Hazarashen : le toit arménien

Dans la maison traditionnelle arménienne, il y avait deux principaux types de toits. Le premier était relativement simple. Il était constitué de rondins posés parallèlement aux murs et se rétrécissait progressivement à proximité du trou au sommet. Le trou s’appelait yerdik. Ce type de construction de toit était courant dans les régions riches en bois de construction, par exemple dans la vallée de Chorokh et dans les villages d’Artsakh. Le deuxième type de toit était construit à partir de cadres polyédriques et polygonaux, dont les rondins se rétrécissaient progressivement en direction du trou du toit. Ce type de toit était courant dans les régions enneigées et pluvieuses sans bois, comme en Haute-Arménie. Ces toits étaient appelés Hazarashen. Ils tirent leur nom des « mille » pièces de bois (hazar) utilisées.

Le hazarashen était constitué de cadres parallèles aux murs et dotés de huit à douze angles. Les petits cadres, reposant sur les grands cadres qui les précédaient, formaient un trou au sommet du toit.

Il existe également des hazarashen dans lesquels les espaces ouverts entre les cadres principaux étaient fermés par des planches bien polies et soigneusement disposées.

Très souvent, les cadres et les planches étaient décorés de diverses sculptures. Autrefois, les maîtres essayaient de rendre le hazarashen non seulement beau, mais aussi léger.

Hazarashen

Le principal avantage du hazarashen est qu’il est construit à partir de rondins plus courts, ce qui est très pratique pour évacuer les eaux de pluie. Le hazarashen et les autres toits de ce type sont difficiles à distinguer les uns des autres, car la plupart d’entre eux sont recouverts de terre à l’extérieur. Leurs différences ne deviennent apparentes qu’à une distance proche.

Il convient toutefois de noter que le hazarashen ne se trouve pas seulement dans l’architecture populaire arménienne. On le trouve également en Géorgie et dans d’autres anciens pays du Caucase et d’Asie. On peut remarquer ce type de bâtiments dans l’architecture laïque et religieuse d’Arménie. Le hazarashen arménien est également mentionné dans l’ouvrage de Xénophon « Anabase ».

En Arménie, les hazarashen étaient utilisés dans la construction des toits des tonirs (un type de four souterrain de forme cylindrique à l’argile pour la préparation du pain). La structure du hazarashen ainsi que le yerdik situé au-dessus du tonir permettaient à la fumée de quitter facilement la pièce.

Vous trouverez ci-dessous des exemples de hazarashen de différentes localités de la Grande Arménie.

Photos de Samvel Karapetyan