Comayagua, affectueusement surnommée « La Antañona » (« vieille dame » ou « celle d’autrefois »), est un bijou colonial du Honduras. Impossible de rester insensible à son charme : ici, chaque rue, chaque façade témoignage d’un passé riche et de traditions qui se transmettent depuis le XVIe siècle. Fondée en 1537 par l’Espagnol Alonso de Cáceres, la ville fut longtemps la capitale du Honduras, d’abord sous la couronne espagnole, puis après l’indépendance, jusqu’en 1880. Son centre historique, reconnu comme le mieux préservé du pays, invite à la flânerie pour découvrir son architecture coloniale.
L’architecture coloniale de Comayagua témoigne de son passé glorieux. Ses rues pavées, ses maisons aux toits de tuiles et ses églises majestueuses transportent les visiteurs à une époque où l’influence espagnole a profondément façonné l’identité de la ville. Parmi ses édifices les plus emblématiques figure la cathédrale de l’Immaculée Conception, construite au XVIe siècle et considérée comme la plus ancienne cathédrale d’Amérique centrale, qui abrite l’une des plus anciennes horloges du continent.
Histoire coloniale de Comayagua : de capitale à symbole
Comayagua a été fondée le 8 décembre 1537 par le capitaine Alonso de Cáceres pour le roi Charles Ier d’Espagne. Initialement appelée « Villa de Santa María de la Nueva Valladolid de Comayagua », la ville s’est établie dans une vallée fertile qui a facilité son développement en tant que centre administratif et religieux pendant la période coloniale. Cette situation privilégiée a favorisé son essor rapide.
En 1543, le roi Philippe II ordonna que l’Audiencia de los Confines (Cour des Confins) s’installe à Comayagua, consolidant ainsi son statut de capitale de la province du Honduras. Pendant plus de trois siècles, la ville fut l’épicentre politique et ecclésiastique du pays, abritant d’importantes institutions telles que le palais épiscopal et le Colegio Tridentino. Après l’indépendance du Honduras en 1821, Comayagua est restée capitale jusqu’en 1880, date à laquelle le président Marco Aurelio Soto transféra le siège du gouvernement à Tegucigalpa. Ce déménagement marqua le début d’une nouvelle ère pour la ville, qui, bien que perdant son statut politique, conserva sa richesse historique et culturelle.
Aujourd’hui, Comayagua est reconnue pour son héritage colonial et est une destination touristique offrant une fenêtre sur le passé, où histoire et tradition se mêlent dans chaque rue et chaque bâtiment.

Architecture coloniale : un héritage de pierre et de chaux
L’architecture de Comayagua reflète son passé colonial, avec des bâtiments qui ont résisté à l’épreuve du temps et conservé leur splendeur d’origine. Le centre historique de la ville abrite divers édifices datant du XVIe au XIXe siècle, remarquables par leur style colonial espagnol.
Parmi les édifices les plus remarquables figure la cathédrale de l’Immaculée Conception, construite en 1634. C’est la plus ancienne cathédrale d’Amérique centrale, et elle abrite également l’une des plus anciennes horloges du continent, offerte par le roi Philippe III d’Espagne.
D’autres églises emblématiques incluent l’église de La Merced, construite en 1550 et considérée comme la première église construite au Honduras ; l’église de San Francisco, de 1560 ; l’église de San Sebastián, de 1580 ; et l’église de La Caridad, de 1654. Ces édifices ont des façades baroques, des retables dorés et des autels en bois sculpté, témoignant de la richesse artistique et religieuse de l’époque.
Outre ses églises, Comayagua possède des bâtiments civils d’une grande valeur historique, comme la Caxa Real, construite entre 1739 et 1741 pour abriter les impôts destinés à la Couronne espagnole. Restauré en 2013, ce bâtiment abrite aujourd’hui un centre culturel et un musée. La conservation de ces monuments a été rendue possible grâce aux efforts conjoints des autorités locales et d’organisations internationales, qui ont œuvré à la restauration et à la préservation du patrimoine architectural de la ville.


Musées et centres culturels : gardiens de la mémoire
Comayagua abrite plusieurs musées et centres culturels qui jouent un rôle dans la préservation et la diffusion de son patrimoine historique et culturel. Le musée de Comayagua, fondé en 1940 et installé dans une maison coloniale du XVIIIe siècle, offre un aperçu complet de l’histoire de la vallée de Comayagua, de l’époque préhispanique à nos jours. Ce musée est unique au monde par son intérêt pour la culture lenca et présente une collection d’objets archéologiques, de céramiques et d’art religieux.
Le musée colonial d’art religieux, situé dans l’ancien palais épiscopal, abrite une précieuse collection d’art sacré, comprenant des peintures, des sculptures et des objets liturgiques des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce musée témoigne de l’héritage religieux et artistique de la ville à l’époque coloniale.
Les maisons-musées José Santos Guardiola et José Trinidad Cabañas sont d’autres institutions dédiées à la préservation de la mémoire des personnages historiques importants du Honduras. Ces maisons offrent un aperçu intime de la vie et de l’œuvre de ces héros nationaux, ainsi que du contexte historique.
Par ailleurs, la Maison-musée de la famille Castillo sert de centre d’étude et de réflexion sur l’histoire coloniale du Honduras, favorisant l’analyse du métissage et du patrimoine culturel du pays.

Comayagua : un voyage dans le passé colonial
Comayagua est l’une des principales destinations touristiques pour découvrir l’architecture du Honduras, attirant des visiteurs nationaux et internationaux intéressés par sa riche histoire, son architecture coloniale et ses traditions culturelles. Le centre historique de la ville, avec ses rues pavées et ses bâtiments bien conservés, offre une expérience unique qui transporte les touristes à l’époque coloniale.
La ville dispose d’une infrastructure touristique en plein essor, comprenant des hôtels-boutiques, des restaurants de cuisine traditionnelle et des guides touristiques qualifiés qui proposent des visites des principaux sites d’intérêt. Parmi les activités populaires figurent les visites d’églises coloniales, de musées et la participation à des fêtes traditionnelles comme la Semaine Sainte.