L’architecture de Bakou : entre pierre ancestrale et skyline futuriste
Author: Douce Cahute — · Updated:
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- Bakou n’a pas un seul style.
- La ville est un palimpseste.
- Vous passez d’un cœur médiéval en pierre à des façades Belle Époque, puis à des tours de verre qui embrasent la baie.
- Et, entre les deux, un siècle soviétique qui a laissé des édifices puissants.
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Bakou n’a pas un seul style. La ville est un palimpseste. Vous passez d’un cœur médiéval en pierre à des façades Belle Époque, puis à des tours de verre qui embrasent la baie. Et, entre les deux, un siècle soviétique qui a laissé des édifices puissants. Ce mélange donne sa personnalité au paysage urbain.
Un noyau ancien, ceint de remparts
Un noyau ancien, ceint de remparts
Tout commence dans l’Icherisheher (la Vieille Ville), inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO avec le palais des Shirvanshah et la tour de la Vierge. Le site est occupé depuis la Préhistoire. Les remparts datent pour l’essentiel du XIIᵉ siècle. La tour de la Vierge, cylindre massif adossé à un puissant contrefort, atteint environ 31 m de haut et comporte huit niveaux voûtés. Vous pouvez y monter et lire les phases de construction dans la pierre. Ses murs portent encore des inscriptions médiévales.
Le palais des Shirvanshah (XVe siècle) offre un langage sobre, représentatif de l’école Shirvan-Absheron. Les bâtisseurs ont utilisé le calcaire local, souvent appelé "pierre d’Absheron", dont la teinte dorée capte la lumière de la Caspienne. Son plan s’organise autour de cours et de terrasses reliées entre elles.
Petit rappel utile : après le séisme de 2000 et des restaurations discutables, la Vieille Ville a été placée sur la Liste du patrimoine en péril en 2003. Elle en est sortie en 2009 après des efforts de conservation mieux cadrés. Cela dit quelque chose de la vigilance nécessaire dans un centre habité et touristique.
Les chantiers récents cherchent un équilibre entre confort moderne et respect des structures anciennes. Les ruelles étroites ne facilitent pas les interventions, pas plus que la présence d’habitants qui vivent ici depuis plusieurs générations. Les maisons traditionnelles de la vieille ville de Bakou ont souvent des murs porteurs épais en pierre et des planchers en bois sensibles aux vibrations et aux ajouts mal maîtrisés. Les architectes doivent donc intervenir avec prudence : renforcer sans dénaturer, adapter sans effacer.
Une ville taillée dans la pierre
Une ville taillée dans la pierre
Si vous regardez les façades, vous verrez beaucoup de calcaire d’Absheron. Ce matériau a façonné la silhouette de Bakou, des remparts médiévaux aux immeubles des XIXᵉ-XXᵉ siècles. Des travaux récents rappellent son usage étendu dans l’Icherisheher et sa sensibilité au feu après séisme, un enjeu concret pour la conservation. Il demande un entretien régulier pour éviter fissures et dégradations.
Un sculpteur local, interrogé par Euronews, résumait l’attachement à cette pierre : "ici, à Bakou-Absheron, la pierre fait partie de la vie". Vous le ressentirez en longeant les murailles, en passant les portails sculptés ou en observant les balcons moulurés de la ville basse.
Le boulevard maritime, colonne vertébrale urbaine
Le boulevard maritime, colonne vertébrale urbaine
Le front de mer structure vos parcours. Le "Baku Boulevard" est né en 1909, dans un contexte de modernisation du littoral. Aujourd’hui encore, cette promenade est un espace public majeur. Son administration retrace une histoire continue depuis le début du XXᵉ siècle et rappelle la décision officielle de la Douma municipale au printemps 1909. Il relie les quartiers anciens aux zones récentes de la baie.
Marchez de la place de la Liberté vers l’Ancienne Ville en longeant la mer. Vous traverserez une série de parcs aménagés, de pontons en bois, de pavillons et de cafés installés face à la baie. Peu à peu, la perspective s’ouvre sur les remparts, puis sur la forteresse qui domine l’Icherisheher, avant que les tours contemporaines ne s’imposent à l’horizon. Ce contraste progressif sert de fil rouge pour comprendre la ville de Bakou par strates, du cœur historique aux quartiers modernes.
L’essor pétrolier et les façades du tournant 1900
L’essor pétrolier et les façades du tournant 1900
À la fin du XIXᵉ siècle, la ruée vers le pétrole change la donne. Autour de la Vieille Ville, de nouveaux quartiers sortent de terre. Des mécènes financent des palais et des immeubles inspirés des styles européens : gothique vénitien, néo-baroque, éclectisme, art nouveau. Une promenade thématique proposée par l’office de tourisme en montre les jalons : façades signées par des architectes venus de Pologne, d’Allemagne ou d’Italie, escaliers monumentaux, ferronneries, mascarons.
L’Ismailiyya, palais commandé par le philanthrope Musa Nagiyev et dessiné par Józef Płoszko, condense cet élan. Édifié entre 1908 et 1913, il revendique un gothique vénitien transposé à Bakou. Aujourd’hui, le bâtiment abrite le présidium de l’Académie nationale des sciences. Sa façade, sa corniche et ses baies trilobées montrent l’ambition d’une élite qui voulait inscrire la capitale dans une géographie culturelle large. Son intérieur conserve encore des décors en marbre et en bois sculpté.
Ces demeures se regardent bien sur Istiglaliyyat, Nizami et autour de la place Fountains. La pierre locale travaille comme une peau fine, apte aux détails sculptés. L’ensemble compose un "anneau" Belle Époque autour de l’Icherisheher. On y lit l’influence directe des écoles européennes de l’époque.
