Le fare est la maison traditionnelle polynésienne. À l’origine, le terme ‘fare’ signifie ‘maison / abri / habitation’ en tahitien. Le fare était traditionnellement construit en bambou et recouverts de feuilles de pandanus et de palmiers, de différentes grandeurs.
Plusieurs matériaux, disponibles sur les îles, étaient en fait utilisés dans la construction d’un fare traditionnel de Polynésie Française : des pierres volcaniques ou des pierres de corail servaient de base à la maison (et parfois à construire les murs). De la terre, du sable et des herbes longues recouvraient le sol et des cordes de pürau (bourao) ou de bourre de coco étaient utilisés pour lier les murs, les cloisons et le toit. Des cloisons de cannes de bambou nouées debout permettaient de laisser passer l’air et la lumière, tandis que de la canne tressée selon divers motifs servait à créer des cloisons plus opaques. Du bois massif (pürau, pandanus ou arbres fruitiers) était utilisé pour la charpente et les pilotis. La charpente était haute et pentue pour que le toit résiste mieux au vent et à la pluie. Pour terminer la structure, le toit était recouvert de feuilles de pandanus séchées.
La taille d’une maison traditionnelle polynésienne était généralement de 7 mètres par 3. Le toit était posé sur 3 rangées de poteaux au centre, hauts de 2,7 mètres, ceux des côtés de 1,20 mètres. Le sol était recouvert d’un épais tapis de nönoha (herbe longue et parfumée). Il n’y avait pas de cloison à l’intérieur d’un fare : les couples dormaient ensemble et les autres membres de la famille étaient groupés séparément par sexe. Les fare étaient de temps en temps construits sur une terrasse pavée de pierres volcaniques ou des pierres de corail, mais généralement ils étaient construits sur pilotis à 1,2 mètre de hauteur près des rivières et de la mer pour se protéger de l’humidité.
Ces habitations traditionnelles polynésiennes, adaptées au climat et se fondant dans l’environnement, ont progressivement disparu avec l’arrivée de l’urbanisation et de la modernisation. En effet, le temps de construction et le coût des matériaux locaux, mais aussi leur fragilité : un toit fait en pandanus doit être changé tous les 7 ans en moyenne, sans compter le risque d’incendie. De nos jours, seuls les hôtels, quelques pensions et une liste de privilégiés continuent de construire des fare traditionnels polynésiens.
Aujourd’hui, les fare sont généralement construits en bois et recouverts de tôle, à l’instar du fare MTR (MTR : Mission Territoriale de la Reconstruction), une construction courante en Polynésie. Créés en 1983 par Jacques Derue, les fare MTR sont conçus pour résister aux cyclones. On estime que 15 % de la population polynésienne vit dans ce type d’habitat.
Sources : culture-patrimoine, wikipedia, tahiti-infos.