoir trois ou même quatre générations d’une famille vivant sous un même toit, parfois jusqu’à 20 personnes dans un seul bâtiment. Une seule pièce principale était chauffée par un poêle en hiver, et les plus jeunes membres de la famille avaient leurs lits dans le grenier tandis que la plus ancienne génération dormait plus proche du poêle à bois pour avoir plus de chaleur.
Les décorations de style gingerbread qui couvrent les poutres en bois des maisons ont été peintes avec un mélange composé de chaux blanche. Le processus de peinture était destiné à conserver et à protéger les poutres en bois, en plus de son aspect attrayant. La coutume est supposée avoir commencé il y a plus de 200 ans, et il y a plusieurs explications telles que les coutumes folkloriques bulgares.
Une autre théorie sur la fondation du village et l’origine des décorations artisanales dit que pendant les raids Tatar au 13ème siècle, les paysans slaves locaux ont cherché la sécurité dans cette région montagneuse éloignée. Bien protégés et isolés du monde extérieur, les paysans ont établi une communauté dans la vallée et élevé des moutons et des bovins. Les femmes du village ont créé des motifs de broderie pour leurs vêtements avec des symboles folkloriques qui représentaient leur mode de vie.
Ces symboles de broderie ont ensuite été ajoutés aux maisons, peut-être dans l’espoir que les symboles apporteraient la bonne fortune aux occupants des maisons de Čičmany. Les symboles que l’on peut voir sur les maisons incluent aujourd’hui des flèches, des trèfles, des coeurs, des croix et plusieurs sortes d’animaux. Jusqu’à l’incendie dévastateur de 1921, la plupart des maisons du village avaient deux étages, mais aujourd’hui un seul exemple de ce type de structure existe encore à Čičmany.
De nombreuses maisons peintes ont de nouveau été détruites pendant la seconde guerre mondiale, lorsque les soldats allemands ont mis une partie du village en feu. Un autre grand projet de reconstruction a commencé ensuite, y compris repeindre les motifs blancs décoratifs sur le bois des bâtiments.
Aujourd’hui, l’ensemble de la partie inférieure du village est une réserve d’architecture populaire protégée, avec 110 édifices patrimoniaux répertoriés dont 36 qui ont le statut de monuments nationaux. Des plans ont été créés pour établir la réserve en 1974, et il est devenu le premier village protégé du monde trois ans plus tard. Deux des maisons en bois sont ouvertes au public comme un musée de la vie traditionnelle, avec des expositions sur l’histoire et la culture du village.
Source : thegoulashtrain.blogspot.fr.