Red House : une ancienne maison coloniale aux îles Salomon
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- Cette maison, localement appelée « Red House » (Maison Rouge) en référence à son toit peint autrefois d’un rouge vif, est bien plus qu’une simple habitation gouvernementale.
- Située sur la crête de Vavaya, à Honiara (capitale des îles Salomon) elle demeure un symbole fort de l’héritage colonial britannique de l’archipel et de la construction progressive de l’État salomonais après l’indépendance de 1978.
- Au-delà de son rôle institutionnel, la Red House illustre une facette représentative de l’architecture des îles Salomon, marquée par des constructions en bois, des volumes modestes et une adaptation attentive au climat tropical.
- Sans ornementation, reposant sur pilotis et dotée d’une toiture en tôle à forte pente, elle combine fonctionnalité coloniale et savoir-faire local.
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Cette maison, localement appelée "Red House" (Maison Rouge) en référence à son toit peint autrefois d’un rouge vif, est bien plus qu’une simple habitation gouvernementale. Située sur la crête de Vavaya, à Honiara (capitale des îles Salomon) elle demeure un symbole fort de l’héritage colonial britannique de l’archipel et de la construction progressive de l’État salomonais après l’indépendance de 1978.
Au-delà de son rôle institutionnel, la Red House illustre une facette représentative de l’architecture des îles Salomon, marquée par des constructions en bois, des volumes modestes et une adaptation attentive au climat tropical. Sans ornementation, reposant sur pilotis et dotée d’une toiture en tôle à forte pente, elle combine fonctionnalité coloniale et savoir-faire local. Ce modèle architectural, hérité des contraintes de l’époque, témoigne de la rencontre entre influences étrangères et traditions insulaires, faisant de la Red House un repère architectural et historique désormais inscrit dans la mémoire de Honiara.
Une architecture coloniale sobre et fonctionnelle
Une architecture coloniale sobre et fonctionnelle
La Red House est une habitation de plain-pied sur pilotis, construite en ossature bois avec bardage léger, selon un modèle couramment utilisé dans le Pacifique Sud au XXᵉ siècle.
Ce type d’architecture répond à des impératifs climatiques et sismiques :
- La surélévation protège de l’humidité et favorise la ventilation naturelle par circulation d’air.
- Le bois et les toitures en tôle légère résistent mieux aux cyclones fréquents dans la région.
- Les débords de toiture et les persiennes en bois réduisent fortement l’ensoleillement direct et améliorent le confort thermique intérieur sans recours à la climatisation.
Le bâtiment ne compte que trois chambres et un espace de vie central. Loin des résidences gouvernementales monumentales observées dans d'autres pays, la Red House reflète plutôt une culture architecturale insulaire pragmatique, basée sur la performance climatique et la facilité d’entretien.
Origines coloniales : une maison administrative avant tout
Origines coloniales : une maison administrative avant tout
Construite dans les années 1950 pendant la période du Protectorat britannique des îles Salomon, la maison servait à l’origine de résidence pour le responsable du ministère colonial des Finances. Honiara venait alors de devenir la capitale administrative (en 1952), remplaçant Tulagi détruite durant la Seconde Guerre mondiale, et plusieurs bâtiments gouvernementaux furent édifiés en urgence pour relancer la gestion territoriale. Elle s’inscrivait ainsi dans le premier noyau administratif planifié.
Avec l’introduction progressive de l’autonomie interne, la maison fut utilisée par le "Chief Minister" du gouvernement local dans les années 1970, avant de devenir officiellement la résidence du Premier ministre à l’indépendance en 1978.
Entre enjeux politiques et débats budgétaires
Entre enjeux politiques et débats budgétaires
Depuis son adoption comme résidence officielle, la Red House a traversé plusieurs controverses. Après avoir été brièvement abandonnée au profit d'autres logements publics, elle fut rénovée en 2010 et attribuée au président du Parlement national. En octobre 2011, le gouvernement dirigé par Danny Philip annonça sa démolition et la construction d’une résidence plus moderne, projet dont le coût suscita immédiatement l’opposition politique. L’affaire prit donc rapidement une dimension politique.
Le leader de l’opposition d’alors, Derek Sikua, critiqua ouvertement l’initiative et rappela que plus de 4 millions de dollars salomoniens avaient déjà été dépensés en rénovation l’année précédente. Le débat dépassa rapidement la question architecturale pour devenir un sujet symbolique : fallait-il préserver un bâtiment historique hérité de la période coloniale ou afficher la modernité de l’État salomonais par une nouvelle construction officielle ? Le sujet divisa profondément la classe politique.
Le choix du pragmatisme
Le choix du pragmatisme
En novembre 2011, l’arrivée au pouvoir de Gordon Darcy Lilo mit fin au projet de démolition. Dans une déclaration publique, il affirma sa volonté d’emménager dans la Red House dès la fin des réparations mineures, préférant limiter les dépenses publiques en logement officiel :
Je voudrais informer le peuple des Îles Salomon que le Premier ministre reviendra à la Maison Rouge dès qu’une réparation mineure sur la résidence sera terminée.
Cette décision fit de la Red House coloniale un symbole d’austérité budgétaire, mais également de continuité institutionnelle dans un pays souvent fragilisé politiquement.
Entre héritage et avenir : un patrimoine discret
Entre héritage et avenir : un patrimoine discret
Même si cette ancienne maison coloniale des îles Salomon ne présente ni caractère monumental ni décor sophistiqué, elle relève pourtant d’un patrimoine historique significatif :
- Témoin matériel de l’administration coloniale britannique
- Lieu emblématique des débuts politiques post-indépendance
- Exemple typique d’architecture tropicale adaptée au Pacifique
- Symbole institutionnel national toujours en usage
À Honiara, la Red House fait désormais partie des édifices qui interrogent la place du patrimoine colonial dans l’identité actuelle des îles Salomon : faut-il les conserver, les réhabiliter, les remplacer ? À ce jour, aucune politique patrimoniale formelle ne protège ce type de bâtiment gouvernemental historique, mais leurs usages successifs témoignent d’une histoire administrative et politique encore en construction.
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Themes: Salomon
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