Les maisons au Nicaragua sont souvent petites et fabriquées à partir de briques, de bois ou de bambou et d’autres matériaux de rebut, mais ont souvent de grandes cours avec une cuisine, une douche, une salle de bain et une buanderie. La plupart des familles disposent d’un jardin, et certains ont même des puits. Mais très peu ont l’eau courante. Les habitations ont une moyenne de 8 membres par famille.
Les maisons rurales
Les maisons rurales du Nicaragua sont construites avec des matériaux locaux et des techniques adaptées aux conditions climatiques et économiques des régions reculées. La plupart d’entre elles utilisent l’adobe, la terre crue ou le bois, des matériaux disponibles à faible coût et faciles à travailler. Leurs toits en tuiles d’argile ou en chaume protègent de la chaleur tout en permettant une bonne circulation de l’air.
L’architecture est simple, avec une pièce principale polyvalente et parfois une cuisine extérieure pour éviter l’accumulation de fumée à l’intérieur. Loin du modèle urbain en dur, ces maisons sont souvent édifiées avec l’aide de la communauté, dans un esprit de solidarité et de transmission des savoir-faire.
Le climat tropical influence fortement la disposition de ces habitations. Les ouvertures sont généralement larges, favorisant la ventilation et limitant l’humidité. Certains foyers possèdent un porche ou une galerie couverte, où la famille passe une grande partie de la journée à l’ombre. L’eau courante et l’électricité ne sont pas toujours accessibles, ce qui pousse les habitants à adopter des solutions alternatives, comme les puits et les panneaux solaires. Dans les régions plus reculées, l’élevage et l’agriculture dictent souvent l’organisation de l’espace, avec des annexes destinées aux animaux et au stockage des récoltes.
Aujourd’hui, les maisons rurales du Nicaragua témoignent d’un équilibre entre pratiques ancestrales et modernisation progressive. Si leur conception reste dictée par des contraintes économiques et environnementales, elles conservent une identité forte, enracinée dans la culture locale, comme les maisons du peuple Miskito. Leur simplicité et leur adaptation au climat en font un modèle d’habitat résilient, même si des améliorations sont nécessaires pour mieux résister aux aléas naturels.

Les maisons coloniales
Les maisons coloniales du Nicaragua sont le reflet d’un héritage architectural influencé par l’époque espagnole. Présentes dans des villes comme Granada et León, elles se caractérisent par de grandes façades colorées, des portes en bois massif et des fenêtres protégées par des grilles en fer forgé. Construites autour d’un patio central, elles favorisent la ventilation naturelle. Leurs murs épais en adobe ou en pierre garantissent une bonne isolation thermique, tandis que leurs toits en tuiles d’argile ajoutent une touche esthétique tout en protégeant contre la chaleur. Ce style architectural, conçu pour résister aux intempéries, a perduré malgré les tremblements de terre qui ont marqué l’histoire du pays.
Ces maisons ont un espace de vie fluide, souvent organisé autour de galeries couvertes qui prolongent les pièces vers l’extérieur. Leur conception favorise la lumière et la fraîcheur, contrairement aux maisons modernes plus cloisonnées. Si certaines ont été rénovées en respectant leur authenticité, d’autres ont été transformées en hôtels, restaurants ou boutiques, contribuant au charme touristique. Aujourd’hui, bien que les nouvelles constructions s’en éloignent, les maisons coloniales restent un symbole fort de l’identité du pays, témoignant d’un équilibre entre tradition, esthétique et adaptation au climat.


Les maisons Minifalda
Les maisons Minifalda du Nicaragua possèdent une structure hybride, combinant une base en maçonnerie ou en béton avec une partie supérieure en bois. Conçues après le séisme de 1972 pour améliorer la résistance aux tremblements de terre, elles sont principalement présentes en milieu urbain, notamment à Managua et Masaya. Leur conception permet d’absorber les vibrations sismiques tout en offrant une meilleure durabilité que les maisons en adobe. Cependant, leur coût élevé et la rareté du bois ont freiné leur développement, conduisant à une diminution de leur part dans le paysage immobilier du pays. Malgré cela, elles restent un exemple d’adaptation aux contraintes naturelles du Nicaragua.
Les maisons de ce type se trouvent dans toutes les régions du pays, aussi bien en ville qu’en zone rurale. Mais une concentration de cette technique de construction peut être vue dans les municipalités de Managua et de Masaya, ainsi que dans les municipalités de Rivas et de Rio San Juan.

Les maisons modernes en béton
Dans les zones urbaines comme Managua, Granada et León, les nouvelles constructions privilégient le béton et le parpaing pour leur solidité. Ces maisons, souvent plus petites et moins ventilées que les maisons coloniales, sont conçues pour résister aux tremblements de terre. Certaines incorporent des systèmes de récupération d’eau ou des panneaux solaires pour répondre aux défis environnementaux.
Les casas de interés social (maisons sociales)
Face au besoin croissant de logements abordables, le gouvernement et des ONG ont développé des projets de « casas de interés social ». Ces maisons compactes en béton ou en blocs de ciment sont destinées aux familles à faibles revenus. Elles sont souvent construites en lotissements avec un modèle standardisé, offrant un espace de vie minimaliste mais fonctionnel.
Les maisons en tôle (casas de zinc)
Dans certaines zones pauvres, notamment en périphérie des grandes villes, de nombreuses familles habitent des maisons de fortune faites de tôles ondulées récupérées et de matériaux divers. Ces habitations précaires offrent peu d’isolation thermique et ne résistent pas bien aux tempêtes, mais elles témoignent des inégalités sociales en matière de logement.