Les maisons côtières sur pilotis de Papouasie Nouvelle Guinée

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un pays de hautes montagnes, de forêts, de plaines, de marécages, de plages de corail, d’îles et d’océans. La partie montagneuse du pays est appelée les Highlands et la partie basse de la terre qui rencontre la mer est appelée la région côtière. La Papouasie-Nouvelle-Guinée se compose de beaucoup de personnes différentes qui vivent dans des styles de vie différents.

Dans cet environnement complexe et varié, les maisons sur pilotis se distinguent comme une adaptation architecturale, enracinée dans les pratiques culturelles et environnementales des communautés locales.

Origine et importance culturelle

Les maisons sur pilotis en Papouasie-Nouvelle-Guinée sont des structures fonctionnelles qui incarnent également des valeurs culturelles et spirituelles. Les peuples autochtones, qui représentent une majorité de la population, vivent en harmonie avec leur environnement depuis des millénaires. Pour eux, construire des maisons sur pilotis est à la fois une nécessité et une tradition. Les pilotis, souvent en bois dur comme l’ébène ou le teck, sont enfoncés profondément dans le sol, symbolisant la connexion entre la terre et le ciel, un lien indispensable dans de nombreuses croyances spirituelles locales.

Ces maisons ne sont pas que des habitations, elles sont aussi des espaces communautaires où les histoires, les chants et les traditions sont transmis de génération en génération. Les villages sont souvent construits en groupe, avec des maisons sur pilotis alignées autour d’un lieu central où les habitants se rassemblent pour les cérémonies et les discussions communautaires.

Adaptation aux conditions environnementales

La vie le long de la zone côtière méridionale, en particulier parmi le peuple Motu, est un peu semblable pour tous. Le peuple Motu vit généralement dans des villages le long de la zone côtière du sud du pays. Ils vivent dans des maisons construites sur pilotis au-dessus de la mer, comme le village sur pilotis Hanuabada à Port Moresby. Même aujourd’hui, ils aiment encore construire leurs maisons sur la mer.

Les maisons sur pilotis de Papouasie Nouvelle Guinée peuvent durer de 20 à 30 ans. Cela dépendra du type de bois utilisé pour les poteaux, donc le type d’arbre qu’ils choisissent est très important. Ils ne vont pas dans la forêt pour couper des grands arbres. Ils coupent les arbres qui conviennent à la mer. S’ils ne le faisaient pas, ils devraient probablement remplacer les poteaux assez souvent… tous les cinq ou six ans.

maison sur pilotis à Agats en papouasie

Matériaux et techniques de construction

Les matériaux utilisés pour construire ces maisons sont principalement d’origine locale, un reflet de l’adaptabilité des communautés aux ressources disponibles. Le bois est le matériau principal, utilisé pour les pilotis, les planchers et les murs. Les toits sont souvent fabriqués en feuilles de sagoutier, un palmier indigène dont les feuilles sont tressées pour former un matériau imperméable et durable.

La hauteur entre le sol (ou plutôt la mer) et le plancher des maisons est d’environ 3,5 à 4 mètres. Cela permet de rester au-dessus du niveau de l’eau même à marée haute.

Le temps qu’il faut pour construire une maison sur pilotis dépend de la disponibilité des matériaux. Les poteaux doivent être installés en premier, dans ce cas, la mer doit être à un niveau raisonnable, pour permettre aux hommes de mettre les poteaux en place. L’ensemble des hommes du village participent à la mise en place des poteaux parce que les maisons sont généralement assez grandes.

Ériger un poteau nécessite environ 20 hommes, qui se divisent en deux. Ils attachent une corde solide autour du poteau et la moitié des hommes attentent sur un côté tandis que l’autre moitié soutient l’autre côté. L’endroit du poteau est marqué, ils ont juste à le placer au bon endroit et commencer le dresser.

Les hommes se tiennent prêts de chaque côté tandis que d’autres hommes appuient ou guident le poteau pour le positionner. Une fois debout, ils prennent les cordes et commence à tirer jusqu’à ce que le poteau soit profondément en place, puis ils font de même pour le poteau suivant et ainsi de suite.

Les maisons sur pilotis de Papouasie Nouvelle Guinée sont construites pour permettre de résister aux vents forts. Parfois, une maison perd un toit mais en général elles résistent assez bien aux tempêtes.

Impact du modernisme et défis actuels

Bien que les maisons sur pilotis restent omniprésentes dans de nombreuses régions côtières de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, elles sont de plus en plus menacées par les influences extérieures et les pressions du modernisme. Le chaume et le bois sont progressivement remplacés par les tôles et le béton, ce qui n’est pas forcément très adapté au climat. Dans les zones urbaines, les constructions modernes en béton et en acier remplacent progressivement les maisons traditionnelles. Mais ces structures modernes ne sont pas toujours adaptées aux conditions locales, ce qui peut entraîner des problèmes à long terme, comme une mauvaise ventilation, des inondations et une dégradation rapide des matériaux.

Le gouvernement et les organisations travaillent actuellement à promouvoir la préservation des techniques de construction traditionnelles tout en intégrant des innovations modernes pour améliorer la durabilité et le confort des maisons sur pilotis. Cela inclut l’utilisation de matériaux plus résistants aux intempéries, ainsi que l’introduction de concepts d’urbanisme durable pour les communautés rurales.

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