Santo António est la principale colonie de l’île Principe et a été la capitale coloniale portugaise de São Tomé-et-Principe de 1753 à 1852. La ville se trouve sur la côte nord-est. C’est la capitale de la province de Principe et du district de Pagué et compte une population estimée à 1 200 habitants. La ville est connue pour son architecture coloniale (voir les maisons coloniales traditionnelles de Sao Tomé-et-Principe).
Un héritage colonial aux façades colorées
Les rues de Santo António sont bordées de maisons coloniales qui, malgré l’usure du temps, conservent un charme indéniable. Les façades pastel, allant du bleu clair au vert turquoise en passant par le rose pâle, rappellent la palette douce et lumineuse typique des colonies portugaises.
Certaines demeures affichent encore leurs volets en bois sombre, leurs balcons en fer forgé ou leurs corniches décorées de motifs sculptés. Ces détails architecturaux soulignent la volonté d’importer en Afrique équatoriale des éléments de raffinement européen, tout en les adaptant au climat tropical.

Une architecture adaptée au climat
Les toits de tuiles inclinés, souvent très larges, protègent les murs des fortes pluies équatoriales. Les galeries couvertes et les vérandas ouvertes, visibles sur plusieurs bâtiments, offrent des espaces ombragés et ventilés, essentiels dans un environnement chaud et humide.
L’emploi du bois (volets et balustrades) témoigne d’un savoir-faire, bien que ces matériaux aient souffert de l’humidité et du passage du temps. Certaines maisons conservent encore leurs escaliers extérieurs et leurs garde-corps ajourés en béton, ajoutant un caractère unique à l’ensemble urbain.


Entre déclin et préservation
Si quelques édifices sont restaurés et entretenus, beaucoup montrent des signes d’abandon : murs écaillés, toitures affaissées, végétation envahissante. Pourtant, cette patine raconte aussi l’histoire d’une ville marquée par les cycles économiques de la canne à sucre et du cacao.
Le contraste entre maisons repeintes et bâtiments en ruine illustre les difficultés de conservation, mais aussi la vitalité des habitants qui continuent de faire vivre ce patrimoine au quotidien.

La vie autour des maisons coloniales
Ces demeures ne sont pas de simples vestiges figés dans le passé : elles abritent des commerces, des bars, des institutions et des logements. En parcourant les rues, on découvre une ancienne maison transformée en bar de quartier, une autre en agence locale, ou encore des rez-de-chaussée occupés par des échoppes animées. Ce mélange d’ancien et de moderne donne à Santo António une atmosphère à la fois nostalgique et vivante, où le patrimoine est toujours lié aux usages quotidiens de la communauté.
L’ensemble de ces maisons, avec leurs façades patinées et leurs couleurs délavées, compose une fresque historique. Santo António, avec ses demeures coloniales, est comme une ville-musée à ciel ouvert, témoin de plusieurs siècles d’influences portugaises. Pour le visiteur, c’est une immersion dans un décor hors du temps, où chaque rue semble raconter une histoire, entre mémoire coloniale et vie moderne.



