Situées à la limite des déserts et des régions arides, les villes persanes (iraniennes) ont des étés chauds et des hivers froids et secs. Ainsi, la maison traditionnelle persane iranienne est conçue en fonction de ce climat. Des centaines de belles maisons persanes existent encore aujourd’hui au milieu des immeubles.
Des bâtiments traditionnels historiques
Le tissu des vieilles villes iraniennes est composé de rues étroites et sinueuses appelées « koocheh » avec de hauts murs d’adobe et de briques. Cette forme d’urbanisme, courante en Iran, est une forme optimale d’architecture désertique qui minimise l’expansion du désert et les effets des tempêtes de poussière.
Ces maisons possèdent un système de protection inné; elles ont toutes des jardins clos avec un maximum d’intimité, empêchant toute vue sur la maison du monde extérieur. Ainsi, l’architecture résidentielle en Iran a été conçue de manière à fournir une protection maximale aux habitants pendant les périodes de tension et de danger, tout en fournissant un microcosme de tranquillité qui protégeait ce « jardin paradisiaque » intérieur. Localement, on les appelle généralement les maisons avec cour en contrebas.
Lors de sa visite à Kashan en 1993, le président de l’UNESCO a déclaré : « Les architectes Kashani sont les plus grands alchimistes de l’histoire. Ils pouvaient faire de l’or à partir de poussière ». En effet, presque tous les chefs-d’œuvre de Kashan, comme dans beaucoup d’autres régions d’Iran, sont faits de terre.
Les tremblements de terre en Iran laissent une destruction massive derrière eux. La plupart des maisons traditionnelles iraniennes restantes datent des époques post-séisme pendant la période Qajar. Malgré les efforts des architectes pour construire une résistance aux tremblements de terre dans leurs œuvres, il ne reste pratiquement rien des spectaculaires palais Safavi ou de tout ce qui précède ceux racontés par les explorateurs français et britanniques dans de nombreuses parties de la Perse.
Caractéristiques de la maison persane iranienne
Les maisons persanes iraniennes ont été conçues afin de satisfaire les caractéristiques suivantes :
- Hashti et Dalan-e-vorudi : en entrant, un pas dans un petit espace de transition fermé appelé Hashti. Ici, on est obligé de réorienter ses pas loin de la rue et dans le couloir, appelé Dalan e Vorudi. Dans les mosquées, le Hashti permet à l’architecte de tourner les marches à l’orientation correcte pour la prière, donnant l’occasion de se purifier avant d’entrer dans la mosquée.
- Un accès pratique à toutes les parties de la maison.
- Un bassin centrale (howz) et une cour formée avec des jardins environnants contenant des arbres de figues, de grenades et de vignes.
- Des divisions importantes telles que le biruni (extérieur) et l’andaruni (intérieur).
- Une orientation spécifique face à et loin de la Mecque.
Le patrimoine artistique distinctif de l’Iran avec un savoir-faire technique efficace et ancien a créé des maisons et des espaces dont les caractéristiques étaient des talars esthétiques et des toits avec des puits de lumière intrigants, ainsi que des travaux complexes de fenêtres et de miroirs.
Les matériaux et la décoration intérieure
Les maisons traditionnelles persanes en Iran se distinguent par leur utilisation ingénieuse de matériaux locaux. L’adobe et les briques de terre cuite, souvent recouverts de plâtre finement sculpté, jouent un rôle majeur dans l’esthétique et l’isolation. Les plafonds voûtés et les dômes ajoutent à la solidité des structures tout en offrant des espaces ornés de motifs géométriques et floraux.
Le travail des carreaux de faïence, connu sous le nom de « kâshi », orne souvent les murs et les fontaines des cours intérieures de ces bâtisses. Ces carreaux aux motifs complexes et colorés reflètent la richesse artistique et l’héritage culturel de l’Iran. Les miroirs incrustés, une autre caractéristique notable, créent des jeux de lumière impressionnants qui amplifient la sensation d’espace et de grandeur.
La ventilation et les systèmes de refroidissement
Les maisons persanes du centre de l’Iran ont été conçues pour utiliser un système ingénieux de capteurs de vent qui créent des températures inhabituellement fraiches dans les niveaux inférieurs du bâtiment (c’est le Barajeel, appelé badgir en Iran). Des murs épais ont été construits afin de garder la chaleur du soleil en été tout en conservant la chaleur interne pendant les hivers rudes.
Les maisons persanes intègrent des systèmes de ventilation sophistiqués pour s’adapter aux températures extrêmes. Outre les tours à vent (badgirs) déjà mentionnées, ces demeures traditionnelles utilisent des sous-sols appelés sardabs, conçus pour rester frais même en pleine chaleur estivale. Ces espaces étaient souvent utilisés comme salons d’été ou pour le stockage de denrées périssables.
Les ouvertures orientées stratégiquement permettent à l’air de circuler efficacement tout en minimisant l’exposition au soleil. Ce souci du confort thermique témoigne de l’expertise des architectes persans dans l’utilisation des éléments naturels pour optimiser la qualité de vie.