Le chapitre soviétique : monumental, didactique
Le chapitre soviétique : monumental, didactique
L’époque soviétique apporte un autre vocabulaire. Le "Government House", conçu par Lev Rudnev et Vladimir Munts, s’élève face au boulevard. Commencé en 1936, achevé en 1952, ce grand ensemble administre un front urbain puissant sur l’avenue Neftchilar. Vous ne pouvez pas le manquer : il cadre la place Azadliq et dialogue avec la mer. Son gabarit monumental répond au réalisme socialiste.
Ce moment a aussi catalysé une réflexion sur un style "national" dans les cadres du réalisme socialiste : portails, motifs, cadres de fenêtres empruntés aux monuments historiques, transposés sur des programmes modernes. Des analyses récentes rappellent comment ce chantier a orienté l’étude systématique des traditions locales pour les intégrer aux compositions d’État.
Dans la même veine, la Bibliothèque nationale (projet de Mikayil Huseynov, années 1947-1960) affiche une façade rythmée, ornée de références nationales. Là encore, la pierre et l’ornement dialoguent avec la monumentalité. Elle ouvre sur un vaste parvis souvent animé par des étudiants.
Le temps présent : icônes courbes et skyline de verre
Le temps présent : icônes courbes et skyline de verre
Après 2000, la ville se dote de marqueurs forts.
- Heydar Aliyev Center : dessiné par Zaha Hadid Architects après un concours en 2007, le centre culturel a ouvert en 2012. Son architecte rompt avec la rigidité des gabarits hérités du XXᵉ siècle : un volume continu qui se soulève, se plisse et devient toiture, façade, parvis. À l’intérieur, des espaces libres s’étirent sous une charpente mixte béton et treillis spatial. Vous voyez la forme et l’usage se répondre sans poteaux intrusifs. Son revêtement blanc accentue l’effet de mouvement.
- Flame Towers. Trois tours flammes signées HOK dominent la baie. La plus haute culmine à environ 182 m. Le soir, le revêtement média-LED dessine des flammes, un clin d’œil au surnom du pays, "terre du feu", lié aux jaillissements de gaz naturel et aux lieux de culte du feu comme Ateshgah.
- SOCAR Tower. Siège du groupe pétrolier national, achevé en 2016. Une torsion expressive, 38 à 40 niveaux selon les sources, environ 196 à 209 m. Le projet, conçu par Heerim Architects, a demandé des choix techniques adaptés aux vents de la Caspienne et au contexte sismique.
- Crescent Development. Un complexe mixte en front de mer : un hôtel en arc posé sur une île artificielle, une tour de bureaux et une tour résidentielle. Le chantier a connu des phases longues ; les éléments majeurs ont atteint l’achèvement structurel récemment. L’intention est lisible : marquer la baie par un croissant et une torche, deux symboles ancrés dans l’imaginaire local.
À l’échelle urbaine, le projet Baku White City transforme d’anciennes friches pétrolières à l’est du centre en quartiers résidentiels et tertiaires, avec un maillage d’avenues, de parcs et un lien au boulevard. Le maître plan présente des secteurs lisibles : Central Park District, Waterfront, Nobel Strip, etc. Vous y voyez une tentative de couture entre héritage industriel et ville contemporaine.
Musées et scénographie urbaine
Musées et scénographie urbaine
Un musée résume ce dialogue entre tradition et contemporanéité : le Musée national du Tapis. L’édifice, roulé comme une natte, a ouvert sur le front de mer de Bakou en 2014, avec le soutien de la Fondation Heydar Aliyev et du ministère de la Culture. Le choix scénographique est très clair ici : montrer un art textile dans un bâtiment-objet lisible de loin, au milieu de la promenade.
À quelques pas, le boulevard se prolonge vers la place du Drapeau national. La promenade a presque doublé de longueur depuis les années 2010. C’est la colonne vertébrale pour enchaîner les visites.
Comment découvrir la ville en une journée ?
Comment découvrir la ville en une journée ?
Voici un itinéraire à pied, qui peut se faire sur une journée :
- Matin : Icherisheher. Entrée par la porte de Gosha Gala. Tour de la Vierge, remparts, palais des Shirvanshah. Observez les cours et mosquées annexes. Les volumes parlent d’eux-mêmes.
- Milieu de journée : ceinture Belle Époque. Sortez par la porte Shamakhy. Remontez Istiglaliyyat vers l’Ismailiyya. Puis cap sur Nizami pour lire les façades art nouveau et éclectiques.
- Après-midi : boulevard. Descendez maintenant vers la mer pour aller voir le musée du Tapis, la jetée et les parcs. Remontez vers la place Azadliq pour photographier le Government House.
- Fin de journée : icônes récentes. Prenez une navette ou un taxi vers le Heydar Aliyev Center. Puis vers le point de vue sur les Flame Towers à la nuit tombée. Vous aurez la lecture complète de bakou avec la pierre, les façades historiques, la monumentalité, puis les courbes et le verre.
Conseils pratiques pour préparer votre visite
Conseils pratiques pour préparer votre visite
- Commencez tôt dans l’Icherisheher pour profiter de la lumière rasante et éviter la foule.
- Traversez le boulevard en fin d’après-midi. Le soleil décroissant met en valeur la pierre et les reflets des tours. La lumière change la lecture des volumes à chaque pas.
- Gardez une heure pour le Heydar Aliyev Center. Même sans exposition, la marche autour du bâtiment vaut le détour. Chaque point de vue révèle une courbe différente.
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