Les maisons longues du peuple Haïda

Les Haïdas sont un peuple autochtone de la côte nord-ouest Pacifique de l’Amérique du Nord. Leur territoire principal est l’archipel de Haïda Gwaii dans le nord de la Colombie-Britannique, mais un groupe connu sous le nom des Haïdas-Kaïganis vit sur l’île du Prince-de-Galles.

Les villages Haïdas permanents consistaient en une ou plusieurs rangées de maisons longues enfilées le long d’une plage. Les villages à deux rangées étaient assez communs, mais des villages jusqu’à cinq rangées de maisons pouvaient aussi exister. En général, la maison possédée par le chef de la ville était plus grande que les autres et se tenait près du centre du village.

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La première visite des villages autochtones de la côte nord a été réalisée par Ensign Albert Niblack, qui les a visités pendant les tours de service avec la Marine des États-Unis. Plus tard, dans les années 1880, il est revenu passer un certain nombre d’années pour les photographier et inspecter en détail pour l’institution Smithsonian.

Il a été très impressionné par les maisons construites par les Haïdas :

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Leurs maisons sont exceptionnellement bien construites, et la coutume d’ériger un totem sculpté à l’avant de la maison semble être nulle part aussi universellement pratiqué.

Ces totems sont richement décorées de sculpture, les sculptures représentent des animaux naturels ou surnaturels. On y retrouve également des représentations de phénomènes naturels ou des éléments de la culture matérielle Haïda. Cependant, tous ces emblèmes sont représentés sous formes animales ou humaines.

maison longue haida

Les maisons Haïdas étaient construites en bois de cèdre rouge de l’ouest avec un cadre de poteaux d’angle robustes qui soutenaient les poutres massives. Le cadre était recouvert de planches larges. Les outils nécessaires à la construction de maisons sont les masses, les herminettes, les maillets et les coins pour fendre le bois.

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Les petites maisons faisaient en moyenne de 6 à 9 mètres et étaient occupées par trente à quarante membres d’une famille étroitement liée, tandis que les grandes maisons faisaient jusqu’à 15 ou 18 mètres avec deux fois plus de résidents, y compris la famille immédiate et les esclaves. La maison idéale avait une grande fosse dans la zone centrale, souvent alignée avec une structure en case verticale faite de planches massives.

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Le foyer occupait le centre, directement sous un trou à fumée, qui avait un volet en planche qui pouvait être déplacé avec des cordes pour contrôler l’intensité du feu. Les toits des maisons longues Haïdas appartenant à des personnes de rang étaient couvertes de planches qui se chevauchaient. Les maisons des personnes les plus pauvres et les hangars à canots avaient des toits d’écorce de cèdre qui devaient être remplacés fréquemment.

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Peinture de Gordon Miller
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Peinture de Gordon MIller

Les habitants des régions du nord de Haïda Gwaii ont des approches différentes pour la construction des maisons longues Haïda. Dans le nord, y compris les villages de l’île du Prince-de-Galles, les maisons Haïdas ressemblent aux grandes structures de planches avec toit à pignon que l’on peut voir tout au long d’autres villages de la côte nord. Cette maison a un cadre interne composé de 4 (ou plus) poteaux massifs verticaux fractionnés par des poutres rondes aussi massives faisant jusqu’à 15m ou plus de longueur, recouvert d’un revêtement de planches larges.

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Dans le sud, les maisons ont un cadre extérieur, avec un revêtement de planches qui correspond précisément avec les poutres parallèles de la structure de la maison. Ce style de maison plus élaborée, avec tenons et mortaises, ne s’est probablement pas développé avant que des outils en acier soient devenus disponibles à la fin du 18ème siècle.

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Un troisième type de maison existe (surtout) chez les Haïdas-Kaïganis de l’île du Prince-de-Galles en Alaska. C’est un mélange des deux styles de base, en ayant à la fois un cadre intérieur sur la base de quatre poteaux massifs ainsi qu’un système pour les murs et les pignons soutenus par quatre poteaux d’angle extérieurs plus petits. Les grandes maisons, comme celle du chef Skowl au village Kasaan, ont un bois lourd horizontal entre les poteaux d’angle avant qui divise efficacement le revêtement sur le devant.

Vieille photo montrant Kasaan abandonnée au début du 20ème siècle
Vieille photo montrant Kasaan abandonnée au début du 20ème siècle

Les maisons longues de Ninstints

Appelé Skungwa’ai par les Haïdas des îles de la Reine-Charlotte, Ninstints était le principal village Kunghit Haïda. Construit sur une petite île exposée à l’extrémité sud de l’île Moresby, Ninstints est le plus isolé des villages Haïda. Il a été le premier village Haïda enregistré par les voiliers engagés dans le commerce maritime des fourrures, et pendant trois décennies après 1787 était une destination commerciale importante pour eux. Cette activité a augmenté la richesse et l’importance du village. En 1841, Ninstints avait vingt maisons et 308 habitants. En Décembre 1863, la variole a été introduite accidentellement et a décimé la population. En 1873, le site était uniquement utilisé comme camp et n’a jamais été ré-habité en permanence.

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Peinture de Gordon Miller
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Peinture de Gordon Miller

En raison de son isolement et de son exposition à l’océan Pacifique, Ninstints a été la moins perturbée des villes Haïdas abandonnées. Bien que certains totems aient été enlevés en 1938 et 1957, la plus grande collection de totems Haïdas dans leur site naturel se tient toujours à Ninstints. L’île a été proclamée parc provincial en 1958, et le 27 Novembre 1981, Ninstints a été déclarée « site du patrimoine mondial » par l’UNESCO.

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Quelques faits à retenir sur les maisons longues Haïdas

  • Les maisons étaient toujours regroupées formant de petits villages.
  • Certains villages avaient jusqu’à 1000 habitants, qui vivaient tous dans seulement 30 maisons.
  • Chaque village était marqué par des mâts totémiques.
  • Toutes les maisons d’un village étaient alignées côte à côte face à la même direction : l’eau.
  • Les façades des maison étaient souvent peintes, comme les totems (poteaux totémiques), qui étaient gravés avec le blason de la famille.
  • Si une personne construisait un maison longue pour sa famille, il y vivait avec sa femme et ses enfants, puis leurs enfants.
  • Quand les enfants étaient plus vieux, ils étaient affectés (par le chef de la famille) à un nouvel espace à l’intérieur de la maison.
  • D’autre part, si le village construisait une maison longue ensemble, alors c’était la responsabilité du chef d’attribuer des espaces de vie à chaque famille.
  • Lorsque le propriétaire d’une maison longue mourrait, la famille donnait la maison ou brûlait le sol. On croyait que si la famille restait après la mort, l’esprit de la mort allait trop se soucier de la famille.
Village Haïda Massett
Village Haïda Massett

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