Les Tata Somba incarnent l’architecture traditionnelle des peuples Batammariba, établis entre le nord-ouest du Bénin et le nord-est du Togo. Ces habitations fortifiées, esthétiques et fonctionnelles, révèlent un savoir-faire ancestral adapté aux besoins de protection et d’organisation familiale.
Inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que partie intégrante du site de Koutammakou, ces monuments reflètent un mode de vie entre architecture et environnement.
Le véritable nom de ce type d’habitation est Takienta (sikien au pluriel), Takyenta ou encore Takhenta, et non Tata Somba, comme il est souvent désigné à tort. À l’origine, le mot « Tata » faisait référence à une fortification sous l’époque coloniale française. Avec le temps, son usage s’est élargi pour englober toute construction servant d’habitat. Le Tata Somba, considéré comme un château fort traditionnel, est associé aux peuples Bètammaribè, Bèsoribè et Natemba. Le terme « Somba » fut adopté de façon générique par l’administration coloniale française pour désigner les châteaux forts traditionnels.
Origines et histoire des Tata Somba
Les Tata Somba trouvent leurs racines dans la migration des Batammariba, un peuple du Burkina Faso. Entre le 16ème et le 18ème siècle, ces populations ont quitté leurs terres d’origine pour s’établir dans les régions montagneuses du Bénin et du Togo, à la recherche de sécurité face aux conflits et aux razzias.
Face à ces menaces, les Batammariba ont développé une architecture fortifiée, des maisons-tour en terre, inspirée de leur mode de vie agro-pastoral. Les Tata, véritables châteaux miniatures, étaient conçus pour protéger leurs habitants des envahisseurs et des animaux sauvages. Chaque élément de la construction servait un objectif pratique et symbolique : des murs épais pour résister aux assauts, des greniers en hauteur pour stocker les réserves alimentaires, et des tourelles pour surveiller les alentours.
Ces habitats étaient des lieux de vie communautaire. Ils reflétaient l’organisation sociale et les croyances spirituelles des Batammariba, dont les rituels et les traditions sont encore visibles. L’inscription des Tata Somba au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004 souligne leur valeur culturelle et historique, tout en attirant l’attention sur la nécessité de préserver ces structures face à l’érosion du savoir-faire artisanal.
Architecture et structure des Tata Somba
L’architecture des Tata Somba est une prouesse d’ingénierie traditionnelle, adaptée à l’environnement et aux besoins pratiques des Batammariba. Ces habitations fortifiées sont construites en terre crue (banco), mélange d’argile, de paille et d’eau, garantissant une excellente isolation thermique.
Chaque Tata se compose de deux niveaux principaux. Le rez-de-chaussée sert généralement d’abri pour les animaux domestiques et de lieu de stockage des récoltes. Des murs épais et des ouvertures réduites assurent une protection efficace contre la chaleur, les prédateurs et les intrusions.
L’étage supérieur est réservé à la vie familiale. Il comprend des chambres pour les membres de la famille, des espaces de stockage supplémentaires et une terrasse ouverte, utilisée pour sécher les céréales et préparer les repas. La terrasse sert de lieu de cérémonies et d’offrandes aux divinités protectrices.
Les Tata Somba sont caractérisés par leurs tourelles cylindriques coiffées de toits en paille coniques, qui rappellent l’architecture de châteaux miniatures. Ces structures servent à stocker les provisions et à maintenir les aliments à l’abri de l’humidité et des nuisibles. Le processus de construction implique une forte collaboration communautaire. Hommes, femmes et enfants participent aux étapes, renforçant ainsi les liens sociaux et culturels. Les techniques de construction sont transmises oralement, ce qui confère à chaque Tata une identité unique tout en respectant les principes architecturaux traditionnels.
Variétés de Tata selon les ethnies
- Tata Otammari : le plus répandu, reconnaissable à ses 3 terrasses et ses greniers cylindriques. Alliant protection et fonctionnalité, il reflète l’organisation familiale et rituelle des Batammariba.
- Tata Otchaou : ce type de Tata est proche du modèle Otammari mais présente des variations dans l’agencement des pièces et des greniers. Il est souvent adapté aux familles nombreuses.
- Tata Ossori : caractérisé par une grande terrasse centrale entourée de trois chambres et de quatre greniers, le Tata Ossori met l’accent sur l’espace collectif et la conservation des récoltes.
- Tata Tayaba : doté d’une échelle extérieure menant à l’étage, ce type de Tata possède plusieurs chambres et greniers, rendant l’espace modulable et adapté aux cérémonies.
- Tata Berba : contrairement aux autres, ce Tata n’a pas d’étage. Il s’articule autour d’une cour intérieure ronde et est entouré de cases à toit conique, offrant une structure différente.
Fonctions et symbolisme des Tata Somba
Les Tata Somba remplissent des fonctions multiples, alliant protection, stockage et espaces de vie. Sur le plan symbolique, ils représentent des sanctuaires spirituels avec des autels pour les divinités protectrices et des espaces de rituels. Chaque élément du Tata est conçu pour assurer la survie et la prospérité de ses occupants. Les greniers surélevés symbolisent la sécurité alimentaire, tandis que les tourelles rappellent les principes de vigilance et de défense. Les motifs sculptés et les décorations des murs renforcent les croyances culturelles, marquant un lien profond entre architecture et spiritualité.
de très belles maisons traditionnelles montrant chaque de l;Afrique…. Belle Image d;Afrique