Cette cabane dans un arbre est un rêve d’enfance devenu réalité

Imaginez-vous perché à neuf mètres du sol, dans une cabane en bois. C’est une aventure, une promesse tenue à l’enfant qui sommeille en vous. Ethan Schlussler, un jeune homme de Sandpoint, dans l’Idaho, a transformé ce fantasme en réalité. Son histoire, partagée dans un extrait du livre Cabin Porn, illustre une quête personnelle mêlant créativité, détermination et amour de la nature. Cet article vous emmène dans les coulisses de cette construction, où chaque planche a une histoire de liberté et d’ingéniosité.

Une graine plantée dans l’enfance

Ethan grandit sur un terrain de 3,5 hectares, entouré d’une forêt foisonnante. Les sapins grandioses, les pins blancs et les mélèzes de l’Ouest forment un décor digne d’un conte. Dès l’âge de 10 ans, il grimpe aux arbres avec l’aisance d’un écureuil. À 12 ans, il bricole une petite plateforme dans un bouleau, sans murs ni toit, juste un perchoir pour rêver. Cette première tentative, toujours accrochée à six mètres de haut, marque le début d’une obsession. Adolescent, il imagine une vraie chambre dans un sapin imposant, mais la vie le détourne. Les études, les petits boulots, tout cela repousse son projet.

En 2013, à 22 ans, Ethan retrouve le terrain familial. Il travaille pour un entrepreneur local, apprend à manier la scie, à bâtir des chalets, à entretenir des forêts. Un après-midi de juin, après avoir fendu un tas de bois, il lève les yeux vers les arbres. Une pensée le frappe : pourquoi attendre ? Il refuse de devenir cet adulte qui regrette ses rêves abandonnés. Ce jour-là, il décide de construire sa cabane.

Choisir l’arbre parfait

Construire dans un arbre demande plus qu’un marteau et des clous. Ethan arpente la forêt, grimpe plusieurs troncs, observe leur santé, leur solidité. Il jette son dévolu sur un mélèze robuste, un géant qui semble prêt à accueillir son projet. Ce choix n’est pas anodin. Un mélèze, avec son bois résistant et sa croissance lente, offre un ancrage stable pour une structure suspendue.

Ethan ne veut pas abîmer l’arbre. Contrairement à beaucoup, qui fixent des boulons dans le tronc, il cherche une autre voie. Il refuse également de s’inspirer des designs existants.

Pas de livres, pas de recherches en ligne. Il veut que cette cabane soit unique, née de ses propres idées. Cette approche, presque instinctive, guide chaque étape de la construction.

Une idée qui prend forme

Pour fixer sa cabane sans percer le tronc, Ethan invente un système de serrage. Il imagine des planches disposées autour de l’arbre, maintenues par un câble métallique. La friction doit suffire à tout stabiliser. Pour tester son concept, il fabrique un prototype sur un petit arbre, à moins d’un mètre du sol. Il perce les planches, passe le câble, le serre fort. Puis il grimpe, saute, secoue. Rien ne bouge. Le test est concluant.

Sur son mélèze, Ethan affine ses calculs. Il mesure le tronc, ajuste les dimensions. Son idée évolue : d’un cercle, il passe à un octogone, puis à un hexagone. Moins de côtés, c’est moins de poids, moins de complications. Il dessine des plans chaque soir, sous la lumière déclinante, quand le soleil frôle les cimes.

dessous de la cabane en hexagone

Des matériaux au plus près de la nature

Ethan choisit le cèdre pour construire sa cabane dans les arbres. Léger, résistant à l’humidité, ce bois pousse sur la propriété familiale. Il emprunte une scierie à son ami Aza, qui l’aide à débiter les planches. Chaque morceau est taillé avec soin, dans le respect du grain naturel. Ce choix reflète une philosophie : construire en harmonie avec l’environnement, sans gaspiller ni détruire.

