Copropriété : la chasse aux déperditions énergétiques

À lui seul, le parc immobilier métropolitain représente environ 44 % de l’énergie consommée dans l’Hexagone et émet chaque année plus de 123 millions de dioxydes de carbone. Il est dans ce cas l’un des domaines clés dans la transition énergétique. Les bâtiments en copropriété en font également parti et ont eux aussi un défi de taille à relever. C’est celui de réduire leur impact environnemental et d’alléger significativement les charges de copropriété. À la clé, ils apportent un sérieux coup d’accélérateur à la transition énergétique tout en offrant un grand confort aux habitants en réalisant des économies substantielles. Décryptage des travaux incontournables pour venir à bout des déperditions énergétiques au sein d’une copropriété et maximiser la performance énergétique de l’immeuble.

Isolation des planchers bas en copropriété

Dans un immeuble en copropriété, les planchers peuvent entraîner d’importantes pertes thermiques. Qu’ils se situent au-dessus d’un vide sanitaire, d’un parking, d’un garage, d’une cave ou de tout autre espace non chauffé, ils laissent facilement entrer le froid quand ils sont mal isolés.

L’isolation des planchers bas, pour réduire les factures en copropriété

Leur isolation doit alors figurer parmi les travaux prioritaires à programmer lors de la rénovation énergétique d’un bâtiment. En faisant le choix de faire isoler les planchers de sa copropriété par un expert RGE (reconnu garant pour l’environnement), le syndicat de copropriétaires peut réduire de 7 à 10 % sa consommation énergétique. Il réalise des économies sur ses factures de chauffage tout en gagnant en confort thermique, en hiver comme en été, sans compter le gain de 5 °C dans les logements du rez-de-chaussée. L’isolation des planchers lui permet d’améliorer l’étiquette énergie de sa copropriété et donc de valoriser l’immeuble.

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La méthode pour l’isolation des planchers bas

L’isolation par le bas est la méthode utilisée pour isoler les planchers bas d’un immeuble en copropriété puisque le sous-sol est en l’occurrence accessible. Elle consiste en l’application d’un matériau isolant sur la face inférieure du plancher. Si ce dernier est bien régulier, on opte pour des panneaux rigides de polystyrène que l’on fixe à l’aide de chevilles. Dans le cas présent, les PSE (polystyrène expansé) sont souvent privilégiés du fait de leur performance thermique élevée, leur coût et leur facilité de pose. On doit juste s’assurer qu’ils soient jointifs pour éviter les ponts thermiques.

En revanche, si le plafond du sous-sol présente des irrégularités, on privilégie alors les laines minérales à projeter, comme la laine de verre, la laine de roche et le verre cellulaire. Dans les deux cas, trois critères permettent de juger la performance thermique d’un matériau isolant, à savoir sa conductivité thermique, son épaisseur et sa résistance thermique.

Calorifugeage et isolation des points singuliers en copropriété

Aménagés dans des caves, des sous-sols ou des endroits non chauffés, les canalisations et tuyaux représentent également un important vecteur de pertes thermiques.

Un gaspillage d’énergie à éviter en copropriété

Ils se refroidissent facilement et font par conséquent chuter la température de l’eau chaude qui y est acheminée. Des études à ce sujet ont estimé à 20 % les pertes de chaleur dont une eau chaude sanitaire peut faire l’objet avant son arrivée aux robinets ou dans les radiateurs. Cela a pour conséquence le gaspillage d’une partie non négligeable de l’énergie utilisée pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Ce gaspillage débouche par la même occasion sur la hausse des dépenses énergétiques du bâtiment.

Le calorifugeage : de quoi s’agit-il ?

Tout cela explique ainsi l’importance du calorifugeage en copropriété. Il s’agit d’une opération d’isolation thermique qui consiste à isoler les tuyaux de chauffage et canalisations d’eau chaude en les enrobant d’une gaine calorifuge. Cette dernière est souvent une coquille ou une bande en fibres minérales, ou encore un manchon en mousse en polyéthylène. Elle peut de surcroît être enveloppée d’un tube lavable en PVC.

Réalisé par un professionnel, le calorifugeage entraîne des économies de l’ordre de 10 ou 15 % sur les factures d’énergie annuelles et d’une baisse des charges de copropriétés qui pourrait aller jusqu’à 20 %. Cette opération réduit en plus la pollution sonore, optimise le confort thermique et préserve les conduits de chauffage et d’eau chaude sanitaire.

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Optimiser le calorifugeage grâce aux points singuliers

Pour optimiser ses effets, les professionnels préconisent l’isolation des points singuliers grâce à des matelas amovibles de laine minérale revêtus d’un tissu technique. Ces derniers viennent enrober directement les parties découvertes. Les points singuliers désignent les réducteurs, les compteurs, les robinets, les vannes et les points chauds situés en chaufferie et sous-station. Leur isolation vise à supprimer l’ensemble des ponts thermiques et réduire la consommation d’énergie dans les locaux techniques.

