La grande majorité des villageois au Vanuatu construisent encore leurs propres maisons à partir de matériaux locaux. La majorité des habitations sont des maisons mélanésiennes traditionnelles avec des planchers de terre ou de corail, pas de fenêtres en verre, et des murs de feuilles de palmier, de bambou ou de canne et des toitures de chaume.
La plupart des maisons ont un espace pour un jardin à proximité et chaque village possède généralement un espace communautaire de sociabilité masculine appelé nakamal. Les nakamals sont des lieux de rencontre traditionnels pour les chefs au Vanuatu et jouent un rôle important dans le kastom (coutume / culture) au Vanuatu.
Au vrai sens du mot, le nakamal signifie simplement « la maison des hommes » et c’est un bâtiment plutôt long dont les différents compartiments symbolisent les principales divisions de rang ou de statut. Sa taille et la beauté de son ornement reflètent l’importance politique du groupe ou, plus exactement, le prestige et l’étendue des pouvoirs de son chef principal.
La plupart des maisons traditionnelles au Vanuatu sont construites au niveau du sol et sont assez basses, ce qui signifie une réduction considérable de l’espace vertical intérieur. L’intérieur est parfois subdivisé par des cloisons en bois pour séparer les sexes (West Santo, Vao, Aoba) ou la famille des étrangers. Quand il n’y a pas de partitions, les foyers délimitent les différentes zones pour chaque personne.
Les rez-de-chaussée ont généralement une forme rectangulaire (au moins deux fois plus longue que large) parfois avec des pignons circulaires (Santo, Malekula, Shepherd). De trois à cinq rangées de poteaux longitudinaux composent habituellement le cadre. La toiture a deux parties qui descendent vers le sol. Les pignons sont souvent fermés.
Les fibres végétales constituent les matériaux de construction les plus utilisés au Vanuatu, pas étonnant dans cette terre de grandes forêts. Une grande quantité de matière végétale est utilisée, comme divers bois pour faire des poteaux de cadre. Le bambou est le matériau préféré pour les toits (la partie la plus importante d’une maison sous les tropiques) où la première fonction est celle d’un très grand parapluie ! Des feuilles de sagoutier (surtout dans la partie nord de l’archipel), de cocotier, de pandanus et de canne à sucre sont façonnées en « tuiles » compactes et sont placées les unes sur les autres pour donner une surface uniforme sur laquelle l’eau de pluie peut facilement couler.
La fumée des feux permanents à l’intérieur de ces maisons traditionnelles du Vanuatu imprègne la toiture et la dessèche. Il enduit les combles et durcit le bois pour empêcher la vermine d’entrer dans le chaume. Le rôle de la fumée est donc d’une importance primordiale pour l’altération efficace de la maison. D’autre part, l’atmosphère enfumée qui caractérise certaines maisons n’est pas très saine pour les voies respiratoires de leurs occupants, sauf s’il existe une ventilation adéquate et permanente. D’où l’importance du positionnement des bâtiments et de l’emplacement des villages, eu égard aux vents dominants, la mer, ou l’altitude d’un site (sur une montagne ou dans une vallée).
Au Vanuatu, la construction d’une maison, que ce soit pour la famille ou la communauté, est un effort commun exigeant l’accord de tout ou partie de la communauté villageoise. Le travail est réparti selon le sexe, l’âge, et le statut social. Chaque type de bâtiment correspond à des compétences particulières et un nouveau bâtiment signifie un effort particulièrement important de la part de la communauté.
Sources et crédits des photographies : books.google, Corinne Rozotte, Alan, goingspecific, abc.net, permaculturenews, firecat14, storify.com.