Le peuple Karamojong (ou Karimojong) est un groupe ethnique d’éleveurs vivant principalement dans le nord-est de l’Ouganda. La hutte du peuple Karamojong est ronde avec un petit passage pour l’entrée.
Au centre de la hutte se trouve une cheminée où un feu permanent brûle : parfois pour toute une vie ! Le toit est fait d’herbe sur plusieurs rangées. Parce que la province du Karamoja est venteuse, il y a des poteaux installés autour de la hutte à l’extérieur pour la tenir fermement.
Le manyatta, est l’unité de vie la plus élémentaire de la culture Karimojong. Cet abri très chaste définit le statut de l’homme dans cette culture ancestrale, hautement égoïste et légèrement sexiste. Dans sa structure solide et sèche, il consacre les traditions et préserve la complexité des danses entraînantes, des sourires candides, et capture l’histoire d’aujourd’hui dans un lapse de temps incontournable.
L’homme grandit en sachant que plus sa propriété est grande, plus son statut est élevé. Mais il ne se soucie pas de la construction de cette demeure. C’est l’épouse qui en a la charge, ou, dans la plupart des cas, les épouses. La femme, comme dans bien des fermes africaines traditionnelles, est la maîtresse de maison. Elle doit se rendre sur la montagne et dans les arbustes environnants pour rassembler les matériaux nécessaires au manyatta : roseaux, bâtons, épines et herbe. Elle s’attarde ensuite à graver un cercle dans le sol sablonneux et sec pour commencer le projet.


La première structure que la femme doit construire est une clôture d’épines dissuasive destinée à tenir à l’écart les criminels et les animaux indésirables, et à protéger leurs troupeaux de chèvres et de vaches dans leur cour commune. Les premiers jours, la nouvelle famille devra dormir ici, sous le ciel clair et les étoiles célestes. La montagne et la plaine s’allieront à la nature pour les abriter pendant la nuit.
Les roseaux, les branches et l’herbe que fournit la terre confèrent au manyatta la structure solide dont il aura besoin pour résister aux pluies torrentielles éventuelles, et lui offrent une ombre fraîche contre le soleil brûlant, plus régulier. Tandis qu’elle enfonce les branches sèches dans la terre inflexible sous cette chaleur, l’épouse se dit sombrement : « Bientôt, mes enfants viendront, et ils ne pourront plus parcourir aussi librement ces plaines infinies, puis un autre, puis une autre femme, et un autre manyatta. »


Crédits photos : fobetravels, karamojaarts, Robin, cmaid.org.