Les maisons colorées de la rue Øvre Holmegate à Stavanger (Norvège)
Author: Douce Cahute — · Updated:
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- La première fois que vous arrivez à Stavanger, vous voyez surtout le port, les grues, les ferries, puis les petites maisons blanches de Gamle Stavanger sur la colline.
- Quelques rues plus loin, l’atmosphère change d’un coup.
- Les façades en bois prennent des teintes menthe, lilas, jaune citron, turquoise.
- Les fenêtres sont encadrées de rouge, de violet, de vert.
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La première fois que vous arrivez à Stavanger, vous voyez surtout le port, les grues, les ferries, puis les petites maisons blanches de Gamle Stavanger sur la colline. Quelques rues plus loin, l’atmosphère change d’un coup. Les façades en bois prennent des teintes menthe, lilas, jaune citron, turquoise. Les fenêtres sont encadrées de rouge, de violet, de vert. Vous êtes à Øvre Holmegate, que les habitants appellent Fargegata, (rue des couleurs). Une rue courte, mais qui concentre tout un discours sur la ville : comment redonner de l’énergie à un quartier avec des moyens limités, sans raser les maisons anciennes.
Une rue colorée au cœur de Stavanger
Une rue colorée au cœur de Stavanger
Stavanger est connue pour son vieux quartier de maisons en bois blanches, autour du port, l’un des ensembles de ce type les plus étendus de Norvège. Ces maisons d’anciens pêcheurs, serrées le long des ruelles de Galme Stavanger, ont longtemps donné le ton : belles menuiseries, toits pentus, façades claires.
Dans ce cadre, Øvre Holmegate occupait une position un peu à part. Rue commerçante proche du centre-ville, bordée de maisons en bois à deux ou trois niveaux, elle n’avait ni le charme "carte postale" de Gamle Stavanger, ni l’animation des rues piétonnes centrales. Les façades étaient ternes, le trafic automobile passait en plein milieu, les vitrines peinaient à attirer les commerçants (et les passants).
Pourtant, la structure bâtie racontait déjà une histoire très intéressante : des petites parcelles, un alignement continu sur rue, un rez-de-chaussée ouvert au commerce, des étages en logements. Un schéma classique dans les villes de bois norvégiennes, mais ici sans vrai fil conducteur visuel.
Une ancienne rue commerçante en perte de vitesse
Une ancienne rue commerçante en perte de vitesse
Le tournant vient d’un coiffeur, Tom Kjørsvik. Installé dans la rue, il voyait les clients filer vers d’autres secteurs du centre de Stavanger. Il a alors proposé, dans le cadre d’un programme de partenariat pour le centre-ville, de transformer la rue Øvre Holmegate grâce aux couleurs.
L’idée ne consistait pas à repeindre sa seule façade, mais à travailler l’ensemble de la rue. Le projet a demandé plus de quatre années de discussions avec les propriétaires et la municipalité. Au départ, beaucoup doutaient qu’un changement de palette puisse attirer davantage de monde.
Finalement, en 2005, le feu vert est donné. Les façades sont repeintes selon un schéma global, et la rue est fermée aux voitures la même année. Le résultat dépasse largement les attentes : les cafés et les restaurants se remplissent, de nouvelles boutiques s’installent, les habitants de Stavanger comme les croisiéristes adoptent cette rue devenue l’un des lieux les plus photographiés de la ville.
Plusieurs commerçants interrogés par la presse locale ou des blogs de voyage expliquent que leur chiffre d’affaires a progressé après cette métamorphose colorée. Rien de miraculeux, mais une rue qui attirait peu de monde devient une adresse évidente pour faire une pause café ou prendre un déjeuner.