La structure prend forme à neuf mètres de hauteur, déterminée par la longueur de l’échelle empruntée. Ethan hisse des supports de 27 kilos sur son épaule, grimpe l’échelle, les fixe un à un. Il utilise des sangles pour maintenir le tout, puis installe le câble de serrage. Le plancher, hexagonal comme la cabane, demande une précision d’orfèvre. Chaque angle doit être parfait, chaque planche ajustée au millimètre. Une erreur, et tout s’amplifie. Ethan passe des heures perché, à scier, mesurer, clouer.

cabane dans un arbre de nuit

Une cabane qui vit et respire

Une fois le plancher posé, la cabane devient un lieu de fête. Ethan y invite ses amis, installe une balustrade temporaire. Jusqu’à six personnes dorment parfois là-haut, bercées par le vent. Ces moments, pleins de rires, donnent vie au projet. La cabane n’est pas qu’un abri, c’est un espace de partage.

Au fil des semaines, Ethan ajoute un toit, puis une véranda. Il construit sans plan rigide, laissant ses idées guider ses mains et son travail. Chaque détail de la cabane, du choix des vis à l’angle des poutres, porte sa marque. Pourtant, un problème persiste : l’échelle. Monter et descendre dix mètres d’acier fatigue les jambes. Après des centaines d’allers-retours, Ethan rêve d’une solution plus ludique.

Un ascenseur à pédales, parce que pourquoi pas ?

L’idée d’un ascenseur germe lors d’une discussion avec Aza. Un vélo pour grimper à l’arbre ? Ethan adore le concept, mais préfère une version horizontale, plus simple à construire. Il récupère un vieux vélo Diamondback, achète des poulies et du câble. En une journée, il assemble les éléments principaux. Une semaine de réglages suit. Le pédalage, d’abord ardu, devient fluide après quelques ajustements bien pensés. Ethan soude un pignon plus petit, ajoute un réservoir d’eau comme contrepoids. Le résultat ? Une plateforme qui s’élève en pédalant, défiant la gravité avec une petite touche de magie.

Voir ses amis pédaler jusqu’à la cabane amuse beaucoup Ethan. Cet ascenseur, pratique et farfelu, incarne l’esprit du projet : sérieux dans l’exécution, mais léger dans l’âme. Il transforme l’accès à la cabane en une expérience, un moment de joie.

Une cabane qui évolue avec l’arbre

Un an après la construction, Ethan remarque que la cabane glisse légèrement le long du tronc, environ 60 centimètres. Ce mouvement, attendu, ne l’inquiète pas. Il ajuste le système de serrage, ralentit la descente. Il croit que l’arbre, en grandissant, englobera les planches, stabilisant la structure pour de bon. Cette idée, presque poétique, lie la cabane à la vie de l’arbre. Elle n’est pas figée ; elle vit, elle s’adapte.

Cette flexibilité reflète l’approche d’Ethan. Il n’a pas cherché la perfection absolue, mais une harmonie. Sa cabane, avec ses imperfections et ses astuces, raconte une histoire d’audace. Elle prouve qu’un rêve, même esquissé à 18 ans sur un bout de papier, peut prendre vie avec du temps et de la volonté.

Un écho à Cabin Porn

L’histoire d’Ethan trouve sa place dans Cabin Porn, un projet né de la passion de Zach Klein. En 2010, Klein lance un blog pour partager ses propres constructions à Beaver Brook, dans l’État de New York. Très vite, des photos affluent du monde entier. Cabanes, yourtes, refuges en bois : chaque image capture un désir universel de simplicité et de connexion avec la nature. Le livre du même nom, publié plus tard, réunit 200 de ces structures, dont celle d’Ethan, avec des récits qui donnent vie à leurs créateurs.

Ce mouvement célèbre l’artisanat, l’inventivité, la liberté. La cabane d’Ethan, avec son ascenseur à pédales et son système de serrage, incarne cet esprit. Elle est un symbole : celui d’un rêve d’enfant !

zip line
Une tyrolienne relie la cabane dans les arbres à un grand sapin près de la grange.

Pourquoi cette cabane nous parle ?

La cabane d’Ethan Schlussler n’est pas qu’une prouesse technique. Elle rappelle une vérité simple : les rêves, même les plus fous, méritent qu’on leur donne une chance. Perchée dans son mélèze, elle invite à lever les yeux, à grimper, à construire. Elle prouve que quelques planches, un câble et beaucoup de cœur suffisent pour toucher les étoiles. Ou, à défaut, les branches les plus hautes.

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