À quoi ressemble une maison typique de ville au Cameroun ?

L’habitat urbain au Cameroun se caractérise par une grande diversité, mais certaines constantes architecturales se retrouvent d’une ville à l’autre. Pour illustrer cette réalité, prenons l’exemple d’une maison de ville classique, représentative de la classe moyenne camerounaise, telle qu’on peut en observer à Douala, Yaoundé ou dans d’autres grandes agglomérations du pays.

Cette grande maison faite de parpaing et de tôle à Kribi, très simple, se compose de quatre chambres, deux salles de bains, un grand salon, une cuisine équipée, une véranda et un jardin fleuri.

Une architecture pragmatique : climat et sécurité

Les maisons de ville au Cameroun privilégient la simplicité et la fonctionnalité. La structure présentée ici repose sur une ossature en béton et des murs en parpaings, recouverts d’un enduit clair qui réfléchit la chaleur et contribue au confort thermique. La toiture en tôle à faible pente permet une évacuation rapide des eaux de pluie, un impératif dans une région soumise à de fortes précipitations saisonnières.

La façade principale est généralement sobre, agrémentée d’un auvent ou d’une terrasse couverte, solution indispensable pour créer un espace extérieur ombragé et protéger les ouvertures de la pluie comme du soleil. Cette terrasse devient un espace de vie à part entière : c’est là que l’on prend le frais en fin de journée ou que l’on reçoit des visiteurs. La présence de rambardes délimite cet espace.

façade

Sécurité et ventilation : deux priorités du bâti urbain

Les fenêtres, majoritairement équipées de barreaux métalliques décoratifs, témoignent d’une préoccupation forte pour la sécurité. Ce dispositif permet de vivre fenêtres ouvertes tout en limitant le risque d’intrusion, une solution adaptée à la vie citadine. Les ouvertures, parfois munies de jalousies, assurent la circulation de l’air, condition essentielle dans les zones à forte humidité.

À l’intérieur, les sols sont souvent carrelés de céramique ou de grès, pour faciliter l’entretien et résister à l’humidité ambiante. Les murs, peints dans des teintes claires, maximisent la lumière naturelle, tandis que l’aménagement privilégie l’efficacité : placards intégrés, mobilier robuste, moustiquaires suspendues dans les chambres pour se protéger des insectes. Les espaces gardent ainsi une atmosphère saine.

Une organisation rationnelle de l’espace

Le plan de la maison de ville camerounaise est généralement de plain-pied. On retrouve un séjour ouvert sur l’extérieur, souvent divisé en deux salons (un formel pour les invités, un second plus intime pour la famille), une cuisine indépendante, des chambres spacieuses et bien ventilées, ainsi que des rangements intégrés. L’accent est mis sur la fonctionnalité : les meubles sont massifs, souvent en bois local, conçus pour durer et supporter une utilisation intensive. Les espaces sont faciles à vivre.

Le séjour et les salons mettent en avant des assises basiques mais confortables, avec un mélange de fauteuils en bois, de chaises en rotin ou en matériaux naturels, et de petites tables basses. L’équipement audiovisuel se limite souvent à l’essentiel, soulignant la dimension pragmatique du foyer.

salon avec table basse

Espaces extérieurs : l’importance du jardin urbain

La parcelle accueille, outre la maison principale, un jardin ceinturé d’une clôture vive ou maçonnée. Les plantations ornementales bordent la maison, tandis qu’un espace engazonné sert d’aire de jeux pour les enfants, de parking ou de lieu de détente. L’entretien du jardin relève d’un soin particulier, car il participe à la fraîcheur de l’habitat et offre une protection naturelle contre la poussière.

À l’arrière ou sur un côté du terrain, on trouve fréquemment des dépendances : petits bâtiments annexes abritant buanderie, local technique ou chambres de service. Ces annexes, construites selon le même principe de simplicité, permettent de séparer les fonctions utilitaires des espaces de vie principaux.

Adaptation aux usages locaux et aux ressources

La cuisine, pièce souvent indépendante du séjour, se veut fonctionnelle : carrelage mural pour faciliter le nettoyage, électroménager limité à l’essentiel (réfrigérateur, cuisinière, micro-ondes), meubles de rangement parfois réalisés sur mesure en bois massif local. Les matériaux utilisés privilégient la résistance et l’accessibilité économique, tout en apportant une certaine chaleur grâce à la présence de bois.

cuisine

Un habitat entre tradition, modernité et adaptation locale

La maison de ville typique au Cameroun conjugue robustesse, sobriété et adaptabilité. Elle répond aux impératifs climatiques, à la sécurité urbaine et aux modes de vie locaux. Si chaque maison conserve des particularités propres à son propriétaire ou à sa région, cette typologie illustre la façon dont l’architecture camerounaise intègre les contraintes contemporaines tout en restant ancrée dans le quotidien.

Ainsi, la maison urbaine camerounaise, loin des stéréotypes, incarne un modèle d’équilibre : entre ouverture et protection, modernité et continuité des savoir-faire artisanaux, elle témoigne également de toute l’ingéniosité et du pragmatisme d’une société en constante évolution.

terrasse

Crédit photos : airbnb.fr.

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