Couleurs coordonnées : le plan de Craig Flannagan
Couleurs coordonnées : le plan de Craig Flannagan
Pour que la rue ne ressemble pas à un patchwork improvisé, Tom Kjørsvik s’est entouré de l’artiste écossais Craig Flannagan. Celui-ci élabore un schéma précis, inspiré des tonalités franches des années 1980, avec des roses, verts acides, lilas, jaunes soutenus. Chaque maison reçoit une combinaison de quatre ou cinq couleurs : une pour la façade, d’autres pour les encadrements de fenêtres, la porte, parfois les planches de rive ou les éléments de toiture. L’objectif n’est pas de multiplier les contrastes au hasard, mais d’obtenir des harmonies de part et d’autre de la rue, y compris d’un trottoir à l’autre.
Dans un entretien, Craig Flannagan évoque une anecdote qui a failli bloquer le projet : le rose. Certains propriétaires refusaient catégoriquement cette teinte, d’autres locataires, au contraire, la réclamaient en façade. Chaque changement sur une maison obligeait à recalculer les couleurs voisines pour garder un ensemble cohérent. L’artiste résume le tout par une image musicale : les couleurs fonctionnent comme des notes, c’est leur combinaison qui crée l’accord. On le ressent en marchant dans Øvre Holmegate.
Des maisons en bois qui gardent leur caractère
Des maisons en bois qui gardent leur caractère
Sous les couches de peinture, Øvre Holmegate reste un alignement de maisons en bois typiques de Stavanger. Bardage horizontal, pignons tournés vers la rue ou toits à deux versants, étages supérieurs légèrement en surplomb, petites fenêtres régulières : la structure du bâti n’a pas été bouleversée
Les couleurs insistent sur certains détails. Une frise de corniche devient plus lisible avec un contraste fort. Des encadrements de fenêtres blancs sur un mur violet accentuent le rythme vertical. Une porte vert foncé sous un auvent jaune signale clairement l’entrée d’un café.
Vous remarquerez aussi que les rez-de-chaussée sont très ouverts : vitrines larges, portes vitrées, enseignes suspendues perpendiculairement à la rue. Les terrasses et les pots de fleurs prolongent les façades sur l’espace public. Cette continuité entre intérieur et extérieur participe autant à l’identité du lieu que la couleur elle-même. La municipalité reste attentive à ce patrimoine de bois, très présent à Stavanger. Le secteur n’est pas un musée, mais les transformations lourdes sur les volumes sont encadrées, ce qui permet au langage architectural d’origine de subsister sous le décor coloré.
Fargegaten aujourd’hui : cafés, terrasses et vie locale
Fargegaten aujourd’hui : cafés, terrasses et vie locale
La rue Øvre Holmegate est aussi connue sous le nom de Fargegata, comme déjà mentionnée. Les habitants utilisent ce surnom depuis sa transformation en 2005, lorsque les façades ont été repeintes selon le schéma. Vous trouverez parfois la forme Fargegaten, un peu plus formelle, mais les deux désignent la même rue. Øvre Holmegate est le nom officiel ; Fargegata est le nom adopté au quotidien.
En effet, depuis 2005, Øvre Holmegate est piétonne. Les voitures ont disparu, remplacées par des tables, des bancs, des jardinières. Cette absence de circulation dense change beaucoup la perception de la rue : on entend les conversations, la musique des bars, le cliquetis des tasses sur les soucoupes.
Les façades abritent un mélange de cafés, bars, boutiques de vêtements, salon de coiffure, barbershop, magasins de couture et petits commerces indépendants. Loin des chaînes internationales.
En journée, les terrasses accueillent surtout les habitants, des étudiants, quelques familles. En soirée et le week-end, le public se renouvelle : groupes d’amis, croisiéristes à la recherche d’un dernier verre avant le départ, photographes. Des blogs de voyage comme Life in Norway ou des guides en ligne présentent la rue comme l’un des arrêts incontournables lors d’une visite de Stavanger.
Sur les photos partagées sur les réseaux sociaux, on voit souvent la même scène : perspective pavée, guirlandes suspendues au-dessus de la rue, façade rose à gauche, façade vert menthe à droite, tables serrées le long des murs. Une composition presque scénographique.
