La maison typique du Pamir, appelée localement CHID, est un marqueur central de la culture du peuple du Pamir. Elle incarne des éléments de l’ancienne philosophie aryenne (y compris le zoroastrisme) dont beaucoup ont depuis été assimilés à la tradition pamiri ismaélienne. Un œil non averti trouvera la structure de cette maison typique du Pamir très basique (même primitive), mais pour les gens qui y vivent, elle est riche en signification religieuse et philosophique. Le symbolisme des caractéristiques structurelles spécifiques de la maison traditionnelle du Pamir remonte à plus de 2500 ans.
Les maisons typiques du Pamir, tout en ayant une allure extérieure primitive, incarnent la tradition culturelle et religieuse. La maison typique du Pamir est normalement construite de pierres et de plâtre, avec un toit pour le séchage du foin, du bois, des abricots, des mûries ou du fumier pour le carburant. Certains toits peuvent être vus avec une grosse hauteur de foin. La maison typique du Pamir se retrouve dans plusieurs pays : en Afghanistan, au Kirghizistan, au Pakistan et au Tadjikistan.
La plupart des maisons anciennes ont peu (ou pas) de fenêtres à l’extérieur. Au lieu de cela, il y a un puits de lumière sur le toit qui permet de garder le froid à l’extérieur, de ventiler et de laisser passer la lumière.
Les maisons traditionnelles du Pamir fondent leurs agencements, leurs éléments et leur construction sur le nombre sept. Ajoutant à la signification que les sept éléments et caractéristiques des maisons du Pamir font partie du patrimoine zoroastrienne. Les deux considèrent l’incorporation de sept éléments dans leur pratique comme étant particulièrement favorable (dans un sens plus pratique, l’organisation de la vie et de la communauté dans un tel mode permet la préservation d’un patrimoine, de la sagesse acquise au fil des siècles et de la préservation des meilleures pratiques).
L’intérieur d’une maison typique du Pamir
À l’intérieur, la plupart des maisons comprennent un petit hall interne (fréquemment utilisé pour dormir ou manger durant les mois d’été) et une grande salle carrée dont l’entrée se fait par une porte dans le hall. Au-delà de cette porte c’est la pièce principale, on y entre par un petit couloir (avec un espace à gauche et à droite pour le lavage et le stockage); le couloir mène dans une zone ouverte comprenant les éléments standards suivants :
Trois espaces de vie (« Sang » ou « Sandj ») symbolisant les trois règnes de la nature (animal, minéral et végétal) et les trois niveaux de pensée (inanimé, végétatif et cognitif) : le sol (« Chalak »), qui est souvent la terre où le feu (ou plus fréquemment aujourd’hui un four en fonte) brûle, correspond au monde inanimé; le deuxième niveau (« Loshnukh ») correspond à l’âme végétative; et le troisième niveau (« Barnekh ») correspond à l’âme cognitive.
Ces 3 espaces sont soutenus par cinq piliers, symbolisant les cinq membres de la famille d’Ali : Mohamed, son beau-fils Ali, la fille de Mohamed Bibi Fatima (épouse d’Ali), et leurs fils Hassan et Hussein. il a été suggéré que dans le symbolisme zoroastrienne les piliers peuvent avoir correspondu aux grands dieux / déesses : Surush, Mehr, Anahita, Zamyod et Ozar. Le numéro cinq reflète également les cinq principes de l’Islam.
D’autres éléments décoratifs dans une maison typique du Pamir (en plus des symboles zoroastriens sculptés) sont souvent une combinaison de rouge et de blanc, symbolisant respectivement (dans les croyances zoroastrisme et ismaélienne locale) :
- Rouge : le soleil, le sang (la source et l’essence de la vie – et le feu et la flamme) la première chose créée par Dieu;
- Blanc : la lumière, le lait (la source du bien-être humain).