Les Kalinagos se débrouillaient parfaitement sans l’Eurostyle, vivant en harmonie avec leur environnement pendant plus de mille ans, perfectionnant leur propre civilisation en s’appuyant sur le climat, la géographie et les matériaux locaux. À la Dominique, les maisons n’ont pas besoin de climatisation. L’ombre et la brise y sont agréables ; les structures traditionnelles étaient donc ouvertes, modestes et faciles à construire, reconstruites tous les deux ou trois ans, selon les conditions météorologiques. Des habitations aux toits de chaume ont survécu jusqu’au 20ème siècle dans la capitale de Roseau.
Historiquement, l’île fut l’une des dernières à se développer dans les Caraïbes, grâce aux efforts déterminés des Kalinagos. Mais les Européens finirent par s’y installer, y établirent un cadre de peuplement européen, puis s’efforcèrent d’améliorer ce qui n’en avait pas besoin.
Le territoire Kalinago
Le territoire Kalinago est situé au nord-est de la Dominique, sur la côte atlantique. D’une superficie d’environ 15 km², il s’agit donc d’une zone assez vaste. Le territoire est montagneux, couvert de forêts et de rivières, et possède des côtes magnifiques. Seulement 3 000 personnes environ vivent sur le territoire et, semble-t-il, partagent la propriété commune des terres. Il est dirigé par un conseil de cinq membres et le chef Kalinago qui le préside ; des élections populaires ont lieu tous les cinq ans.
La culture Kalinago
Ces dernières années, on observe un regain d’intérêt pour la préservation de la culture Kalinago, notamment en appelant le groupe par son nom. Le tourisme est un autre aspect de la préservation de la culture Kalinago. En 2006, un village précolombien modèle a été aménagé dans le hameau de Crayfish River. Son objectif est de promouvoir la connaissance des traditions et de l’histoire kalinago.
On peut y admirer l’architecture traditionnelle originale de l’île, découvrir la musique et la danse, explorer divers aspects de la vie traditionnelle, s’initier à l’art et à l’artisanat, etc.


Le village modèle Kalinago : Barana Aute
Le nom “Kalinago Barana Aute” signifie littéralement “la demeure des Kalinago”. Ce lieu a été créé pour faire découvrir les traditions, les croyances et le quotidien de ce peuple autochtone, tout en servant de vitrine culturelle ouverte aux visiteurs du monde entier. Voir la page Facebook du site.
Une visite au Barana Aute comprend un arrêt au karbet, une grande hutte sans murs au centre du village (comme dans un véritable village historique Kalinago). Vous y trouverez diverses présentations scéniques présentant différents aspects de la culture Kalinago, notamment un spectacle de musique et de danse.
Parmi les autres démonstrations, on peut voir du tressage de paniers, des démonstrations de poterie et la méthode traditionnelle de transformation du manioc. Si vous ne voyez pas la transformation du manioc, mais que vous tombez sur du pain fraîchement préparé, goûtez ! Pas besoin de garniture.



Architecture vernaculaire traditionnelle : le Ti Kai
Les maisons traditionnelles en bois de l’île, appelées « ti Kai », témoignent de l’ingéniosité des communautés africaines et autochtones. Le ti kai, une petite maison sur pilotis (ou non), a été conçu pour résister aux conditions climatiques difficiles de l’île, notamment aux ouragans et aux fortes pluies. Ses principales caractéristiques comprennent des fondations en bois surélevées, des volets à jalousie et des toits à forte pente pour une ventilation naturelle. Le peuple Kalinago a influencé la conception de ces maisons, adaptant sa connaissance des matériaux et du climat locaux.
On trouve encore des exemples de ti kai dans les zones rurales de la Dominique, où ils demeurent un style architectural courant, notamment sur le territoire Kalinago. Ces maisons incarnent la résilience et l’adaptabilité, reflétant les influences africaines, notamment les éléments introduits par les esclaves africains qui ont apporté avec eux leur savoir-faire en matière de construction traditionnelle.