Quand la couleur modifie le regard
Quand la couleur modifie le regard
Øvre Holmegate sert souvent d’exemple dans les discussions sur la couleur en ville. L’opération a coûté bien moins cher qu’une grande restructuration du bâti, mais elle a suffi à modifier le regard sur un morceau de centre-ville. Beaucoup de villes y voient désormais une piste pour réveiller un quartier.
Plusieurs travaux en urbanisme montrent que la palette des façades influence fortement l’envie de marcher dans une rue, le sentiment de plaisir ou de lassitude, voire la perception de sécurité.
Une étude sur Lisbonne a ainsi montré que certaines combinaisons de couleurs rendent une rue plus attractive pour les piétons que d’autres, à bâti équivalent. D’autres recherches plus récentes analysent la relation entre couleur des façades et confort visuel dans des quartiers résidentiels.
À Stavanger, la transformation de Fargegaten illustre ces résultats de façon concrète. Avant 2005, Øvre Holmegate était décrite comme une rue triste et peu fréquentée. Aujourd’hui, les avis de voyageurs et les études la citent comme l’une des artères les plus animées et les plus photographiées de la ville.
La couleur, ici, ne sert pas uniquement à "faire joli". Elle signale que l’espace appartient aux piétons, qu’on peut ralentir, s’arrêter, discuter. Elle donne aussi une identité forte au quartier.
Comment préparer une visite à Øvre Holmegate ?
Comment préparer une visite à Øvre Holmegate ?
Si vous passez par Stavanger, Øvre Holmegate se trouve à quelques minutes à pied du port et de Gamle Stavanger. Commencez justement par le vieux quartier de maisons blanches, puis rejoignez la rue des couleurs : ce contraste racontera à lui seul la diversité du patrimoine en bois de la ville.
Pour profiter de l’architecture, visez le matin ou la fin d’après-midi. La lumière latérale souligne les reliefs du bardage, des corniches, des encadrements. Les jours de pluie, les couleurs ressortent aussi sur le pavé sombre, et les reflets dans les flaques offrent des cadrages intéressants si vous aimez la photo.
Installez-vous ensuite en terrasse d'un café ou d'un restaurant. Observez comment les habitants s’approprient l’espace : enfants qui zigzaguent entre les tables, habitués qui saluent les serveurs par leur prénom, coiffeur qui discute sur le pas de la porte avec le voisin du bar. C’est une bonne façon de voir que cette rue n’est pas qu’un décor pour les visiteurs, mais un morceau de ville vécu au quotidien.
Ce que Øvre Holmegate dit de Stavanger
Ce que Øvre Holmegate dit de Stavanger
La rue Øvre Holmegate tient en quelques dizaines de mètres. Pourtant, tout y parle de la relation de Stavanger à son patrimoine bâti. Les maisons en bois y gardent leurs volumes modestes, leurs toits rouges, leurs sols pavés. Les commerces sont à taille humaine. C'est une rue agréable à traverser.
La couleur agit comme une couche supplémentaire, réversible, qui permet à la ville de se renouveler sans effacer sa mémoire. L’opération a reposé sur des acteurs locaux, des négociations parfois longues, un travail précis sur les combinaisons de teintes. Rien à voir avec un quartier construit d’un seul bloc.
Lorsque vous quitterez Fargegata pour retourner vers le port, vous croiserez peut-être un autre type de paysage : grands immeubles de bureaux, musées récents, installations portuaires liées à l’industrie pétrolière. C’est ce contraste qui fait la force de Stavanger. D’un côté, un ensemble de maisons en bois blanches, de l’autre, une petite rue colorée née de l’initiative d’un coiffeur et d’un artiste. Entre les deux, une ville qui teste des façons de faire évoluer ses quartiers sans renoncer à ses maisons de bois.
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