Isolation par l’extérieur des murs en copropriété

Dans une copropriété mal isolée, comme c’est le cas des bâtiments collectifs qui ont été construits avant 1974, les murs représentent jusqu’à 30 % des pertes de chaleur totale. Pour retenir les calories chèrement payées en hiver et la fraîcheur en été, on peut les isoler depuis l’intérieur, à l’image d’un sous-pull pour bâtiment. Pour plus d’efficacité, il apparaît cependant plus opportun de jouer la carte de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE). Cette opération consiste à envelopper toute la façade de la copropriété d’un manteau isolant que l’on qualifie de « mur manteau ». Selon la technique de pose choisie, cette enveloppe isolante est ensuite recouverte, soit d’un bardage, soit d’un enduit de finition.

Grâce à l’ITE, le syndicat des copropriétaires fait d’une pierre, deux coups. Le mur manteau élimine les ponts thermiques tandis que le revêtement de finition redonne à toute la façade toutes ses propriétés d’étanchéités, la remet à neuf et prolonge sa durée de vie. Autrement dit, les copropriétaires rénovent énergétiquement leur immeuble et effectuent par la même occasion un ravalement de façade sans frais supplémentaires. À la clé, le bâtiment en copropriété devient moins énergivore tout en étant mis en valeur. Et puisque l’isolation se fait par l’extérieur, les m2 habitables sont ainsi préservés. L’isolation par l’extérieur des murs peut se faire de 2 manières.

Isolation sous enduit

Le matériau isolant est fixé à l’aide de chevilles ou collé directement sur les murs porteurs à isoler. On place ensuite par-dessus le matériau un treillis d’homogénéisation sur lequel vient s’ajouter un enduit de finition. Ce dernier peut être hydraulique ou organique et se décline en une large variété de finition : talochée, grattée, ribbée, lisse, projetée…

Isolation sous bardage

La couche isolante est insérée entre des ossatures métalliques ou en bois fixées à la façade par des équerres en métal ou des chevrons. Elle est également surmontée d’un pare-pluie pour chasser l’humidité. L’ensemble est ensuite recouvert d’un bardage qui, lui-même, est fixé directement sur les ossatures. Ce revêtement de finition peut être en bois, en PVC, en tuiles, en ardoises, en composite… Il ne manquera pas de conférer une certaine plus-value au bâti en l’embellissant.

Dans tous les cas, trois types d’isolants peuvent être utilisés :

  • Laines minérales : laine de verre et laine de roche
  • Isolants naturels : liège, chanvre, plume de canards, fibre de bois…
  • Isolants synthétiques : polystyrène expansé, polyisocyanurate et polyuréthane

Au moment de choisir son isolant, il convient de prendre en considération ses caractéristiques et sa résistance thermique. À tout cela s’ajoutent les caractéristiques climatiques liées à la zone dans laquelle se situe la copropriété.

Isolation des combles en copropriété

Les combles sont indubitablement un élément majeur influant sur le confort thermique d’un bâtiment autant que sur la facture d’énergie, qu’ils soient perdus ou aménagés. Très légères, les calories s’élèvent naturellement et viennent en grande partie se loger sous la toiture. Et lorsque les combles sont mal-isolés, ils risquent de les laisser s’échapper. C’est ce qui explique pourquoi le toit peut, à lui seul, être responsable de près de 25 à 30 % des pertes de chaleur d’un bâtiment.

Une attention toute particulière doit alors être accordée à cette partie-là lors d’un projet d’isolation en copropriété pour qu’elle puisse maintenir un maximum de chaleur à l’intérieur du bâtiment. Selon que le syndicat des copropriétés souhaite isoler des combles aménagés ou des combles perdus, plusieurs méthodes s’offrent à lui :

  • Isolation par soufflage mécanique, épandage d’isolant en flocons ou pose d’isolant en rouleaux pour les combles perdus
  • Isolation sous-toiture (via la pose de panneaux semi-rigides ou rigides) ou sarking (isolation par l’extérieur via la pose d’un ou deux couches isolantes en panneaux rigides sous la charpente) pour les combles aménagés

Peu importe la technique utilisée, on ne doit en aucun cas négliger la ventilation de ses combles pour éviter l’effet dit « thermos » en période estivale. Avec un bon système de ventilation, on limite autant que possible la montée de température dans ces endroits-là et protège le bâtiment des surchauffes en été.

L’importance de réaliser préalablement un bilan énergétique

Pour que l’on puisse identifier toutes les sources de déperdition énergétique qui rendent énergivore son immeuble en copropriété, il est question de réaliser un bilan énergétique. Ce dernier peut se présenter sous la forme d’un diagnostic technique globale, d’un audit énergétique ou d’un diagnostic de performance énergétique (DPE). Le syndic de copropriété doit tout d’abord porter à l’ordre du jour cette décision. Elle devra ensuite être votée à la majorité des copropriétaires représentés et présents (majorité simple).

Réalisé par un expert en maîtrise de l’énergie, un bilan estime la consommation énergétique estimée ou réelle de la copropriété au regard de valeurs de référence. Elle liste également les travaux à réaliser tout en expliquant leur efficacité, leur coût, mais également les différentes aides financières auxquelles ils sont éligibles. Selon le cas, ces travaux peuvent être groupés ou réalisés dans un ordre spécifique. Une fois le rapport énergétique effectué, la décision des travaux devra être votée à majorité absolue de l’article 25 en assemblée générale.

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