Prendre un café en pyjama, grignoter un morceau en rentrant tard, partager un bol de soupe avec un enfant… Un coin repas, même petit, change le quotidien dans une cuisine. Vous n’avez pas besoin d’une grande pièce ni d’un îlot XXL. Quelques choix réfléchis suffisent pour créer un lieu où vous asseoir, poser une assiette et souffler un peu. Voici comment y arriver, même si votre cuisine semble déjà pleine.
Clarifier vos besoins avant de bouger quoi que ce soit
Avant de penser meubles, prenez un moment pour vous poser une question : à quoi ce coin repas va-t-il servir au quotidien ? Mangez-vous surtout sur le pouce, ou aimez-vous vous attarder à table ? Êtes-vous seul(e), à deux, ou en famille ? Ce coin doit-il servir aussi de bureau, de plan de travail ?
Un couple avec un bébé n’aura pas les mêmes attentes qu’une personne qui vit seule et qui télétravaille sur la table de cuisine. Une enquête menée par un grand distributeur d’ameublement a montré que plus d’un foyer sur deux utilise la table de cuisine pour autre chose que les repas : courrier, ordinateur, bricolage, devoirs… Penser à ces usages dès le départ évite les regrets.
Notez également vos habitudes : petit déjeuner rapide, repas du soir en cuisine, ou plutôt dans le salon ? Vous aurez ainsi une base pour dimensionner votre coin repas.
Mesurer l’espace et repérer les zones possibles
Une fois vos besoins clarifiés, sortez un mètre. Ce n’est pas la partie la plus amusante, mais c’est celle qui vous évitera des déceptions. Mesurer, c’est vérifier que votre idée tient vraiment dans l’espace disponible dans votre cuisine, sans bloquer un passage ni gêner l’ouverture d’un meuble. Quelques minutes passées à prendre ces cotes vous épargneront un achat inutile… et un retour au magasin.
Mesurez :
- La longueur et la largeur de la cuisine
- La distance entre les meubles bas et le mur opposé
- La place devant le four, le lave-vaisselle et le frigo (portes ouvertes)
- Les zones où vous passez souvent
Pour qu’un adulte puisse s’asseoir, il faut en général :
- 60 cm de largeur par personne
- 40 cm de profondeur de plateau
- 60 à 70 cm de recul pour la chaise ou le tabouret
Vous n’avez pas tout ça ? Ce n’est pas perdu. On peut réduire le plateau à 35 cm de profondeur, utiliser des tabourets qui se glissent sous la table, ou créer un coin “en épi” sur un côté du plan de travail. Un plan de travail avec coin repas peut également servir de solution hybride, servant à la fois surface de préparation et espace pour manger. Cette configuration fonctionne bien dans les cuisines étroites où chaque centimètre compte. Et le fait de regrouper les usages limite les déplacements inutiles.
Repérez ensuite les “creux” : un retour de mur, un angle inutilisé, un espace devant une fenêtre, un bout de plan de travail qui peut être prolongé. C’est souvent là que se cache votre futur coin repas.
Choisir la bonne table pour une petite cuisine
Le choix de la table est décisif dans une petite cuisine. Elle doit prendre le moins de place possible tout en étant confortable. Voici quelques options adaptées :
- Table pliante contre le mur : une tablette fixée au mur, qui se relève pour les repas et se rabat. C’est idéal si la cuisine est étroite. Vous gagnez un vrai plateau sans encombrer la circulation.
- Table ronde ou ovale de petit diamètre : dans une cuisine où l’on tourne autour des meubles, les angles d’une table carrée accrochent le passage. Une petite table ronde facilite cela.
- Rallonge de plan de travail : un simple prolongement de votre plan existant, en débord, avec deux tabourets dessous. Vous créez une zone “bar” sans multiplier les supports.
- Table carrée 2 personnes adossée au mur : collée sur un côté, elle occupe moins de place au sol. Le jour où vous recevez, vous pouvez la déplacer au centre de la pièce.
Si vous manquez vraiment d’espace dans votre cuisine, dites-vous que 40 cm de profondeur suffisent pour poser une assiette, un verre et une petite planche à découper. L’idée est d’avoir un vrai geste de “je m’assois, je pose mes affaires”, même si la table n’a rien d’imposant.
Miser sur des assises gain de place
Les assises prennent souvent plus de place qu’on ne le croit. Voici quelques bonnes pistes :
- Tabourets hauts sous un bar ou une tablette : ils se glissent sous le plateau. Vous libérez l’espace visuel et la circulation. Attention avec de jeunes enfants : ce n’est pas le plus pratique.
