Les maison rurales en Guinée-Bissau

La Guinée-Bissau, située sur la côte ouest de l’Afrique, présente un habitat rural qui reflète un équilibre entre traditions constructives, adaptation au climat et disponibilité des matériaux locaux. Dans les villages, les maisons témoignent d’un savoir-faire transmis sur plusieurs générations, tout en intégrant parfois des éléments plus récents comme les toitures en tôle. Ces constructions, simples dans leur conception, répondent aux contraintes environnementales, économiques et sociales propres au pays.

Matériaux et techniques traditionnels

Dans les villages de Guinée-Bissau, les matériaux employés pour construire les habitations proviennent majoritairement de l’environnement immédiat. Bois, terre, fibres végétales ou chaume sont mis en œuvre selon des savoir-faire anciens, adaptés aux contraintes climatiques et aux ressources. Ces techniques, transmises de génération en génération, façonnent un habitat fonctionnel et durable.

La terre crue

Le matériau principal des maisons traditionnelles de Guinée-Bissau est la terre, utilisée sous forme de briques moulées et séchées au soleil ou en torchis. Elle présente plusieurs avantages : présente en abondance, faible coût et bonnes performances thermiques. Les murs en terre crue stockent la chaleur en journée et la restituent progressivement la nuit, régulant la température intérieure.

Les briques sont souvent stabilisées avec un liant naturel, parfois mélangées à de la paille pour limiter les fissures. Le torchis est appliqué sur des structures en bois ou en bambou, offrant une grande souplesse et une mise en œuvre rapide. Cette combinaison permet d’obtenir des murs légers et résistants.

Les fibres végétales

Le chaume, issu de graminées locales, est largement utilisé pour les toitures. Sa capacité à isoler de la chaleur et à résister aux pluies intenses en saison humide en fait un choix adapté. Les murs peuvent aussi être composés de claies tressées recouvertes de torchis, ou laissées apparentes dans certains cas.

Le bois et le bambou

Le bois, utilisé en poteaux ou en liteaux, forme la structure porteuse des habitations rurales de Guinée Bissau. Les essences choisies sont généralement résistantes aux insectes et à l’humidité. Les perches sont souvent écorcées et utilisées brutes, ce qui limite la transformation et réduit le coût.

Formes et organisation spatiale

L’architecture rurale en Guinée-Bissau présente une diversité de formes, influencée par les traditions locales, les besoins fonctionnels et la disponibilité des matériaux. Le plan des habitations et leur disposition dans l’espace villageois répondent à des logiques pratiques, favorisant la vie collective tout en préservant l’intimité des familles. Cela traduit un équilibre entre vie commune et intimité.

Maisons rectangulaires

Beaucoup de maisons rurales adoptent un plan rectangulaire, qui facilite l’assemblage des murs en briques ou en torchis. Cette forme permet également d’aligner facilement les pièces et de créer des vérandas ou espaces ombragés en façade. Cela facilite la construction et l’aménagement intérieur.

Maisons circulaires

Dans certaines régions, on rencontre encore des habitations circulaires à toiture conique, construites avec des murs en claie ou en torchis. Ce plan favorise la stabilité structurelle et limite la prise au vent. Les parois peuvent aussi être faites en nattes tressées à partir de fibres végétales, offrant une solution légère, facile à remplacer et ventilée, spécialement adaptée aux zones où la chaleur et l’humidité sont fortes.

Implantation dans le village

Les maisons rurales bissau-guinéennes sont généralement regroupées en concessions familiales, avec plusieurs bâtiments disposés autour d’une cour. Cet espace central sert aux activités domestiques, au séchage des produits agricoles et aux échanges sociaux. Il constitue aussi un lieu de rassemblement lors des événements communautaires ou des repas collectifs. La disposition des bâtiments autour de la cour facilite la surveillance et renforce la cohésion entre les membres de la famille élargie.

village rural en Guinée Bissau

Toitures : entre tradition et adaptation

La toiture en chaume reste la plus courante dans les zones rurales. Sa mise en œuvre nécessite un savoir-faire précis : les bottes sont posées en couches épaisses et bien serrées pour garantir l’étanchéité. L’entretien est régulier, avec un remplacement partiel ou total tous les quelques années.

De nos jours, la toiture traditionnelle est remplacée par de la tôle ondulée. Ce matériau, importé ou issu du commerce local, présente l’avantage de durer plus longtemps et de nécessiter moins d’entretien. Toutefois, il chauffe vite au soleil, rendant l’intérieur inconfortable sans ventilation suffisante.

Dans certaines constructions rurales bissau-guinéennes, la tôle est posée avec un débord important par rapport aux murs. Cette configuration protège les façades des pluies battantes et crée une zone ombragée autour de la maison, réduisant l’échauffement des parois. Elle permet également d’aménager des espaces extérieurs abrités, utilisés pour les travaux ménagers ou comme lieu de repos ou d’échanges.

maisons rurales en Guinée Bissau

Ouvertures et ventilation

Les ouvertures, souvent réduites, limitent les pertes thermiques et les intrusions d’eau pendant les pluies. Dans les constructions plus récentes, les fenêtres peuvent être fermées par des volets en bois ou protégées par des grilles métalliques. La ventilation naturelle est assurée par l’orientation des ouvertures et par les interstices laissés volontairement dans les structures en claie.

Diversité régionale

La diversité des maisons rurales en Guinée-Bissau découle en grande partie des spécificités culturelles et des ressources propres à chaque région. Les communautés côtières privilégient souvent des structures légères et bien ventilées, utilisant les fibres végétales et les nattes tressées, afin de résister à l’humidité et de profiter des brises marines. Dans les zones intérieures, les murs en terre crue et les toitures en chaume ou en tôle dominent, offrant une meilleure inertie thermique face aux amplitudes de température.

Les traditions constructives varient aussi selon les groupes ethniques, influençant la forme des maisons, leur organisation interne et les détails décoratifs. Certaines zones conservent des plans circulaires hérités d’anciennes pratiques, tandis que d’autres adoptent plus volontiers des formes rectangulaires inspirées de modèles introduits au cours de la période coloniale. Cette diversité reflète l’adaptation constante de l’habitat aux contraintes environnementales et aux évolutions des modes de vie.

Les maisons rurales en Guinée-Bissau, par leur diversité et leur intelligence constructive, sont un témoignage des liens entre habitat, environnement et culture. Leur étude permet de comprendre comment les communautés rurales s’organisent pour habiter durablement un territoire aux contraintes climatiques marquées.

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