Harar Jugol (« Jugol » désignant les murailles), souvent appelée Harar (jadis écrit Harrar et connue de ses habitants comme Gē), est une ville fortifiée dans l’est de l’Éthiopie. La ville est située sur une colline à l’est des hautes terres d’Éthiopie, à environ 500km d’Addis-Abeba à une altitude de 1885m.
Brève histoire de la ville
Pendant des siècles, Harar a été le pivot des batailles religieuses de la région et a servi de base à l’infâme Ahmed Gragn, l’imam gauchiste qui a combattu l’empire chrétien au 16ème siècle. La ville fortifiée n’a longtemps ouvert ses portes qu’aux musulmans et son autonomie n’a pris fin qu’en 1875, bien qu’elle conserve encore un statut particulier en Éthiopie. La vieille ville fortifiée a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2006 en reconnaissance de son patrimoine culturel.
Richard Burton fut le premier Européen à visiter la ville sainte en 1855, quoique sous couvert; Plus tard, il fut suivi par le célèbre aventurier français Arthur Rimbaud. De nos jours Harar Jugol est ouvert à tous, et en effet, l’atmosphère dans la ville est aussi très agréable pour le visiteur non-musulman.
La ville est encore entourée de vieux murs, le long des lignes établies par le sultan Nur au milieu des années 1500. La vieille ville et ses anciennes maisons est l’attraction principale de Harar.

Les maisons traditionnelles à Harar
Le vrai plaisir d’une visite à Harar est de tremper dans l’atmosphère, qui est différente de n’importe quel autre endroit en Éthiopie. Avec un peu de chance, vous serez invité dans une des maisons traditionnelles : elles ne sont pas spectaculaires à l’extérieur, mais pénétrer dans une maison de Harar est comme entrer dans un petit musée où il y a des petites niches un peu partout pour le stockage de pots et de casseroles. Les murs sont couverts par des ustensiles de cuisine colorés. C’est l’un des nombreux secrets de Harar.


Tout ce que vous voyez est une porte qui mène à un composé de deux ou plusieurs maisons, cachées derrière leurs propres portes. Entrez par la deuxième porte et vous n’êtes toujours pas à l’intérieur, vous êtes dans une cour avec la salle de bain d’un côté et une grande porte en bois sculpté de l’autre qui mène au bâtiment principal. Les maisons à Harar ont une architecture unique. Avec des murs en pierre épais et des petites fenêtres, elles restent fraiches même dans la chaleur brûlante de la journée. À l’intérieur, les murs sont couverts de plats colorés et de paniers et souvent des armoires avec des verres multicolores. Les Hararis aiment décorer leurs intérieurs avec les produits de leurs métiers séculaire.

L’architecture Harari
Ce style distinctif est un régal visuel, caractérisé par ses ruelles étroites et sinueuses et ses maisons regroupées les unes à côté des autres, créant un sentiment de communauté et d’intimité.
Les maisons, connues localement sous le nom de « gego », sont traditionnellement construites en adobe et présentent des toits plats, une conception bien adaptée au climat de la région. Ce qui distingue vraiment l’architecture Harari, ce sont les décorations et teintes colorées qui ornent ces maisons. Les murs sont peints de couleurs vives, créant un kaléidoscope de nuances qui animent le paysage urbain.


À l’intérieur, les maisons Harari témoignent d’une culture qui valorise la communauté, l’hospitalité et l’art. Le salon central, ou « gadē », est le lieu où se déroule la vie de famille et où les invités sont accueillis. Ces pièces sont généralement ornées de paniers et de vaisselles aux couleurs vives, mettant en valeur le savoir-faire du peuple Harari. L’agencement de ces maisons est souvent axé sur l’intérieur, avec des fenêtres donnant sur la cour centrale, offrant une intimité sereine loin de l’agitation de la ville.
L’architecture Harari n’est pas simplement une question de conception de bâtiment ; C’est l’incarnation vivante de l’histoire, de la culture et de l’esprit communautaire de la ville. Le style distinctif de ces bâtiments raconte l’histoire d’un peuple profondément lié à son patrimoine, fier de son identité et accueillant envers tous ceux qui se promènent dans ses rues étroites et enchanteresses.