- Banc contre le mur : un banc fin prend moins de place que deux chaises. Vous pouvez même prévoir un banc-coffre pour ranger les nappes, les sets ou la vaisselle du quotidien.
- Banquette sous une fenêtre : si votre cuisine donne sur une cour ou un jardin, un coin repas avec banquette et petite table mobile sous la fenêtre devient l’endroit où l’on a envie de s’asseoir.
- Chaises empilables ou pliantes : vous pouvez n’en laisser que deux dehors et sortir les autres uniquement quand vous recevez. Vous gagnez ainsi de la place au quotidien.
L’important est que vous puissiez bouger les assises facilement. Si chaque manipulation devient une corvée, vous finirez par ne plus utiliser ce coin repas.
Utiliser les murs : bar, tablette, rebord de fenêtre
Quand le sol ne permet plus d’ajouter un meuble, utilisez les murs. Un bar mural, même étroit, offre un endroit pour poser une assiette ou un café. Il se fixe à hauteur de table ou un peu plus haut avec des tabourets. Cette solution libère le passage et crée un coin repas sans toucher à la circulation.
La tablette murale pliante va encore plus loin dans la logique gain de place. Repliée, elle disparaît presque. Dépliée, elle permet de déjeuner ou de travailler quelques minutes. C’est une option appréciée dans les cuisines très étroites ou dans les studios, où chaque action doit être facilitée.
Le rebord de fenêtre peut aussi devenir un coin repas. En l’élargissant avec un plateau sur mesure, vous obtenez un petit comptoir lumineux. Deux assises devant, et vous mangez face à la lumière du jour. C’est souvent l’endroit que l’on préfère, sans savoir pourquoi, juste parce qu’on s’y sent bien.
Organiser le rangement autour du coin repas
Un coin repas agréable est un coin où la table n’est pas tout le temps envahie. Or, on le sait, la table de cuisine attire spontanément le courrier, les sacs, les jouets, les clés.
Pour limiter cet effet, prévoyez dès le départ :
- Un vide-poche ou une petite étagère pour les clés et le courrier
- Un panier ou un bac pour les jouets qui traînent
- Un tiroir ou une boîte pour les sets de table, serviettes et condiments du quotidien
- Un crochet pour les sacs à main ou cartables près de l’entrée de la cuisine
Si vous installez un banc-coffre, il peut servir à ranger les serviettes de table, les nappes, les bavoirs, voire quelques boîtes de céréales. L’idée est que tout ce qui sert souvent au coin repas soit à portée de main, sans envahir les autres plans de travail. Et vous gagnez du temps à chaque repas.
Vous pouvez aussi choisir une petite desserte roulante à proximité : en temps normal, elle sert de rangement. Quand vous recevez, elle se transforme en extension de table ou en support de plats.
Adapter le coin repas à votre rythme de vie
Enfin, demandez-vous comment ce coin peut vraiment servir votre quotidien, pas une image idéale issue d’un catalogue. Posez-vous la question de vos vraies habitudes, pas de celles que vous aimeriez avoir. Un bon aménagement, c’est souvent celui qui accompagne vos gestes sans vous compliquer la vie.
Vous avez des enfants en bas âge ?
Privilégiez une table stable, facilement nettoyable, avec des assises à la bonne hauteur pour eux. Placez les bavoirs et la vaisselle enfants à proximité dans un tiroir bas, qu’ils peuvent ouvrir eux-mêmes.
Vous vivez seul(e) ou en couple, avec des horaires décalés ?
Un bar ou une tablette pour deux suffit généralement. L’important est de pouvoir manger sans rester debout, même pour un repas rapide. Ce point change tout dans une journée chargée. Vous vous posez vraiment, même cinq minutes. Et ces cinq minutes comptent plus qu’on ne le pense.
Vous avez l’habitude d’inviter des amis ?
Pensez à la modularité avec une petite table qui se déplie, des chaises supplémentaires pliantes suspendues au mur ou rangées derrière une porte, un banc que l’on déplace au salon.
Un coin repas réussi n’a pas besoin d’être spectaculaire. Il doit surtout vous donner envie de vous asseoir, d’y poser une assiette, d’échanger quelques mots en cuisinant. Si vous vous surprenez, un matin, à prolonger votre café parce que vous êtes bien dans ce coin, c’est que vous avez gagné votre pari.